Pierro Juillot

Technicien dessinateur/ Chômeur. Dit aussi Pierro Sanslalune.

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Billet de blog 10 septembre 2013

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Le frauduleux débat sur toutes les fraudes fiscales.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Sur un sujet que je trouve hautement symbolique, comme symptomatique du malaise démocratique - désaffection du peuple par rapport à leurs élus-es, les divers instituions qu'ils-elles dirigent et leurs politiques économiques - dans l'approche de la lutte contre la fraude fiscale, non moins emblématique pour nos politiques se succédant..., et qui anime la classe politique, les deux chambres, et le public (mais tout dépend qui le guide, quels médias) l'invité d'hier dans "Le grand journal", M. Yann Galut député du Cher et rapporteur du projet de loi sur la lutte contre la fraude fiscale, nous en apprit plus qu'il aurait voulu en dire. Il est à noter que ce personnage politique, censé être à la pointe "gauche" de la lutte contre la fraude fiscale était dans ce "show", cette soupe médiatico-politico-divertissante, pour nous vendre "l'envie" ou le "besoin" de découvrir son dernier livre  sur ce sujet...! C'est une ambiguïté supplémentaire qui a du mal a donner du crédit et en cet élu - son penchant politique - en responsabilité et en ses intentions politiques. Mais c'est aussi un exercice de com. qui fut révélateur du traitement de l'information et de la communication dans ce domaine financier et judiciaire comme politique très sensible.

Le symbole en question, celui d'une fraude d'un ex-président et de son parti lorsqu'il était au pouvoir, d'une exceptionnalité inégalée dans l'histoire de notre 5ène république, n'est rien d'autre que la défiscalisation à hauteur de 66% des dons fait à l'UMP pour rembourser ses dettes... Celles ci ont explosé à cause d'une décision du Conseil Constitutionnel qui a refuser que le denier public rembourse leur frais de campagnes électorales de 2012..., pour des raisons de fraudes avérées. Ce symbole est de taille car il mêle et entremêle le financement des partis politiques..., la fiscalité et son devoir d'égalité..., et les limites juridiques voir les vides juridiques laissés par les politiques combinés à l'aspect moral de l'affaire. Il est maintenant entendu que cet ancien président de la République, et certains-es de sa famille politique ont exploité à leur avantage des failles juridiques qui ne leurs ont pas échappé. Mais il est aussi incontestable que ces failles ne pouvaient pas échapper non plus à ce gouvernement actuel et sa famille politique bien silencieuse maintenant en la matière.. Seulement l'immoralité apparaît dans le fait que pour profiter de leur avantage, les failles du système juridique créent une situation incompréhensible, qui est que ce parti politique contourne une sanction faisant loi en la matière émanant de la plus haute instance juridico-législative, soit le Conseil Constitutionnel..., pour faire financer ces dettes et cette fraude..., par l'ensemble des Français-es. Parce que les dons ayant comblé leur perte de 11 millions d'euros sont défiscalisés..., c'est tous les contribuables et même les non contribuables (par les taxes, etc) qui devront se couper la main pour ces derniers et pour rembourser les emprunts bancaire de ces fraudeurs et escrocs . A ce sujet, celui du financement détourné d'une fraude fiscale de l'UMP (par la défiscalisation des dons à 66% que tout le peuple devra payer) entériner, excuser peut être aussi..., sous le prétexte d'une démocratie en danger, par le silence politique et sociétal ambiant, pensez à signer cette pétition présentée dans ce billet commun et se voulant a-partisan.

Quand à l’emblème elle n'est rien d'autre que la succession de vides juridiques de failles systémiques pourrait-on dire..., qui existent que parce qu'elles ont été voté ainsi..., pensé et voulu comme cela. Cet emblème est d'autant plus encombrant pour la classe politique toute entière..., qu'elle souligne et marque visiblement leur gestion politique clientéliste et électorale du pays favorisant un certain patronat (aides publiques sans contre parti)..., certains particuliers fortunés..., une certaine oligarchie quoi..., en France..., mais concomitamment en Europe et dans le monde. L'économie de marché étant leur alfa et oméga comme étant mondialisée..., les paradis fiscaux et autres "petits secrets fiscaux et bancaires"..., sont ces choses à mettre derrière un paravent bien pratique, comme lorsqu'ils-elles feignent de s'indigner (l'affaire Cahuzac) en se rendant compte de leurs méfaits. Mais ces méfaits sont conséquemment autant de manque à gagner pour les caisse de cet État qu'ils-elles sont censé servir, comme autant de fond financier en moins pour apporter la protection sociale à ceux et celles en ayant le plus besoin et les ayant élu pour parti..., que c'est la que l'aspect systémique de l'imbroglio les tient tous et toutes ensemble derrière une forme de solidarité du silence et de l'inaction....!

On en arrive alors au symptôme. Pauvre démocratie n'est-ce pas...? Pour s'en convaincre il suffit de constater et les reculades "socialistes", par rapport aux promesses électorales sur les réformes portant sur la rénovation de la vie politique et publique, et les renoncements d'autre réformes essentielles et non moins symboliques comme celle sur la fiscalité (fusion CSG/IR, séparation des activités bancaires, etc), celle de la réorientation de 'Europe, etc...  Et celui ci, ce symptôme soulignant une asphyxie accompagnée d'une sclérose, est de taille. Car il est le lien à masquer qui consolide et solidarise cette oligarchie de pouvoir politique et financier œuvrant dans l'ombre de la communication, des financements divers, des investissements spéciaux, grand spécialistes et gourmands des plus grosses fraudes fiscales et autres optimisations comme évasions. Cette solidarité n'existe que pour mieux conserver les pouvoirs qui imposent de moins en moins démocratiquement des sacrifices et de l'esclavagisme consumériste avec celui de l'employabilité pesant que sur les électeurs-trices de classe moyenne inf. et le peuple des plus modestes. La politique économique et ultralibérale de l'Europe, dans un monde et son économie tout autant ultralibéral en est son symbole le plus frappant. Car d'un coté elle tape sur les plus modestes et les pauvres en les asservissant par la soit-disant peur et nécessité de réformes structurelles du marché du travail avec des emplois plus précaires, comme sur les réformes des retraites aussi, avec des pertes de droits et protections sociales sous le poids cette peur..., d'une soit-disant trop lourde dette publique... Sachant que c'est cette oligarchie qui l'a creusé la dette après le crack financier de 2007/8 et même avant..., et qui ne veut pas entendre parler d'un audit à son sujet.

Alors les mots ayant leur sens pouvant armer les idées les plus dures..., avec le velours d'un affichage médiatisé de "star politique"..., elle frappe de l'autre coté encore plus violemment sur toutes les initiatives politiques, toute autre alternative voulant proposer autre chose que son programme d'austérité. Son matraquage est telle que les invectives et autres refus de débats sont leurs armes principales. Tout ça pour s’assurer bien sûr que les dettes publiques détenues par leur titrisation par un panel de clientèle électorale seront bien remboursées, si ce n'est pas qu'elles resteront bien ce levier, cette arme de chantage économique pouvant permettre de casser encore plus notre modèle sociale, nos services publics, etc... Alors qu'à l'autre bout de l'échelle économique de la production des richesses, profitant de ce bordel embrouillant les esprits même affûtes..., les failles et vides juridiques ne profitent qu'aux connaisseurs.. A t-elle point qu'on commence à peine à en mesurer l'ampleur tant pécuniairement qu'en terme de marge de manœuvre avec ce manque à gagner.

Mais je ne parlerais pas, ou si peu, de la conséquence pour notre démocratie de la tactique politicienne de ce gouvernement en place voulant favoriser l'explosion de la droite droitisée tout en renforçant le jeu du FN..., en incitant par sa communication en rapport à ses actions, ses promesses oubliées..., l'incompréhension d'une vision globale de cette politique, et en poussant l'électorat des classes populaires qu'il a décidé d'abandonner dans les bras des brûlures et de la haine attisant un passéisme peu glorieux dans l'histoire du peuple Français. Celui de la seconde guerre mondial et de la "collaboration". Cette tactique politicienne "MINABLE" est en train de faire ces preuves en Europe et ailleurs. Elle consiste à "simplifier" et les débats politiques et les manières de les aborder en les technocratisant..., les focalisant que sur leur aspect purement comptable. Cela permet d'extraire l'aspect moral contestable et injuste de ces politiques économiques.

Et qui dit gène..., dit pas de plaisir..., et à vendre à un public électoral et une clientèle (celle qui se fait arnaqué à chaque fois) voulue docile..., et à palabrer pour ne chercher qu'à se faire réélire. La gène étant la manière de faire passer leurs dires mensongers et/ou autres non-dits, ces actions législatives à masquer, pour des "réalités", leurs "vérités" ("sans langue de bois" vous connaissez...?)... Rentre alors en scène et la communication politicienne personnelle, le jeu d'acteur-trice quoi (la main sur le cœur même) et le storytelling d'une politique économique, d'un rêve de croissance..., d'un personnage politique la présentant. Et avec d'autres ennemis sans visages, dans l'ombre, ce tout s'affaire à "stariser", sacraliser même suivant le domaine "régalien" et autres le politique et son message "coaché". Et quoi de mieux pour faire entendre à l’opinion publique cette voix qu'ils-elles veulent démontrer comme celle de la raison....? Ça leur est difficile, compliqué même quand un sujet sensible, celui de la défiscalisation des dons remboursant une fraude politico-financière considérable, et les montants des fraudes à la hausse proportionnellement autant que les déficits des caisses imposant l'austérité augmentent..., dans un contexte social tout autant tendu dans les émotions les plus vives, quand les sacrifices obligent toujours les même...! Alors ils-elles sont des fins connaisseur de la science du langage et de sa manipulation (dans tout les sens du terme) et savent très bien que seul des mots et des idées exprimant une neutralité parfaite, une technocratie froide et déshumanisée permet alors de s'adresser à la raison du public, en neutralisant, en engourdissant leur émotion.

Et hier M.Yann Galut  (à partir de 2 minutes) en a fait une démonstration parfaite, étonnante et surprenante de la part d'un personnage censé être à la "gauche" politiquement, quand lui fut posé la question au sujet du thème de la fraude de l'UMP développé plus haut. Voici ce qu'il ce dit...: "Est ce que c'est vraiment normal que lorsque l'un des deux candidats ne respecte pas la loi sur les comptes de campagne..., eh bien ce soit les contribuables qui payent les deux tiers de l'amande?" Rappelons que les non contribuables payent aussi par les taxes à la consommation qui augmenteront des janvier 2014.

La réponse est éloquente..." neum..." est-ce un non..? Est-ce un meh..., j'ai compris la question...? personne ne sait.. "Ils ont bénéficié de ce que l'on appel une niche fiscale..." puis peu après "et donc là c'est une vraie problématique de niche fiscale..., ils se sont servis du système..., mais ça montre quand même que ce sont des mauvais gestionnaires parce qu'après avoir ruiné la France..." L'étonnement est d'avoir surpris dans le discours un élu "socialiste" parler de la fraude de son adversaire..., sans qu'aucune condamnation ferme soit faite..., ni même une remise en cause du système leur ayant permis de réaliser cette fraude soit prononcé.

La neutralité intellectuelle, qui ne veut que neutraliser les passions, en utilisant uniquement la technique d'un langage soutenu et des termes, des mots banalisés (en gras dans le texte) est utilisé par tous les partis. Cela révèle le fait de vouloir  éviter la question morale du sujet, qui demande une interprétation personnelle comme une ambition et idéologie politique. Mais en tant que membre représentant le gouvernement en place, en charge du sujet de la fraude fiscale, cela révèle aussi la distance intellectuelle, celle éloignant ce parti au gouverne de ses fondamentaux idéologiques "socialistes" qu'il tente de faire oublier dans la communication. A cause entre autres de tant de promesses fiscales et économiques électorales enterrées.

Donc que ce soit le livre "vendu" (pour asseoir la notoriété de son auteur en la matière de cette lutte...) par la présence sur-médiatisée de ce personnage, que ce soit ce sujet sur la lutte contre la fraude fiscale, comme celui intrinsèquement lié comme on l'a vu, soit celui du financement des partis politiques..., tout est fait (le show politique) et dit pour que surtout rien ne le soit en réalité...!

Dans ce domaine comme dans d'autres nous sommes en pleine politique-fiction. Nous n'entendons que des débats frauduleux prétendant lutter contre la fraude fiscale. D'autant qu'ils n'ont comme support que cette lucarne voulant tout rendre spectaculaire... On nous donne des grands mots à entendre..., cela même qu'on prononce entre nous..., mais sans y appliquer les grands remèdes qu'ils font comprendre.

Une autre exemple dans la matière de la fraude fiscale neutralisée par la communication est ici. J'en ai fait un parti pris inversé dans la communication comme c'est à la mode...!

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