Carine Fouteau expose "les non-dits du débat sur le voile". Cette actualité est cantonnée à un débat franco-français alors que la France a la possibilité de l'élever au niveau international, ce qui serait autrement plus efficace pour la cause des femmes. Le pays des droits de l'homme n'est pas le plus crédible dans la promotion de ceux de la femme.
La burqua est une expression de la mysogynie. L'islam n'a pas l'exclusivité. Voir le statut de la femme mariée dans le code civil de 1804. C'est contre cette conception bourgeoise que les femmes ont du se battre, contre l'ineptie du mâle. L'inégalité des salaires, la sous représentativité des femmes montrent qu'il existe encore une marge de progression.
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Il existe un décalage entre le débat en France sur le port de la burqua et l'absence de réaction à propos des lois prises récemment en Afghanistan légalisant le viol des femmes ou le droit de les affamer quand elles se refusent à leur mari. Comment voulez-vous que le statut de la femme afghane évolue si on ignore la situation de celles qui sont au pays, d'où elles ramènent la burqua ?
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L'Afghanistan n'est pas le seul pays musulman à mépriser la femme. Le drame des femmes battues montre qu'il n'y a pas que la religion, exotique, loin de chez nous, qui crée de la violence. Il y a eu une campagne. On n'en parle plus. C'est toujours d'actualité. Qu'en est-il d'Hannibal Khadafi ? Il a quitté Paris après avoir bourré de coups de pieds le ventre de sa femme enceinte.
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Le problème de la maltraitance des femmes est mondial. Il relève de l'ONU. La France est membre permanent du Conseil de sécurité. Qu'attend-elle pour y prendre l'initiative d'ouvrir le débat plutôt que de le limiter à son seul territoire, où la discrimination n'est pas absente ? Il est étonnant de constater que la capacité de pérorer et de menacer un pays de la guerre ne donnepas pour autant le courage d'évoquer de la même estrade le souhait d'inviter la communauté internationale à assurer le respect de toutes les femmes.
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Ce débat sur la burqua est une opération de communication politique interne. Un moyen de se donner bonne conscience à peu de frais et de rester à l'avant de la scène médiatique. On ne peut pas impunément se saisir de la misère d'autrui pour se maintenir à l'affiche et changer de sujet quand on a épuisé sa dimension dramatique ou lassé l'opinion. C'est indécent.
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Il serait temps de critiquer le politique se cantonnant à des gesticulations de circonstances pour en changer dès que l'audimat indique une baisse d'audience (1). Le laisser faire cautionne le mépris dans lequel l'opinion et les gens qui souffrent sont ainsi maintenus. Cautionner ce scandale rend inutile de dénoncer tous les autres. Voilà la véritable indignation.
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(1) Que peut bien penser une femme afghane de la sincérité du souci qu'on lui porte quand ressurgiront les tentes de Don Quichotte sur le Canal Saint Martin, les demandes de dons pour pallier l'insuffisance du finacement de la santé publique, ... Elle va l'enlever sa burqua. Et son mari, qui va l'en protéger ?