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Billet de blog 9 octobre 2025

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Macron : fossoyeur ou novateur ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La nomination du gouvernement Lecornu, annoncée le 5 octobre 2025, a ravivé une impression tenace : celle d’un président qui, malgré ses promesses de rupture, recycle les figures d’un passé politique que son élection en 2017 prétendait enterrer.

Parmi les ministres choisis, on retrouve des noms bien connus : Manuel Valls, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Éric Woerth, Rachida Dati… Autant d’anciens du PS ou des Républicains, figures emblématiques d’un système que Macron avait promis de dépasser. Ce casting, loin de refléter une volonté de renouvellement, semble plutôt rejouer les partitions d’une politique usée, où les alliances se font au gré des calculs et non des convictions.

Le vieux monde repeint aux couleurs du neuf

En 2017, Emmanuel Macron avait séduit en se présentant comme l’homme du dépassement des clivages, du renouveau démocratique, de l’audace réformatrice. Huit ans plus tard, la répétition des mêmes visages, des mêmes logiques, donne le sentiment d’un président devenu fossoyeur de ses propres idéaux. La France, elle, regarde ailleurs — vers les extrêmes, vers l’abstention, vers la défiance.

Ce recyclage politique n’est pas sans conséquences. Il alimente le ressentiment, creuse le fossé entre les citoyens et leurs représentants, et donne l’impression que la démocratie est confisquée par une élite qui tourne en vase clos. Comment croire au changement quand les visages du passé reviennent sans cesse occuper le devant de la scène ?

L’innovation politique : une voie encore possible

Et pourtant, une autre voie existe. Celle d’un président qui redeviendrait novateur. Qui oserait nommer un ministre non pas en fonction de son pedigree partisan, mais pour son engagement citoyen, son attachement aux valeurs républicaines, sa capacité à incarner la diversité du peuple français.

Des méthodes innovantes de gouvernance existent : tirage au sort, conventions citoyennes, budgets participatifs, jurys populaires… Elles permettent de construire des consensus, de faire entendre des voix trop souvent ignorées, de redonner du sens à la démocratie. Elles ne sont pas des gadgets, mais des outils puissants pour réconcilier les Français avec la politique.

Macron à la croisée des chemins

Le président est à un tournant. Va-t-il persévérer dans une voie qui l’éloigne chaque jour un peu plus de ses promesses initiales ? Ou aura-t-il le courage de redevenir celui qu’il prétendait être : un novateur, un bâtisseur, un homme du XXIe siècle ?

La réponse ne tient pas seulement à un nom ou à une nomination. Elle tient à une vision. À une volonté de faire de la politique autrement. À une capacité à écouter, à inclure, à faire confiance. À une ambition de faire gagner la démocratie, plutôt qu’un parti.

Le temps presse. Et les Français attendent autre chose que des visages connus. Ils attendent un souffle. Une audace. Une rupture. Sera-t-il capable de la leur offrir ?

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