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Billet de blog 26 février 2024

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CONTRIBUTION A L'ENQUETE PUBLIQUE SDRIF E

Dans le sigle « SDRIFE, il y a E comme environnement et, dans ce projet de SDRIF, il y a beaucoup de non-dits sur le sujet. Et nous disons ici qu’un SDRIF qui prétend défendre l’environnement est une imposture s’il ne prend pas en compte les projets qui pourrissent la vie des habitants de l'Est du Val d'Oise.

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En préalable de cette contribution, il faut rappeler qu’avec les nuisances aériennes imposées par l’aéroport de Roissy et les nombreux  projets de destruction des quelques espaces verts qui ont survécu à l’obsession bétonnière, l’Est du Val d’Oise est un des territoires de France les plus sollicités sur le plan environnemental.

A l’occasion du Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) de l’aéroport de Roissy, une tribune regroupant plus de 200 signatures de soignants paraissait dans le journal Le Monde en  décembre 2022. Cette tribune, solidement appuyée sur l’étude DEBATS et sur de nombreuses publications dans des revues médicales internationales, rappelait que le bruit dans l’environnement était un problème majeur de santé publique, avec une incidence sur la fréquence et la mortalité des maladies cardio-vasculaires, les perturbations du sommeil, les troubles de l’apprentissage scolaire dans les écoles situées à proximité des aéroports. Ce rappel n’a pas empêché la validation par l’Etat d’un PPBE à l’évidence conçu pour défendre les intérêts économiques de l’aviation civile : En effet, Il faut oser prétendre qu’avec une augmentation de 40% du trafic aérien à l’aéroport Charles de Gaulle et un refus obstiné du couvre-feu réclamé depuis des décennies par les associations, on va diminuer le bruit auquel sont exposés les riverains. La tribune des soignants n’empêche pas non plus la poursuite insensée d’un projet de lycée prétendument « d’excellence », qui serait construit à Gonesse au-dessous des couloirs aériens, accessoirement en détruisant des centaines d’hectares de terres agricoles fertiles.

Et comme si cela n’était pas encore assez, voici que le projet de boulevard intercommunal du Parisis (BIP), décidé par les Conseils Régional et Départemental, apporterait, s’il était mené à son terme, des nuisances supplémentaires aux habitants des huit villes traversées par cette autoroute quatre voies. Précisons d’abord qu’il s’agit d’un projet antédiluvien, élaboré dans les années trente, repris aujourd’hui sans tenir aucun compte de ce qui a changé en 80 ans : densification urbaine,  réchauffement climatique, problèmes de biodiversité.

Au préalable, nous observons que le projet du BIP va strictement à l'encontre de l'objectif fixé en page 7 du fascicule "Ile de France 2040". Comment peut-on prétendre  "placer la nature au coeur du développement régional" quand on soutien un projet aussi destructeur d'espaces verts et de biodiversité, en faveur du moyen de transport le plus polluant et le plus générateur de bruit ?

Et le projet de PIB coche toutes les cases négatives : il ne résoudrait nullement les problèmes de fluidité de la circulation dans les villes concernées, car, en plus de rendre la circulation intra-urbaine plus difficile dans des villes coupées en deux, il attirerait une circulation induite, faite principalement d’un défilé incessant de camions  qui relieraient le port de Gennevilliers aux zones d’activité de Roissy ; il détruirait plusieurs centaines d’hectares d’espaces verts sur son trajet, dans un territoire qui a déjà du mal à respirer. Nous avons assez d’exemples d’agglomérations dont les habitants se plaignent d’un afflux de camions pour ne pas souhaiter la même chose chez nous. Bruit et pollution garantie pour les riverains, et en particulier pour les enfants des 30 écoles qui seraient à proximité de ce trafic autoroutier. Au point que des collectifs de parents d’élèves se sont, eux aussi, mobilisés contre le projet. Rien que parce qu’il sacrifierait l’environnement scolaire des dix mille enfants concernés, ce projet est monstrueux et ne doit en aucun cas voir le jour.

Et qu’on ne nous dise pas qu’il ne concernerait  que les communes de l’Est du trajet : nous savons très bien que, sans une jonction entre les deux parties actuellement construites, le projet n’a aucun sens et que ses promoteurs  n’auraient aucun scrupule à s’asseoir sur l’avis négatif exprimé par les communes de Deuil-la-Barre, Montmorency, Groslay et Sarcelles pour opérer la jonction.

 Dans le sigle « SDRIFE, il y a E comme environnement et, dans ce projet de SDRIF, il y a beaucoup de non-dits sur le sujet. Et nous disons ici qu’un SDRIF qui prétend défendre l’environnement est une imposture s’il ne vise pas à instaurer les mesures suivantes, contre les projets qui pourrissent la vie des habitants de l'Est du Val d'Oise.

LE PLAFONNEMENT DU TRAFIC AERIEN ET L’INSTAURATION D’UN COUVRE FEU SUR L'AEROPORT DE ROISSY,
L'ABANDON DU PROJET DE CITE SCOLAIRE SOUS LE BRUIT DES AVIONS
L’ABANDON TOTAL ET DEFINITIF DU BIP.

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