Billet de blog 1 juillet 2008
Que serions-nous sans ce qui n’existe pas ?
Que serions-nous sans le rêve ?C’est parce que des hommes ont un jour rêvé d’aller dans la lune que nous y sommes allés. C’est parce que des hommes ont un jour rêvé de liberté qu’est née la démocratie.C’est parce que des hommes ont un jour rêvé d’une Europe sereine et pacifiée que nous vivons aujourd’hui dans la paix de l’Union européenne.Ces hommes là étaient des chevaliers. Car le rêve est toujours une bataille. On ne parle pas de ces petits rêves qui virevoltent dans nos têtes et s’en échappent au petit matin. Non, on parle des rêves collectifs et fondateurs qui durent longtemps, longtemps et qui finissent par se fiancer. Puis par se marier. Se marier avec la volonté. Alors, tout devient possible.Les pères de l’Europe rêvaient d’une Europe politique mais les esprits des années 50 n’étaient pas prêts. Le nationalisme, le patriotisme, le souverainisme et le chauvinisme régnaient encore en maître sur l’Europe. La première étape de la construction européenne ne pouvait donc être qu’économique. Cette Europe économique nous a cependant apporté d’importantes ouvertures. Elle nous a permis de commencer à nous comprendre, dialoguer, apprendre à négocier notre intérêt tout en préservant l’intérêt des autres, découvrir différentes cultures, apprécier nos traditions… Bref, nous avons progressé au contacte des uns et des autres.Les pères de l’Europe nous ont laissé le soin de continuer la quête d’une Europe politique. Pourquoi est-elle si importante ? Regardons une mappemonde. L’Europe au milieu. À son Orient, deux formidables puissances émergentes : la Chine et l’Inde. À son Occident, une immense machine à produire de l’hégémonie : l’Amérique. Dans ce monde incertain, le peuple qui a inventé l’humanisme, la démocratie et la laïcité comme antidote à la barbarie ; le peuple qui a vaincu les océans, discipliné la matière, canalisé les fleuves, percé des isthmes, tenté les plus grandes aventures intellectuelles, bâti des cathédrales, des palais, des barrages et des ponts incomparables, atteint les sommets les plus sublimes de l’art et de la religion ; ce peuple là a encore des choses à proposer au monde.Mais le peuple européen ne se reconnaît plus dans l’Europe d’aujourd’hui. Il apparaît évident que cette Europe tronquée et partielle ne génère pas la conscience collective de tout un peuple européen.La conscience européenne ne se construira pas sur les chiffres. Elle doit au contraire leur échapper pour s’engager dans le domaine de l’enthousiasme, voire de l’utopie.L’utopie… Mère de l’Europe…
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