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Billet de blog 31 octobre 2021

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Brésil: Le Conseil fédéral de médecine, en guerre totale contre les femmes

46,6% des médecins sont des femmes. Pourtant, les hommes règnent au Conseil Fédéral de Médecine (CFM), créé en 1951. En 2021, ils sont 20 des 28 conseillers effectifs du CFM, inclus la présidence et les trois vice-présidences. Que ce soit sous la direction de Carlos Vital Tavares Corrêa Lima (2014-2019) puis de Mauro Luiz de Britto Ribeiro (2019-2024), les femmes enceintes sont leurs cibles.

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En mars 2013, la direction du Conseil fédéral de médecine (CFM) s'était positionnée favorablement à la dépénalisation de l'avortement jusqu'à la douzième semaine.
Temps reculés, pour l'actualité des femmes du Brésil. Qui deviennent clairement la cible de l'organisme fédéral, depuis au moins octobre 2018, en pleine campagne électorale présidentielle.
Une direction, toujours en 2021, d'un CFM unilatéralement masculino-bolsonarista.

La première attaque d'envergure a eu lieu le 23 octobre 2018, lorsque le CFM a émis un avis signé par le médecin de l'Etat d'Amazonas, Ademar Carlos Augusto, conseiller du CFM depuis 2010, envers la lutte contre les violences obstétricales. Dans le document fédéral, il est stipulé que l'expression "violences obstétricales" est une agression contre la médecine et la spécialité de la gynécologie et de l'obstétrique, contrariant les connaissances scientifiques établies, réduisant la sécurité et l'efficacité d'une bonne pratique d'assistance et d'éthique" et qui contribue à la "diabolisation progressive" de l'obstétrique.
Il est utile de rappeler que le CFM est aussi responsable du contrôle des actions des vingt-sept conseils régionaux de médecine (CRM).

Le 23 janvier 2019, quelques jours après l'élection à la présidence de la République du postfasciste Jair Bolsonaro, le Conseil régional de médecine de l'Etat de Rio de Janeiro (CREMERJ), a attaqué frontalement l'existence d'un dossier proposé à chaque femme, "le plan d'accouchement" (Plano de parto) [en PDF ici], considéré jusqu'alors comme fondamental pour le suivi de chaque femme enceinte. En effet, le CREMERJ a publié une résolution qui interdit aux médecins " d'adhérer à tout document, y compris les plans d'accouchement ou autres, qui restreignent l'autonomie médicale ".
Selon l'enquête de la journaliste Bruna de Lara, de The Intercept Brasil (TIB), le conseiller fédéral du CFM, dans l'Etat de Rio de Janeiro, le gynécologiste Raphael Câmara, est un notoire défenseur de l'abstinence sexuelle comme forme de contraception et comme mesure contre l'avortement, en plus d'avoir été un négationniste durant la pandémie du Cocid-19. The Intercept Brasil avait déjà prouvé dans une retentissante enquête le 8 février 2021, que c'est le même Raphael Câmara, directeur du secteur de l'Attention primaire à la santé dans le gouvernement de Jair Bolsonaro, qui est le maillon entre la classe médicale et le noyau dur bolsonarista.
Sept mois après l'élection à la présidence de la République du postfasciste Jair Bolsonaro, soit le 17 juillet 2019, une résolution du même CFM déterminait aussi que les femmes enceintes ne peuvent plus refuser des interventions non désirées sur leur corps, si les médecins jugent que le refus n'est pas le meilleur pour le fœtus.

Carlos Vital Tavares Corrêa Lima, ex-président du CFM, avait tenté précédemment de faire légaliser la violence obstétrique via une  résolution, qu'il l'avait lui-même signée, le 17 juillet 2019. Le document stipulait que le refus informé d'une femme enceinte à quelque opération pourrait être ignoré s'il était considéré comme un “abus de droit en relation au foetus". C'est-à-dire que la femme enceinte pourrait être forcée à subir une intervention non souhaitée, car le bien-être du foetus serait supérieur au sien. En décembre de la même année, la justice a annulé le paragraphe - qui permettait l'abus sur le corps de la femme - de la décision du CFM, alors dirigé par Mauro Luiz de Britto Ribeiro.
Le 21 janvier 2020, le Conseil régional de médecine de l'Etat de Rio Grande do Sul (CREMERS), a " pleinement corroboré " le document du CREMERJ du 23 janvier 2019.
Stérilet
En 2018, sous la présidence de la République de Michel Temer, la décision du ministère de la santé d'autoriser les infirmières à placer le stérilet, dans les services de santé publique, avait été unaniment célébrée par les Brésiliennes. Mais le CFM ne l'a pas accepté, qui a considéré cela comme un affront à la profession de médecin. En décembre 2019, sous le gouvernement Bolsonaro, après de fortes pressions de l'ex-président et de l'actuel président du CFM, le ministère de la santé - alors dirigé par Luiz Henrique Mandetta - a révoqué cette autorisation précédemment accordée aux infirmières.
En janvier 2020, le Conseil national de la santé (CNS) a recommandé l'annulation de cette révocation. En vain. Elle est toujours en vigueur en octobre 2021.
Etc.
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(rédigé à partir de la lecture de l'enquête formidable de Bruna de Lara, de The Intercept Brasil, parue le 15/10/21)

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