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Billet de blog 2 mai 2013

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Police : syndicats à vendre ?

Hubert Huertas relate comment le ministère de l'intérieur achète la complicité des syndicats majoritaires selon Claude Guéant : "M. Guéant a parlé d’une pratique de notoriété publique alimentant des milliers de fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur, et a même soutenu qu’elles avaient donné lieu à des négociations (?) avec les syndicats.". Monsieur Guéant affirme ainsi que le ministère négocie des pratiques illégales contre de la monnaie. Certaines pratiques manifestement discriminatoires - qui n'éveillent aucune contestation - deviennent alors plus compréhensibles.

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Hubert Huertas relate comment le ministère de l'intérieur achète la complicité des syndicats majoritaires selon Claude Guéant : "M. Guéant a parlé d’une pratique de notoriété publique alimentant des milliers de fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur, et a même soutenu qu’elles avaient donné lieu à des négociations (?) avec les syndicats.". Monsieur Guéant affirme ainsi que le ministère négocie des pratiques illégales contre de la monnaie. Certaines pratiques manifestement discriminatoires - qui n'éveillent aucune contestation - deviennent alors plus compréhensibles.

Il n'y a pas que les Roms qui en font les frais. Les policiers eux-mêmes, dans une telle éventualité, sont donc livrés à l'arbitraire de l'argent douteux. Une telle vision consensuelle de l'illégalité est sûrement ce que des syndicats appellent la "chaîne hiérarchique solidaire" ... Cela se vérifie dans la propension de certains syndicats à se faire les porte-parole de leur employeur. Les policiers sont prévenus.

Cette circulation d'argent liquide dans la police avait déjà fait l'objet d'une communication publique quand l'inspecteur Gaudino de la brigade fiancière du SRPJ de Lyon avait révélé que le ministère de l'intérieur fabriquait même des faux justificatifs. L'administration a depuis révoqué ce fonctionnaire.

Les justiciables peuvent donc s'inquiéter légitimement de l'impartialité d'une police où l'argent liquide circule au point de pouvoir payer des factures en argent liquide pour un montant de 20.000 euros. Serait-ce une illustration sarkozyenne de l'ascenceur social ?

Si l'argent corrompt, il peut aussi servir à corrompre. Il devient alors tout aussi légitime de s'interroger sur l'oubli de certaines poursuites jusqu'à la prescription ou le classement des plaintes.

Les salariés peuvent également s'inquiéter.

Le scandale de la caisse noire de 600 millions d'euros à l'UIMM au Médef était oublié. Laurence Parisot s'était émue de cette affaire de corruption. Elle s'était avouée comme salie. On ne l'a plus entendue sur le sujet. L'affaire n'est toujours pas jugée. Six ans après, sur une pareille affaire d'argent, on peut alors se demander pourquoi une telle inertie. Que fait la police, que fait le parquet ?

600 millions, ce n'est qu'un peu plus de mille fois le montant que prétend avoir touché Claude Guéant. L'IUMM a donc les moyens de s'acheter mille hauts fonctionnaires du ministère de l'intérieur, lesquels négocieront ensuite avec les syndicats. Cela pourrait expliquer la répression de l'occupation pacifique du Médef.

Laurence Parisot ne sent plus salie.

Les 600 millions ont peut-être contribué à convaincre quelques interlocuteurs lors de "négociations".

Le discours qui consiste à faire prévaloir le contrat sur la loi, comme dans l'ANI, trouve dans les affirmations de Claude Guéant un éclairage qui manquait d'être évoqué.

Cela manquait au tableau de la République thermidorienne.

"Les juges, Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, chargés de l'enquête sur l'ancien ministre et député ont sollicité du parquet une extension de leurs investigations à d'éventuels autres détenteurs de comptes non déclarés en Suisse." (Le Parisien).

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