POJ (avatar)

POJ

auxiliaire de justesse

Abonné·e de Mediapart

1010 Billets

8 Éditions

Billet de blog 3 septembre 2014

POJ (avatar)

POJ

auxiliaire de justesse

Abonné·e de Mediapart

Valérie Trierweiler : les mémoires d'un Kleenex

François Hollande a méprisé sa compagne comme il a méprisé ses engagements électoraux. Les engagements électoraux ne peuvent pas se plaindre à la différence d'une femme. Il est bon qu'il existe des femmes et qu'elles aient un sens plus développé que les hommes du respect de la dignité. Comment vouloir se plaindre d'une femme, traitée comme un mouchoir en papier, relatant la morve qu'elle a connue ?

POJ (avatar)

POJ

auxiliaire de justesse

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

François Hollande a méprisé sa compagne comme il a méprisé ses engagements électoraux. Les engagements électoraux ne peuvent pas se plaindre à la différence d'une femme. Il est bon qu'il existe des femmes et qu'elles aient un sens plus développé que les hommes du respect de la dignité. Comment vouloir se plaindre d'une femme, traitée comme un mouchoir en papier, relatant la morve qu'elle a connue ?

Le spectacle indécent de la répudiation publique et unilatérale de sa compagne - le président se débarasse de sa femme par un acte d'autorité qu'il tire du suffrage universel - accompagné de l'effacement immédiat de toutes traces de l'existence de Valérie Trierweiller sur le site de l'Elysée a attesté de l'indifférence d'un homme vis-à-vis des personnes qui l'acccompagnent, même dans son intimité la plus proche, et, au-delà, des Français, comme en témoigne la cacophonie sociale-libérale actuelle.

Sans aborder le fond ni le contenu, le livre de Valérie Trierweiler apparaît déjà comme un ouvrage important dans l'histoire des femmes en France, en ébralant très sérieusement cette inertie fondée sur le respect dû à une autorité. L'autorité n'est respectable que si elle est elle-même respectueuse. Les rapports sociaux reposent sur la réciprocité. Le livre dont il s'agit est l'histoire d'une rupture de réciprocité.

Valérie Trierweiler amène un témoignage supplémentaire à ce manque de réciprocité, d'honnêteté intellectuelle.

Il émancipe magistralement le refus de la soumission et consacre la revendication au respect. Une femme n'est pas un paillasson. La politique n'est pas une excuse. Bien au contraire.

Ce nouveau livre marque un progrès décisif dans la revendication et l'affirmation de l'égalité des hommes et des femmes.

L'héroïne du film de Luca Belvaux montre que la femme est en mesure de faire échec à la prétention d'une culture phallocratique. La coiffeuse administre une leçon au prof de philosophie.

Valérie Trierweiler montre que toute compagne peut le faire à l'égard de son conjoint, fut-il président de la République.

Elle fait progresser le respect des femmes en montrant, par son ouvrage, qu'elles ne sont pas - ou plus - des potiches et qu'elles n'ont plus à l'être ou accepter de l'être.

Le faux débat sur la vie privée que tente de développer l'Elysée et le PS n'est pas recevable.

Un homme politique qui expose sa vie privée, la met en scène, s'en sert pour sa propagande politique, n'a pas de vie privée. 

Le président ne peut donc pas se défausser de sa muflerie en invoquant le droit au respect de la vie privée ; surtout quand il se débarasse publiquement et brutalement d'une femme comme on jette un Kleenex, par un comportement typiquement adminsitratif et bureaucratique, formel, froid, indifférent.

Une femme a tout autant droit au respect de son image, de sa notoriété qu'une institution ou qu'une fonction, quelle qu'elle soit, fut elle celle de la présidence de la République.  De plus, l'honneur étant un droit extra patrimonial, personnel, seule Valérie Trierweiler peut se plaindre de son atteinte, une personne morale n'ayant pas, comme la personne humaine, la possibilité d'invoquer une atteinte à son honneur.

Le livre de Valérie Trierweiler n'est que l'exercice d'un droit à la légitme défense de son honneur de femme. La dignité de la personne humaine a été consacrée par le Conseil d'Etat comme norme fondamentale de l'ordre public de la République française.

Cette répudiation de Valérie Trierweiler par François Hollande est l'affirmation d'une conception anachronique de la conception hétéro-machiste du pouvoir en France.

C'est insupportable et il est donc normal que cette femme ait réagi.

Valérie Trierweiler incarne le sort des promesses faites par François Hollande aux Français. Un même mépris, une même indifférence, une même incompétence à appréhender l'humain.

François Hollande s'est comporté à l'égard de Valérie Trierweiler comme il le fait pour le droit international, les responsabilités de la France dans le concert des Nations et la gestion des crises. Il abdique à la facilité, il n'assume pas ses engagements.

Il a méprisé la dignité de la femme comme il a méprisé les souffrances des Palestiniens en cautionnant l'arbitraire israélien.

Il s'aligne sur le discours des forts, au mépris de la Charte des Nations-Unies ou du droit de l'Union européenne ou du droit constitutionnel, comme d'autres s'abandonnent à la satisfaction des instincts de masse.

Le témoignage de Valérie Trierweiler est une première importante dans l'histoire politique française. C'est le tournant d'une modernité qui tardait à venir.

Au-delà de sa qualité historique, que seule sa lecture permettra d'apprécier, le livre de Valérie Trierweiler est révolutionnaire dans le sens où il marque peut-être, enfin, le rejet de la conception anachronique hétéro-machiste de la politique française dont Médiapart s'était déjà inquiété (Sexisme en politique: le «MachoScope»).

Voilà au moins une raison de se satisfaire de l'élection de François Hollande.

Il a permis de découvrir que les hommes sont has-been, jusqu'au plus haut niveau de responsabilité, et que les femmes ont le pouvoir de contester et critiquer leur ineptie. Les femmes font sortir la France de la caverne.

Le livre de Valérie Trierweiler risque de confirmer que les partis politiques présentent vraiment n'importe qui comme candidat.

_________________________

Besnehard : «Ségolène Royal m'a jeté comme un kleenex sale»

Mise à jour :

Le Parisien :

Interrogé sur la publication de «Merci pour ce moment», dans lequel Valérie Trierweiler affirme que le président parle des pauvres comme des «sans-dents», François Hollande a été très ferme. «Je ne laisserai pas mettre en cause la conception de mon action au service des Français, et notamment de la relation humaine que j'ai avec les plus fragiles, les plus modestes, les plus humbles, les plus pauvres, parce que je suis à leur service et parce que c'est ma raison d'être, tout simplement ma raison d'être», a-t-il asséné.

Cette déclaration est un engagement unilatéral ayant une valeur juridique selon le droit international :

La déclaration officielle d'un dirigeant politique engage l'Etat qu'il représente dans la limite de son domaine de compétence, sachant qu'elle est générale pour le chef de l'Etat, le chef du gouvernement et le ministre des affaires étrangères (voir à ce sujet Cour internationale de Justice Essais nucléaires Nouvelle-Zélande et Australie c. France arrêt du 20 décembre 1974 § 43 ; Principes directeurs applicables aux déclarations unilatérales des Etats susceptibles de faire naître des obligations de droit Commission du Droit International 4 août 2006)

Souhaitons que les ONG, les syndicats et les partis politiques aideron le président à s'en souvenir et sauront l'invoquer avec succès devant les tribunaux des affaires sociales, les prud'hommes, etc.

Madame Trierweiler a fait progresser juridiquement la cause des gens modestes et le progrès social.

J'attends impatiemment le livre suivant.

_______________

Mise à jour :

Valérie Trierweiler: son éditeur s’explique

" Elle raconte comment, au sommet de l’Etat, règne ouvertement la connivence avec les lobbies et les puissances financières que la gauche était supposée combattre. " Editions Grasset

Delphine Batho critiquait de façon prémonitoire les décisions du gouvernement lors d’une conférence de presse après son éviction en juillet 2013 «Ce que je n’accepte pas, ce n’est pas de faire des compromis, c’est le tournant de la rigueur qui ne dit pas son nom et qui prépare la marche au pouvoir de l’extrême droite dans notre pays»

François Hollande néglige décidémment beaucoup trop les femmes.

Après Duflot et Trierweiler, Delphine Batho va sortir son livre critiquant l'exécutif

L'ex-ministre de l'Ecologie doit sortir "Insoumise" le 15 octobre, un ouvrage où elle dénonce la place réservée aux lobbys et aux puissances financières au sommet de l'Etat.

Delphine Batho : avec "Insoumise", l'ex-ministre de l'Ecologie" va sortir à son tour un livre

Prévu pour le 15 octobre prochain, cet ouvrage reviendra sur son expérience ministérielle et sur "la connivence avec les lobbies".

Delphine Batho va publier un ouvrage pour dénoncer les ...

L'ancienne ministre de l'écologie Delphine Batho, limogée en juillet 2013 pour avoir publiquement dénoncé le « mauvais budget » du ...

Delphine Batho va dénoncer les «connivences» au sommet de l'Etat ...
20minutes

Après Duflot et Trierweiler, Delphine Batho va sortir son livre ...
Francetv info-5 sept. 2014

Delphine Batho va sortir un livre sur la "collusion avec les lobbys au ...
Le Lab Europe 1

Après Duflot, l'ex-ministre Batho sort un livre à charge contre le ...
Le Parisien

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.