L'un des zélés défenseur du beefsteak laïc (un mot anglais pour des adorateurs de Jeanne d'Arc) avait menacé un ancien collègue de gouvernement d'escroc de boucherie. Nous voilà servis. A table ! Mais attention, danger, et le danger est dans votre assiette, pas du fait de la religion mais de l'ingéniérie financière.
Les défenseurs de l'ordre (MM. N. Sarkozy, F. Fillon, C. Guéant, JM Le Pen) et du capital - lequel fait l'économie des systèmes d'étourdissement (1) en revenant à l'abattage par égorgement (rien de "rituel" - à moins que la finance soit une religion) - ont retourné le problème pour stigmatiser, non pas l'impécuniosité sanitaire de leurs amis capitalistes (l'égorgement sans ligature de l'oesophage et de l'anus comporte des risques bactériens), mais des populations souvent modestes.
La polémique est d'autant moins pertinente qu'un décret et un arrêté imposent l'abattage avec étourdissment des bêtes - conformément au droit de l'Union visé dans les textes - en dehors de toute commande spécifique de viande halal ou kasher. MM. N. Sarkozy, F. Fillon, C. Guéant, JM Le Pen font prospérer abusivement une polémique qu'ils savent réglée. Nemo censetur ignorare legem.
Voilà ce qui devrait être dénoncé : L'inversion et la fraude à l'information, la tromperie de l'opinion.
Ce ne sont pas les musulmans qui sont à l'origine de ce qu'a relevé le reportage d'envoyé spécial sur France 2, mais l'appât du gain, du profit (comme c'est d'ailleurs exposé très clairement dans le reportage).
En revanche, il apparaît clairement que, pour la droite, peu importe que la France possède des abattoirs insalubres dénoncés par une inspection sanitaire européenne.
Cet aspect de santé publique n'intéresse pas les défenseurs du beefsteak laïc.
Tous les Français peuvent donc s'intoxiquer au bacille E. Coli (séquelles très importantes) avec la bénédiction de la majorité.
La probabilité est grande.
Les Français mangent en moyenne 92 kilo de viande par an et par personne.
En six ans le nombre de vétérinaires chargés d'assurer le contrôle des abattoirs a baissé de 12%. Il n'y a plus d'inspection des animaux ante mortem. On abat des animaux malades.
La Cour des comptes a dénoncé l'incapacité de l'Etat à faire respecter la règlementation sanitaire.
C'est la honte de cette escroquerie intellectuelle, d'une droite d'escrocs intellectuels, que de détourner l'attention de l'opinion sur un très grave problème de santé publique (voir le reportage d'envoyé spécial) en préférant stigmatiser un groupe de population.
Le bouc émissaire est de retour, comme autrefois le juif errant (l'éditeur).
Il y a comme de la discrimination dans l'air, à moins que ce soit l'ère de la discrimination.
Même en boucherie, les animaux de la Ferme auraient pu lire que "tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres" (page 89).
Une prémonition de Georges Orwell. Il n'a pas connu MM. N. Sarkozy, F. Fillon, C. Guéant, JM Le Pen.
Orwell a connu en revanche une des grandes boucheries (39-45) qui témoignent de l'obsession historique de la droite pour la viande.
Le livre Un éternel Tréblinka apporte un début d'explication.
Plus de doute, pour assurer le droit à l'information sur la viande, mettons tout le monde d'accord.
Mangeons végétarien, en se méfiant des OGM que les mêmes, qui stigmatisent l'islam, veulent nous faire avaler sans interdire les empoisonneurs (voir Art. 221-5 du code pénal).
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Notes
(1) Page 6 du manuel Section 7 Manipulations avant l'abattage
Le matériel d’étourdissement électrique doit permettre d’étourdir efficacement l’animal selon son espèce et sa taille. Les électrodes doivent être placées de manière à entourer le cerveau (figures 7.3 et 7.4) et une tension suffisante (>200 volts) doit être appliquée pendant ≥ 3 secondes pour provoquer un état d’inconscience immédiat. Si le cou- rant appliqué au cerveau est suffisant, l’animal subira une crise épileptique durant laquelle il sera inconscient.
Le rapport entre la tension (V), l’intensité du courant (I) et la résistance (R) est donné par la formule suivante: V = I x R. La résistance entre les électrodes affectera donc le courant induit.
Le point de contact électrode/animal constitue la partie la plus importante de la résistance globale, et les électrodes doivent donc être régulièrement inspectées et entretenues. Les courants minimaux recommandés pour l’étourdissement sont présen-
tés dans le tableau 7.1.
Les pinces pour l’étourdissement par la tête (porcs, moutons, chèvres et veaux) devraient être fixées à des électrodes munies de deux rangées de dents parallèles assez pointues pour rentrer dans les couches superficielles de la peau, garantissant ainsi que les électrodes ne glissent pas après le premier contact et permettent donc d’appliquer le courant de façon continue. L’appareil d’étourdissement électrique doit être équipé d’un ampèremètre et d’un voltamètre.
L’appareil d’étourdissement électrique devrait être utilisé et entretenu selon les instructions du fabriquant et ne doit pas être utilisé pour immobiliser, contenir ou aiguillonner un animal. L’opérateur doit être formé et qualifié pour réaliser la procédure d’étourdissement, et les électrodes doivent être placées sur la tête de l’animal avec soin pendant le temps nécessaire.
Les signes d’un étourdissement électrique efficace sont les suivants:
• Phase tonique (durée de 10 à 12 secondes):
– l’animal s’effondre et se rigidifie;
– pas de rythme respiratoire;
– les membres antérieurs sont étendus et les membres postérieurs sont repliés sous le corps.
• Phase clonique (durée 20 à 35 secondes):
– coups de pieds ou mouvements de pédalage incontrôlés;
– basculement ou vacillement des yeux et salivation.
La phase clonique sera suivie d’un retour à une respiration régulière puis du rétablissement si l’animal n’est pas saigné. Par conséquent, un étourdissement et un abattage efficaces peuvent se caractériser par l’absence d’une respiration régulière du début de l’étourdissement jusqu’à la mort de l’animal (s’il est égorgé correctement).