Depuis le début de sa construction au 12 eme siècle, Notre Dame a été confrontée à des situations périlleuses tout au cours de son histoire : conflits et guerres de toutes sortes . L’église catholique, les autorités locales, la population ont toujours trouvé les moyens, avec peu de technologies utilisées, pour maintenir Notre Dame de Paris en état et la protéger contre tous les possibles périls. Pendant 850 ans, il a fallu une mobilisation physique, intellectuelle et humaine de tous les instants pour sentir et analyser tous les risques de danger afin de pouvoir la protéger.
Le 15 avril 2019, les responsables de l'Etat ont laissé deux personnes à peine formées se débrouiller avec une technologie de surveillance à distance et une installation inadaptée de fils électriques. Les responsables de l'église ont suivi les consignes de ces responsables. Ils ne se sont pas mis en situation d'alerte. Nous en avons vu les conséquences.
Le fait important dans cet incendie, c'est que l'on ai fait confiance de manière aveugle à une technologie pour protéger la cathédrale contre le feu sans une présence et une attention humaine réelle. C'est la fascination et la confiance en la technologie adossée à une volonté de réduire les coûts de la présence humaine qui ont créé cette catastrophe et le risque d'un effondrement de l'ensemble de l'édifice.
L'incendie de Notre Dame de Paris constitue à nos yeux un appel pour l'humanité à prendre de la distance vis à vis de cette soumission à la technologie. En effet, armés de cette confiance débordante vis à vis de la technologie mais aussi de l'intelligence artificielle et de l'armement nucléaire, de nombreux responsables sont déjà complices de monstrueuses catastrophes. Nous en avons déjà de multiples exemples. Ainsi est-il déjà possible, au nom de voitures électriques dites durables d'envisager de sacrifier des populations, des cultures qui ont protégé des écosystèmes depuis des siècles et qui, par exemple, se voient imposer aujourd'hui des mines de Lithium (sur la Puna Argentine...), des mines de cobalt (République du Congo) dévastatrices de ces mêmes écosystèmes des cultures portées par ces communautés et aussi de la vie.
Ce danger est présent autour de nous, dans nos vies, dans le monde entier. Le risque actuel en marche est l'abandon du sens critique et de la maîtrise humaine sur ce que nous créons et gèrons, tout ceci au profit de technologies que l'on ne contrôle plus.
Ce qui émerge, à nos yeux, de l'incendie et de cette très longue et incroyable histoire, c'est une forme d'appel de Notre Dame de Paris à ne pas abandonner la vie au profit de la soumission à l'ordre technologique qui est souvent orienté par l'ordre marchand! La reconstruction à l'identique des parties endommagées de Notre Dame, avec la même attention que durant des siècles, est à noter. Elle constitue un signe intéressant du respect de ce qui avait été réalisé et protégé durant des siècles. C'est un petit pas. Il en faudra de nombreux autres dans toutes nos sociétés pour répondre en profondeur à cet appel !
Pierre Vuarin