Le danger est aux portes de la République, certes, mais ce qui aurait été vraiment utile c’est défendre les candidatures citoyennes en France qui proposaient une autre voie (équinoxe, décidons-nous même…) qu’un programme fourre-tout légitimé par un barrage à l’extrême droite.
Depuis des années, les citoyens, fâchés du système, se battent tel David contre Goliath, pour défendre la démocratie aux élections et proposer vraiment des idées nouvelles. Mais les médias nationaux les invisibilisent ou pire, les ridiculisent. Pourtant les règles de l’Arcom, si elles garantissent une forte représentation des partis déjà au pouvoir, laissent libre également les médias de déterminer les idées nouvelles qui contribuent à la qualité du débat. Mais pour eux, la solution réside dans ces gros partis, déjà au pouvoir depuis des décennies, et qui n’ont fait qu’installer le tapis rouge pour l’extrême droite.
Les maires sont de la même veine. Invités dans l’Indre par exemple à sensibiliser les abstentionnistes à étudier la possibilité de voter pour repenser le système politique avec les citoyens (constitution-citoyenne.fr/lettre/), ils ont préféré se taire ou défendre leur cher candidat, avec plus de 23 ans de mandat au compteur et qui répète, à chaque élection, qu’il est l’homme capable de résoudre les mêmes problèmes (cf Nicolas Forissier). Résultat, 75% des électeurs disparaitront de la représentation dimanche prochain. Et encore, comment croire que le programme a une quelconque valeur quand on voit la qualité des débats et le temps accordé aux idées ? D’ailleurs, est-ce une bonne chose de voter pour un programme complet ? On ne sait même pas ce que pensent réellement les citoyens.
Bien sûr il faut combattre l’extrême droite, mais il ne faut pas se réveiller la veille pour faire barrage alors que les solutions restantes ne régleront en rien les problèmes.
Quand est-ce que des médias comme Médiapart, Libération, Blast, Marianne… vont arrêter d’accorder plus d’espace médiatique à ces partis de gauche oligarchique plutôt qu’aux citoyens et à la démocratie ?
Car aujourd’hui, les responsables ce sont eux, qui s’acoquinent avec une gauche qui renie chaque jour les valeurs philosophiques et démocratiques historiques de la gauche.
Ce sont eux qui parlent de démocratie en parlant des élections ou de la France. Mais l’élection ne fait pas la démocratie et la France n’est certainement pas une démocratie. Elle en donne le sentiment uniquement parce que nos élus ont certaines valeurs démocratiques. Un parti d’extrême droite ne serait pas un problème d’ailleurs en démocratie car le pouvoir appartiendrait toujours au peuple.
Ils seraient bien incapables de dire qu’un système où les représentants sont élus pour 80 ans serait une démocratie. Et 5 ans, ça leur va ? C’est acceptable que les citoyens ne puissent s’exprimer que tous les 5 ans, avec bien entendu toujours les mêmes partis qui ont déjà parlés/squattés pendant 5 ans dans les médias… Entre les élections, ils sont libres d’appliquer les règles qu’ils veulent, mais vu qu’il y a des élections quasiment tous les ans, ils sont prisonniers la moitié du temps d’un système les obligeant à privilégier toujours les mêmes.
Non mais réellement, encore une fois, les Français n’ont pas le sentiment d’être pris pour des cons ?
Rappelons cette énormité lisible sur le site Vie Publique : https://www.vie-publique.fr/fiches/19562-quels-sont-les-principes-fondamentaux-de-la-republique-francaise
L'article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958 définit la France comme "une République indivisible, laïque, démocratique et sociale". De ces quatre principes découlent plusieurs caractéristiques de la République française :
…
Le caractère démocratique de la République, qui implique le respect des libertés fondamentales et la désignation des différents pouvoirs au suffrage universel (ouvert à tous les citoyens majeurs), égal (chaque électeur dispose d’une voix) et secret (chacun vote librement à l’abri de toute pression) ;
Égal : les électeurs disposent d’une voix. Oui, mais uniquement le jour de l’élection, et encore, elle n’est pas libre (le vote blanc n’est pas compté et l’électeur est limité à certains choix qui ne sont pas traités équitablement dans les médias, il ne peut pas s’exprimer sur les différents points d’un programme et les candidats sont ceux choisis par les partis). En outre, les voix de ceux qui n’ont pas élu le gagnant disparaissent et valent finalement 0 après l’élection (ce qui n’est pas le cas avec certains modes de scrutin). Ensuite le secret du vote garantirait la démocratie mais la réalité est toute autre. Dans les républiques autoritaires, le secret du vote permet surtout le bourrage des urnes et en France, à l’assemblée, le vote des lois par les députés est public et les lobbies sont libres de rencontrer les députés entre 4 murs et à l’abri des regards citoyens. Donc l’argument institutionnel voulant justifier le caractère « démocratique » de la France est complètement absurde.
Rappelons aussi que dans une bonne République les pouvoirs doivent être séparés et que dans notre constitution, si la séparation des pouvoirs n’est pas clairement définie, la république n’a pas de constitution. Or, les partis politiques violent actuellement la séparation des pouvoirs et, dans leur discours, cherchent à imposer l’idée qu’une majorité disposant du pouvoir législatif devrait imposer le choix de l’exécutif… Ce qui est complètement inconstitutionnel en réalité vu qu’encore une fois, cela viole la séparation des pouvoirs.
Ainsi, on se retrouve avec une situation où les médias se réveillent tard pour soutenir indirectement une cause responsable du problème dont ils essayent de se défendre… Il serait peut-être temps qu’ils prennent conscience que, pour contrer l’extrême droite, la meilleure solution est une démocratie qui écoute et respecte les citoyens en continu plutôt que de soutenir un système oligarchique.
Mais mon expérience fait que je redoute que d’ici la prochaine élection, rien ne change.