La politique a pour fonction de susciter des convergences d’intérêts, d’organiser des solidarités, des dépendances, des coopérations et d’harmoniser les égoïsmes de chacun de telle sorte que les citoyens se supportent et créent un espace commun. C’est ce que nous appelons, en France, la République.
La non participation aux affaires politiques équivaut à esquiver ses devoirs à l’égard du monde que nous avons en partage.
L’urgence est de réhabiliter la politique. Est-ce possible ?
C’est dans doute l’économie qui jette aujourd’hui le plus grand discrédit sur la politique : tous les gouvernements ont en effet échoué dans leur lutte contre le chômage et les crises économiques. Soumis aux contraintes de la mondialisation et du marché libéral, ils ont vu leur marge de manœuvre se réduire dangereusement. Alors, pourquoi leur faire confiance puisqu’ils ont tous échoué ? Et pourquoi croire encore à la politique quand elle ne semble plus avoir de prise sur notre vie quotidienne ?
En effet, l’érosion progressive de la participation citoyenne constitue le symptôme le plus frappant d’une désintégration de la crédibilité politique. Et, quand les grands desseins sont rendus impossibles, on en revient à l’individualisme, l’appât du gain, le carriérisme et… la corruption.
C’est exactement à cette situation politique que Marx donnait le nom de « situation révolutionnaire ».