Mais qui se cache donc derrière ces "Black blocs" (en référence à leur action à Notre-Dame-des-Landes ce week-end), qui se veulent (du moins présentés ainsi) a-politique, ou presque..., et donc ne véhiculeraient aucune autre idéologie politisée à long terme que le chaos immédiat, que l'anarchie tout court quoi...? L'on peut aussi poser l'interrogation ainsi. Que cachent ces "Black blocs"...? C'est facile de caricaturer les gens derrière l'anonymat, le non-identifiable..., etc, quand on ne cherche aucunement à les écouter, à les entendre même, et donc à les comprendre.. En plus, ça coûte rien pour celui qui le fait, de surfer sur les vagues de peur et d'inquiétude des tensions sociales ambiantes (en France, et en Europe puis ailleurs encore), quand ça coûte tant et tant pour ceux-celles le subissant, pour l'intelligence humaine dans sa complexité, pour les démocraties même. Mais c'est pas pour autant répondre à cette question, à ces questions, que de simplifier la "chose", questions qui sont quelque part existentielles pour comprendre la nature des événements vécus à Nantes, comme ailleurs, qui trouve un étrange et nauséeux écho dans une presse bien plus pressée de faire du chiffre, du spectaculaire, du prémachée, plutôt que de l'analyse philosophique, politique, que des enquêtes approfondies. (Comme par exemple ici (1))
Je suis contre l'aéroport de Notre Dame des Nantes pour pleins de raisons objectives et subjectives. Je soutiens ainsi toutes manifestation contre ce gaspillage inutile d'argent public, d'autant plus quant on en a de moins en moins, nous les pauvres, et l'Etat providence, les 50% d'actifs non-imposables pour cause de trop bas salaire, de chômage de masse, d'explosion des inégalités, de la pauvreté et de la précarité dans l'emploi, quand leur droits sociaux (et du travail) sont restreints. Je soutiens d'autant mieux ces manifestants-es de ce week-end à Nantes, que plus que de saccager un milieu humide d'exception, une niche écologique raréfiée, toutes ces "choses" naturelles, vivantes, compliquées, que j’adore observer, apprendre, découvrir, que leurs disparitions donc ne va enrichir que des gens déjà trop riches (et de plus en plus exonérés d'impôt, dégressif pour les plus riches, les plus grandes entreprises - avec l'optimisation, la "fraude fiscale légalisée") et autres actionnaires non plus fiscalisés que moins (en plus du clientélisme électorale qui en découlera, pour service rendu), sans espérer constater que cela fera revenir une croissance, brandie en culte absolutiste...
C'est dire qu'il existe une certaine forme de vérité, du moins un "consensus comptable", dans ce dernier postulat, celui de la croissance attendue et suppliée..., quant un pseudo "économiste" d'une chaîne d'intox en continue et privée avoue lui même ce matin (dans un but idéologique d'affaiblir le postulat du gouvernement pour lui piquer plus d'argent, de faire du buzz quoi), que l'activité de la création de ce nouveau aéroport à Notre-Dame-des-Landes n'influera en rien la croyance en la croissance, ne la fera pas revenir... Mais bon la dessus on pourrait aussi tergiverser des heures sur le postulat idéologique du "déclinisme" néolibéral qu'alimente le discours de cet "économiste", quand son "empathie" pour la croissance de la pauvreté, du chômage étant sa cause (quand les patrons ont virés massivement et licencient encore en masse) , de la croissance des inégalités et autres écarts entre riches et pauvres illustrant une partie des causes et des conséquences inhumaines, quand cette "empathie" est aussi réelle qu'elle est exprimée "sommairement" que de lorsque les chiffres tombent tous les mois... Et encore...? Quand il ne s'en sert pas en parangon de vertu, en cache sexe quoi..., pour justifier l'atonie de la croissance du PIB et cacher les chiffres de la croissance des fraudes fiscales, à la TVA, etc (quelle est la part des faillites effectives, "légales" des entreprises, et la part des faillites douteuses frauduleuses, dans le chiffre consensuel reconnu de 50 milliards d'euros par ans, pour la France...?), qui sont imputables aux plus riches et entreprises (souffrantes...?), se désolidarisant de notre société, de son peuple..., de la démocratie donc... Mais bon là n'est pas le sujet directement. Quoi que..., en prenant un chemin de travers...
Pour en revenir, à bout d'aile, au sujet du jour, comme le superbe spectacle des Grues cendrées se préparant à migrer en partant des Landes, et d'ailleurs, vers le Nord de l'Europe, et surfant sur les ascendants en les enroulant, pour prendre de la hauteur, emplissant ainsi le ciel bleu aujourd'hui, de leur "krooh")..., j’atterris ainsi. Je peux comprendre qu'en réaction à des provocations policières l'on puissent se défendre, au nom d'un idéal de liberté individuelle et collective, celles d'acquis sociaux ancestraux dans le droit de manifester, de faire gréve, etc, se retrouve bafoué, méprisé, muselé, par les forces de l'ordre et le prétexte de "l’État de droit". Mais qu'est-ce qui s'est passé réellement à Nantes ce week-end...? Qui a commencé...? La question se pose d'autant plus prestement que le silence autour se fait pesant.
Provoquer l'agitation, casser des vitrines de magasins, laisser déborder les "colères", en cherchant l'affrontement avec les forces de l'ordre, avec d'autres citoyens-nes défendant leur biens, n'est-il pas se rallier à l'ennemi..., faire du copié-collé avec les mouvements extrémistes de droite (GUD etc) avec cet ennemi du peuple tout entier qu'est le fhaine...? N'est-ce pas donner à l'autre bout de l'équation, du grain à moudre aux politiques en place actuellement et dans l'opposition de l'alternance bipartite, au "consensus mou" et technocratique, voulant se faire passer pour la seule alternative possible, "paisible", comme "la seule pensée unique qui vaille" en ces temps d'incertitudes...? Surtout maintenant qu'ils-elles les politiques, avec l'aides médias de masse, se font un malin plaisir de sur-enchérir leurs discours qui amalgament trop facilement les mouvements radicaux (droite et gauche confondue) même à l’opposée l'un de l'autre... Preuves en est que les médias ne s'en privent pas plus que les politiques du gouvernement. Comme M. Harlem Désire ce matin dans "Bourdin direct", qui sans gêne lui non plus dans l'amalgame sur-médiatisé et infondé puisque sans autres preuves que des images chocs, spectaculaires, en appelait, à la suite des événements de Nantes, à plus de "fermeté", à plus de "répression", à plus de "sanction", et donc à la "dissolution" de ces groupes (les "Black blocs", comme pour ceux d'extrême droite donc, comparés uniquement dans un certain degré de violence...?), de la part du gouvernement.
N'est-ce pas provoquer aussi en réaction une répression plus sévère des manifestations de "Gauche", dans l'avenir proche, voir de restreindre ces droits à manifester, et plus encore..? D'ailleurs en écho à ce genre de questionnement, des discours plutôt ombrageux, puants d'ambivalences, d’ambiguïtés malsaines même, se font entendre à l'horizon des médias opaques...
Ce matin M. ATTALI disait en substance, dans face à face sur itélé, en tentant de comparer la transformation de l'URSS en Russie, puis ce qui ce passe en Ukraine " La rue ne doit pas avoir tous les droits" (à partir de 4 minutes 10s) avec insidieusement, toute en finesse fielleuse , ce qui c'est passé à Nantes, (à partir de 7 minutes 15s) "On a laissé s’installer une zone de non droit, la France n'a plus de droit...". Comment ne pas interpréter ces propos demandant plus d'autoritarisme ainsi, quand on entend un "responsable" pareille envoyer de tel message.... " La rue ne doit pas avoir tous les droits", sauf aux "manifs pour tous", aux "jours de colères" peut être", M. le politicien ...?
Car ce personnage politique ambigu, comme ces médias, confondant actualité spectaculaire avec l'information et "le droit de savoir", d'obtenir en toute indépendance la réponse à "quelles sont les vérités des faits (même complexes)...?" ont vite fait d'avoir amalgamé de manière imbécile des manifestations aux antipodes quelques part (tant géographiques, que politiques, que temporelles) entre la Russie, l'Ukraine et Nantes. Histoire de noyer un poisson à épine indigeste, pour les temps de cerveaux disponibles peut être...?... C'est celui, poisson visqueux qui rappellerait, s'il fallait faire une comparaison honnête, que chez nous il y a peu, ce gouvernement à donné le droit à la rue, il a reculé devant la bourgeoisie raciste, homophobe, et/ou "coincée", et haineuse pour partie, celle se cachant derrière des groupuscules identitaires et autres pour ne pas s'afficher trop extrémiste. Ces politiques ont donné un droit à la rue qui elle a manifesté contre les droits nouveaux pour tous-tes, contre l'instauration de droits dans certaines zones de non droit.
Et son argumentation servant la pensée unique de l'amalgame qu'on peut interpréter aussi comme disant que toutes radicalisations politiques (et autres) doivent être étouffées, quand les temps sont durs, consiste alors à diviser encore plus le peuple, les peuples Européens et autres. Mais pour qui le sont-ils vraiment ces temps durs...? N'est-ce pas prioritairement pour les gens en "fin de droit" aux prestations chômage (et ceux cités plus haut) qui croissent en nombre, plus que la croissance en tout cas qui ne décollera pas plus avec un aéroport tout neuf...? Puis corollairement. N'est-ce pas là un signe annonciateur d'un pouvoir au aboie, (politico-économico-financier) en crise d’égoïsme aigu, de peur de perdre leur place et légitimité, de paranoïa dépressive, de schizophrénie grandissante, de politiques, banquiers, patrons paniqués, et prêts-es à supprimer les droits fondamentaux du peuple (des peuples d'ailleurs) ayant fait naître notre démocratie en France (et ayant guidé d'autres peuples par la suite)...? Nous avons fait reconnaître, par les voix et les sacrifices de nos aïeux, le droit de manifester d'abord, quand il n'existe plus de dialogue possible, de répondre à la violence meurtrière des pouvoirs en place à l'époque (1789 et après), pour retrouver nos libertés confisqués, nos souverainetés pleines et entières, nos espoirs de prendre en main nos destinés, et de les mener en commun, quand les pouvoirs en place ont tant renier leurs engagements, nous ont tant méprisé ...
Alors pour en revenir aux fondamentaux, à notre ADN révolutionnaire français, à cette lumière ayant éclairé et guidé les pas de nos ancêtres, et animant nos cœur avec ou sans raison, éclairant la raison même, que reste t-il de notre démocratie dans ces intentions politiciennes dessinant un bien funeste et sombre projet, de moins en moins commun...? Qui se prétend démocrate ne peut donc s'empêcher de se questionner sur quels sont les buts de ces "black blocs" faisant les UNES....? Comment peut-on se prétendre guider des peuples du moins pour partie, les plus jeunes et crédules, sans politiser à court-moyen-long-terme un projet, un argumentaire justifiant et fondant une opposition à un gouvernement, à une idéologie néolibérale, et/ou libérale...? Ils ces gens des "Black blocs" connaissent le pouvoir et l'accointance politiques avec les médias de masse, et inversement, et il sont conscients, dans ce contexte de tensions sociales, et de peurs généralisées, de la dérive de la "tyrannie des images chocs", spectaculaires, quand ils se font avare de mot, de fond, d'analyses, d'idéologie. Comme cela ne doit pas non plus nous exonérer collectivement de nos "responsabilités citoyennes", dans nos envies/besoins "d'en découdre", dans l'expression et l'explosion de nos colères, et contre qui..., comme derrière qui nous le faisons...?
Mais de fait, on peut aussi se demander si ces médias de masse et politiques se servant ainsi et aussi facilement de "l'actualité choc", ne se rendent pas coupables du manque de fond, d'analyses...? Comme nous le sommes peut être quelque part collectivement, sans plus s'indigner sous ce trop plein de flou, d’ambiguïté, etc. Derrière leur (et les nôtres aussi parfois) anonymat et autres secrets (comme ceux bancaires, financiers, d’États d'ailleurs) ne peut-on pas s'interroger légitimement sur leur intention en avançant l'hypothèse qu'ils pourraient être des groupuscules téléguidés par des forces occultes (partis politiques oligarchies, think-tanks, etc) qui viseraient à mettre le chaos dans le bordel, comme l'extrême droite par ailleurs, à diviser le corps sociale, voir les peuples entre eux, afin de redessiner de manière opaque, un nouveau paysage politique tout autant oligarchique qu'il serait anarchique par ailleurs, après coup...?
Un autre regard (et merci à nadja, à Mediapart, pour ce bel éclairage) sur les manifestation à Nantes de ce week-end, une vue lucide, bariolée, joviale et émancipée, ludique et intergénérationnelle, ouvert et fraternelle apporte de l'eau claire et limpide au moulin à polémique que sont les médias de masse télévisuels et autres, et les politiques en ces temps de troubles (par fait exprès)...
Lien 1 http://www.liberation.fr/societe/2014/02/23/qui-sont-les-black-blocs_982388
Lien 2 http://blogs.mediapart.fr/blog/nadja/230214/nantes-ce-que-les-medias-ne-vous-ont-pas-montre