Nouveau Front Populaire, et pourquoi pas Paula Forteza Première ministre ?

Huguette Bello, députée pendant 23 ans, sous Jospin, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron.

Elle deviendrait, à 73 ans, après 36 années de mandats politiques, l’image de renouveau porté par le Nouveau Front Populaire… Le fait qu’en 23 ans je n’ai eu connaissance d’aucune initiative particulièrement intéressante ayant émergé de cette députée me laisse penser qu’elle n’a pas la force d’initiative et d'innovation nécessaire au rôle dans le contexte actuel. J’ai l’impression qu’on est en plein dans la politique politicienne rejetée majoritairement par les Français. Mais finalement représentatif de ce que fait le NFP entre quatre murs, loin des regards et du coeur des Français. Le fait qu’en outre, elle ait connu le 21 avril 2002 et que sous le mandat de Hollande elle n’ait pas proposé un changement de mode de scrutin réduit à néant mon estime de sa candidature. Désolé… Elle a fait des choses qui vont dans le bon sens par le passé. Les élus sont (bien) payés pour ça. Mais pour le renouveau, on repassera.

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste.

Le prochain premier ministre de gauche devrait être celui qui occupe exactement le même poste que François Hollande ? Non, décemment, ce n’est pas possible. C’est étonnant d’ailleurs qu’ils n’en aient pas conscience. Le Parti Socialiste a encore du chemin à faire pour solder les années Hollande. En outre cela créerait un déséquilibre dans les forces du Nouveau Front populaire. Il n’est pas préférable que le Premier ministre soit une figure trop forte d’une composante du NFP et donc trop identifiable. Monsieur Faure a des qualités. Posé dans ces interventions, il est relativement constructif. Mais comme dit précédemment, le PS doit prouver déjà qu’il est capable de construire quelque chose à gauche à l’assemblée avant de revenir au gouvernement de manière aussi prédominante. Ne pas le comprendre et ne pas l'admettre est une faute.

Alors pourquoi la candidature moderne de Paula Forteza ?

Jeune femme de 37 ans, élue députée pour les Français de l’étranger sous l’étiquette en Marche en 2017, elle a rapidement critiqué et quitté le mouvement d’Emmanuel Macron qui n’était pas assez à gauche et écologiste. Pendant son mandat, elle a défendu la transparence du mandat, le numérique, la démocratie, l’innovation (avec l’informatique quantique). Elle a été responsable du texte sur les lois pour la confiance dans la vie politique, elle se bat contre la marchandisation des données personnelles. Elle est écartée du poste de secrétaire d’État au numérique de peur qu’elle défende incorporer davantage de démocratie. Elle soutient Yannick Jadot à la primaire des écologistes et, en 2022, ne se représente pas en tant que députée ce qui est assez rare pour être signalé. Depuis, elle travaille à défendre l’art dans une galerie Parisienne et est devenue Co-Présidente de l’association Démocratie Ouverte qui fédère les acteurs qui cherchent à contribuer à améliorer la démocratie. Elle affiche ainsi un visage féminin, jeune, moderne, non-politicien, innovant, écologiste, sincère. Elle est aussi en dehors de tous les partis qui composent le Nouveau Front Populaire et ne déséquilibre pas le rapport de force. Évidemment, elle est certainement plus proche du centre que de l’extrême gauche. Mais cela lui donne surtout l’avantage de rassurer les groupes du centre et éviter une motion de censure. Rappelons aussi qu’elle s’est battue pour défendre une meilleure prise en charge de la fausse couche, une position qui sera, j’en suis sûr, trouvée un consensus chez tous les membres du Nouveau Front Populaire.

Évidemment, choisir un profil comme le sien est un pas de côté pour le Nouveau Front Populaire qui affirmait proposer une personne issue de leur rang. Mais c’est aussi, j’en suis sûr, une marque d’intelligence et de respect de la situation politique réelle. C'est un signe d'apaisement tout en étant virage à gauche, féministe et écologiste indéniable. C'est aussi renforcer le combat pour la démocratie. Il faudra juste que le NFP accepte de dire que tout le monde peut faire des erreurs. S'en être rendu compte aussi vite lors du premier quinquennat de Macron, en plus d'avoir de l'avoir affirmer ouvertement devrait être une marque de grande clairvoyance et d'honnêteté. Les valeurs sont là !
Il existe évidemment d’autres profils avec des qualités semblables, j’en ai pour ma part évoqué une sans savoir si elle accepterait. Mais ce matin, c’est sûr, elle ne se disait pas qu’elle allait devenir Première ministre en se regardant dans la glace.
Mais bon, le choix final est dans les mains du Nouveau Front Populaire.     
Retrouvez les propositions de loi faites durant la mandature par Madame Paula Forteza
https://2017-2022.nosdeputes.fr/paula-forteza/documents/loi
Sa profession de foi à la candidature pour la co présidence de Démocratie ouverte :

« Militante obstinée de la démocratie ouverte et participative, cet acte de candidature se fait pour moi tout naturellement. Si je n’ai jusqu’à très récemment, en rejoignant le conseil stratégique, pas eu de responsabilités officielles dans l’association, je me sens faire partie de la famille, tellement j’ai croisé ces dernières années ses fondateurs, salariés et membres à l’occasion de projets et combats partagés.

Le travail accompli depuis 10 ans a fait de Démocratie Ouverte un acteur incontournable de la scène institutionnelle et associative, ainsi que du débat démocratique français. La méthode de la Convention Citoyenne pour le Climat est devenue un cas d'école à l’international. La Fresque de la démocratie, le DémoMètre, les parlements des espaces naturels sont autant d’outils qui continueront à revitaliser la démocratie locale et à amener de l’espoir aux quatre coins de l’hexagone.

Je serai honorée de pouvoir contribuer à l’animation et à la représentation de ce collectif, toujours dynamique, innovant et créatif. Que ce soit lors de mon passage à Etalab, administration centrale en charge de l’ouverture des données publiques et du gouvernement ouvert, lors de mes collaborations avec le Partenariat pour un Gouvernement Ouvert ou lors de mon mandat parlementaire, j’ai toujours porté l’ADN “hackeur”, que je retrouve chez Démocratie Ouverte : la recherche de l’ingéniosité et la soif des réalisations concrètes.

Parmi les multiples priorités qui seront les nôtres dans les mois à venir, un chantier me tiendra particulièrement à cœur. Je vous proposerai d’entamer un travail sur les valeurs de la démocratie ouverte. À la veille d’un scrutin qui affiche l’extrême droite à plus de 30% des voix, nous ne pouvons plus nous contenter d’une définition formelle de la démocratie. Nous devrons rappeler, au-delà de son fonctionnement institutionnel, ce qui en fait l’esprit, ainsi que les multiples espaces où elle s’exprime : les médias, les universités, les entreprises, les associations, les partis...

Ce travail nous préparera aux prises de position qui nous attendent dans les années à venir. De la même façon que des associations féministes, par exemple, auront à répondre sur la satisfaction qui devrait être la leur de voir arriver une femme à la Présidence française, que des syndicats devront peut-être questionner leur identité réformiste, nous serons amenés à “debunker” le caractère démocratique d’une formation qui pourra faire sienne un grand nombre de nos propositions : renforcement du référendum, mise en place de la proportionnelle, expérimentations de démocratie directe.

Une démocratie qui se referme sur elle-même, une démocratie qui n’est plus ouverte, reste-t-elle vraiment démocratique ? »

Paula Forteza, Co-présidente de DO