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Tout est tragédie, dans cette communauté, à Bahia. Les deux tueurs sont rentrés casqués, donc irreconnaissables, dans le terreiro Ilê Axé Kalé Bokum. Puis ont attaché les autres personnes présentes, avant de tuer, de 12 tirs au visage et 10 au thorax, Maria Bernadete Pacifico. Elle était la mère, entre autres fils, de Flávio Gabriel Pacífico dos Santos, dit "Binho do Quilombo"... Il avait été lui aussi leader de la même communauté "Pitanga dos Palmares", située en zone rurale de Simões Filho, et, le 19/9/2017 ... tué de 16 tirs dont dix balles dans la tête, dans sa voiture, près de l'école "Centro Comunitário Nova Esperança". Homicide jamais élucidé. Il avait 36 ans et était père de trois enfants.
Bernadete était la coordinatrice nationale de la Coordenação Nacional de Articulação das Comunidades Negras Rurais Quilombola (CONAQ).
L'intolérance religieuse mêlée à de probables jalousies agraires, foncières et cadastrales a encore fait des ravages.
289 familles vivent là, sur 854,2 hectares délimités officiellement, dans ce quilombo. Ces limites de démarcation avaient été reconnues en 2017 par le "Relatório Técnico de Identificação e Delimitação" (RTID) de l'Instituto Nacional de Colonização e Reforma Agrária (Incra).
Le 26 juillet 2023, Bernadete Pacifico s'était réunie au sein d'un collectif d'autres femmes, avec la ministre Rosa Weber, de la Cour suprême (STF), pour témoigner combien elles se sentaient menacées par les grands propriétaires et fermiers des alentours. Les phrases, textuellement, de Mae Bernadete à la ministre (en portugais) : "Para a senhora ter uma ideia, até hoje não sei o resultado do assassinato de meu filho. Abalou todo mundo. Foi no mesmo período em que aconteceu a morte de Marielle [Franco]. Inclusive, eu fui em diversos encontros com a mãe de Marielle. É injusto. Recentemente perdi outro amigo e uma amiga em um quilombo. É o que nós recebemos: ameaças, principalmente de fazendeiros, de pessoas da região. Hoje eu vivo que não posso sair, que estou sendo revistada, cercada de câmeras, me sinto até mal com um negócio desses”.
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