Une longue enquête filmée, entre Brésil et Europe, est diffusée sur la chaîne franco-allemande Arte, depuis la fin du mois de juin 2022.
Intitulée " Pesticides : l’hypocrisie européenne" (ICI en langue française), d'une durée d'une heure et vingt minutes, ciselée, elle détaille de nombreuses procédures et guerres judiciaires, et est signée de Anne Vigna et Nicolas Glimois, et mise en forme par la réalisatrice Stenka Quillet.
Les lobbies de l'agronégoce brésilien et les grands fermiers, qui utilisent force pesticides - atrazine, paraquat, glyphosate - mais aussi de fongicides comme le carbendazim, fabriqués en Europe mais souvent interdits là, utilisent comme jamais ces agrotoxiques, redéfinis au Brésil par le gouvernement Bolsonaro sous le terme révisionniste de " defensivos agrícolas ".
Le passage qui évoque la propriété agricole, située en bordure du fleuve Paraguai et à l'intérieur de l'aire de protection environnementale (APA) "Nascentes do Rio Paraguai", du ministre-fermier Gilmar Mendes* - qui a refusé de répondre aux questions des auteurs de l'enquête - , est visible à partir de la 40e minute (la version ci-dessous est en anglais, portugais et français selon la nationalité des intervenants) :
(*) Nommé à vie à la Cour suprême, depuis juillet 2002, par l'ex-président de la République Fernando Henrique Cardoso. Récemment, sans vergogne et avec un acharnement rare, Gilmar Mendes a fait condamner un des journalistes les plus respectés du Brésil, Rubens Valente, pour une citation de ses propos, dans un livre-enquête implacable, à une amende astronomique de 310.000 reais (ce qui correspond à 290 fois le salaire minimum du Brésil).
Gilmar Mendes possède deux fermes, fruits d'un héritage - fazenda São Cristóvão (environ 700 hectares) et fazenda Rancho Alegre - sur la municipalité de Diamantino, à 190 km au nord de la capitale du Mato Grosso, Cuiabá.
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"Le paraquat, c'est un herbicide extrêmement toxique, qui a été développé dans les années soixante (...) C'est un herbicide si toxique que si vous avalez une seule cuillère à café, c'est la mort garantie " (Laurent Gaberell, de l'association suisse Public Eye, dans l'enquête "Pesticides : l'hypocrisie européenne")
Lire, aussi, daté 14 septembre 2020 :
Brésil: importation massive d'agrotoxiques produits et interdits en Europe