📌 Démocratie française : chronique d’un système verrouillé
Depuis plus de deux décennies, les citoyens français semblent pris dans une mécanique électorale qui les prive de choix réels. Le “vote utile”, devenu rituel à chaque présidentielle, pousse les électeurs à renoncer à leurs convictions pour “faire barrage” à un candidat jugé dangereux ou pour “ne pas gâcher leur voix”. Ce réflexe, savamment entretenu par les grands partis et les médias, transforme l’élection en duel prévisible, marginalisant les idées nouvelles et les candidatures alternatives.
🔒 Une séparation des pouvoirs en trompe-l’œil
La Constitution garantit la séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Pourtant, dans les faits, les partis politiques font le lien direct entre gouvernement et Parlement. Les députés issus de la majorité présidentielle votent les lois proposées par l’exécutif sans véritable contre-pouvoir. Le Parlement devient une chambre d’enregistrement, et les débats à l’Assemblée ressemblent trop souvent à une cour de récréation, où les invectives remplacent les arguments.
📺 L’équité médiatique : une imposture sémantique
Le principe d’“équité médiatique” devrait garantir une juste représentation des candidats dans les médias. En réalité, il consacre l’inverse : les figures des grands partis occupent l’essentiel du temps d’antenne, tandis que les voix émergentes sont reléguées aux marges. Les débats tournent en boucle sur les mêmes sujets, commentant les commentaires, sans qu’aucune idée neuve ne perce. L’espace public devient un théâtre d’opinions convenues, où la philosophie politique est absente et les postures remplacent la pensée.
💰 Le financement public : une rente pour les partis dominants
Depuis 1990, le financement public des partis repose sur les résultats aux législatives. Plus un parti a d’élus, plus il reçoit d’argent public. Ce système favorise les formations déjà installées, qui peuvent investir massivement dans leurs campagnes, tandis que les mouvements citoyens ou alternatifs doivent se débrouiller sans moyens. Le remboursement des frais de campagne, conditionné à un seuil de 5 % des voix, renforce encore cette inégalité.
🧱 Le verrou présidentiel des parrainages
Pour se présenter à l’élection présidentielle, un candidat doit obtenir 500 parrainages d’élus répartis dans au moins 30 départements. Depuis que ces parrainages sont rendus publics, les maires hésitent à soutenir des candidatures hors des grands partis, de peur de représailles. Ce verrou institutionnel empêche l’émergence de projets citoyens, malgré des mobilisations populaires parfois massives.
📉 Une démocratie sans responsabilité
Les élus ne sont soumis à aucun mandat impératif : une fois en poste, ils peuvent renier leurs engagements sans conséquence. La durée des mandats s’est allongée au fil des siècles, alors que Montesquieu mettait en garde contre les mandats de plus d’un an, et que sous la Révolution, un citoyen ne pouvait être député plus de six ans dans sa vie. Aujourd’hui, les carrières politiques s’étendent sur des décennies, souvent sans renouvellement des idées.
🏫 Une école sans civisme ni philosophie
Condorcet défendait l’idée d’une éducation civique et philosophique accessible à tous. Pourtant, ces disciplines sont aujourd’hui marginales dans le système scolaire. Les jeunes citoyens ne sont pas formés à penser la démocratie, à comprendre les institutions, ni à débattre des principes fondamentaux. Cette carence se reflète dans la vie politique, où les débats manquent de profondeur et de vision.
⚠️ Un scrutin majoritaire qui fabrique des perdants
Le mode de scrutin majoritaire, souvent opaque, favorise les partis dominants et nourrit les frustrations. Il crée des majorités artificielles, exclut les minorités, et pousse à l’abstention. Il ne reflète ni la diversité des opinions ni la complexité des enjeux. Il fabrique des perdants, des invisibles, et des citoyens désabusés.
La démocratie française souffre d’un empilement de verrous institutionnels, médiatiques et financiers. Elle fonctionne, mais elle ne respire plus. Pour qu’elle retrouve son souffle, il faudra rouvrir les fenêtres : repenser les règles, réhabiliter la pensée, et redonner aux citoyens les moyens d’agir.
Candidat à l'élection législative du Tarn-et-Garonne, je propose de mettre en place une démocratie locale pour inspirer un changement de système politique en France. + d'infos pierre.candidatscitoyens.fr