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Billet de blog 2 juin 2015

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Les plaintes contre Thévenoud et Saal imposent à l'Etat de poursuivre tous les fraudeurs et les banques

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le pouvoir se moque des Français en montrant Thomas Thévenoud à la vindicte populaire quand ce même gouvernement ne fait rien d'efficace depuis des années à propos des 150 milliards annuels de fraudes fiscales et sociales.

Il y a une obligation d'exemplarité des cadres de la Nation. Thomas Thévenoud a payé ce qu'il devait, il a été viré de son poste ministériel. Fleur Pellerin saisit la justice sur les notes de taxi de l’ancienne patronne de l’INA. Très bien.

En revanche, n'est-ce pas de l'acharnement incompréhensible que Bercy dépose plainte pour « fraude fiscale » contre Thévenoud alors qu'il ne fait rien contre les auteurs des fraudes de 150 milliards qui recommencent tous les ans ?

Comment le pouvoir peut-il sérieusement expliquer, d'une part, qu'il s'acharne sur un fraudeur, qui a réparé sa faute, mais que, d'autre part, il ne fait rien d'efficace contre la corruption ?

" Selon les calculs d’Adrien Roux et d’Anticor, seules 0,002 % des affaires de corruption sont judiciarisées ! 150 milliards, c’est la somme de toutes les fraudes, évaluée par Charles Prats, un magistrat très fiable. Si on accumule fraude fiscale, argent de la corruption qui commence à pouvoir être valorisé, et la fraude sociale, le total donne cette somme. Bercy reconnaît les 80 milliards d’euros de fraude fiscale. " (Antoine Peillon)

Si la plainte contre Thévenoud se justifie en droit, la disproportion de la réaction de Bercy soulève donc la question de la nature politique du mobile de la plainte et donne ainsi raison au député qui crie au guet-apens judiciaire et remet dans l'actualité l'ouvrage de Sophie Coignard sur le détournement des procédures fiscales pour satisfaire de basses vengeances politiques;

Une telle pratique est une mystification illustrant l'instrumentalisation politique de la justice et la tentation du pouvoir à donner l'illusion de l'apparence du droit, lequel participe à l'escamotage démocratique. Les politiques ne peuvent pas se réduire à de tels subterfuges, trouver de temps à autre un bouc-émissaire, pour s'exonérer de ne pas agir efficacement dans le sens du bien-être général.

Si l'Etat se chargeait de mettre fin à une fraude annuelle de 150 milliards par an, comme il s'applique à le faire à l'égard de Thomas Thévenoud, il n'y aurait pas de hausse du chômage. Thévenoud, en l'état de l'incohérence d'un Etat qui néglige 150 milliards, est une illustration par ricochet de l'escroquerie du discours sur la croissance et le désendettement - Mediapart

Les choses changent.

Puisqu'il poursuit Thomas Thévenoud et Agnès Saal, très bien ; l'Etat n'a donc plus d'excuse à ménager les fraudeurs qui éludent 150 milliards d'euros chaque année.

L'Etat poursuivra aussi très logiquement les banques, qui, sans avoir besoin d'aborder la question de la complicité, font du recel de criminalité économique et financière, comme l'établissent les poursuites judiciaires contre Thomas Thévenoud et Agnès Saal.

Thomas Thévenoud et Agnès Saal sont un précédent.

Dorénavant, l'Etat ne peut plus ménager la grands fraudeurs et les banques sans risquer de faire annuler les poursuites contre les individus au motif de la discrimination et de la rupture du principe d'égalité de tous devant la loi.

Etant donné que les procédures fiscales se prescrivent au bout de 3 ans, l'Etat est donc en mesure de récupérer 450 milliards.

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