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Billet de blog 15 octobre 2014

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Ebola : la conséquence et l'échec de la pensée libérale néo-conservatrice

Ebola menace l'Europe et les USA. Tant qu'il s'agissait de l'Afrique, nos grands dirigeants n'en avaient rien à faire. Et puis l'Afrique, c'est pauvre. Rien à vendre là-bas. On achète un dictateur, un voyou, et on pompe tout ce qu'on peut. Pas de morale. Du cash, tout de suite. Comme au Kosovo avec le trafic d'organes.

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Ebola menace l'Europe et les USA. Tant qu'il s'agissait de l'Afrique, nos grands dirigeants n'en avaient rien à faire. Et puis l'Afrique, c'est pauvre. Rien à vendre là-bas. On achète un dictateur, un voyou, et on pompe tout ce qu'on peut. Pas de morale. Du cash, tout de suite. Comme au Kosovo avec le trafic d'organes.

Et puis l'Afrique, ce sont des noirs, ou des Arabes. Il ne faut déconner. Le capitalisme financiarisé des blancs cocaïnés n'allait pas mettre un kopeck dans ce trou du cul du monde tout juste bon à cracher des diamants du sang pour parer les cous et les bras des grandes bourgeoises, qui trouvent déjà que chez nous les pauvres coûtent trop cher et prennent rendez-vous avec la directeur de la direction générale des fiances pour avoir des ristournes sur leurs impôts que l'administration va s'attacher à faire payer rubis sur l'ongle à tous ceux qui n'ont pas les moyens de se payer un aréopage d'avocats pour la contredire. En toute déontologie, bien sur. C'est ça le principe d'égalité. Hollande et Valls, ce sont les Guizot au XXI° siècle : "enrichissez-vous".

Alors tu parles, un noir du Libéria...

C'est où le Libéria ?

Chacun de regarder sur une carte et de voir.

Whaou ! Mais c'est loin, oh. Ya rien là-bas. Chacun sa merde. Z'ont ka bosser !

C'est le trou du cul du Monde. Et Dieu sait que le Monde en est très généreusement fourni.

Mais voilà, Ebola montre qu'un de ces troux du cul est pris d'une diarrhée qui déborde de la cuvette à cause de la logique libérale néo conservatrice à ne fabriquer des médicaments que pour les gens qui ont les moyens de se les payer.

Cette vision à très court terme de l'optimisation immédiate du profit est la cause principale de l'épidémie.

Le libéralisme néo-conservateur qui méprise la dignité humaine récolte le fruit de son indifférence.

Les riches n'auront rien à craindre. Ils ne seront jamais malades, ceux-là. Ils ont les moyens de s'épargner la fréquentation des personnes à risques. Et si jamais, cela devait arriver, on trouverait le moyen de vider tout un hôpital pour les soigner.

Par contre, ce qui risque de les contrarier, c'est la chute de la consommation. Et oui, tous ces malades qui n'iront pas acheter, et tous ces peureux qui n'oseront plus fréquenter les hangars de la grande distribution craintif d'attraper cette saloperie, sans parler des transports en communs, des poignets de portes des bâtiments publics, des sièges d'avion d'on ne sait pas ce qu'il a fait comme vol auparavant, ... Même le diamant, d'où vient-il ce diamant ?

Toute cette panique parce qu'il ne faut plus mettre d'argent publique dans la recherche pour la santé, qu'il faut réduire les budgets publics de la santé, qu'il faut réduire le budget de l'OMS, ... Alors que de l'argent il y en a, puisque l'évasion fiscale mondiale représente plus de 30.000 milliards de dollars.

A force d'avoir réduit les budgets et tout abandonné au "marché" celui-ci s'est fait des fortunes en abandonnant ce qui était nécessaire pour se focaliser sur le rentable. L'épidémie Ebola fait la démonstration mortifère de l'échec de la pensée économique libérale néo-conservatrice, de son incapacité fondamentale à assurer un développement équilibré de la société, puisque même en méprisant ceux qui sont loin et en les négligeant dans la plus grande des indifférences, ce qui leur arrive de pire finit par nous menacer.

Il est étonnant que tant que les morts se comptaient par milliers, mais loin, en Afrique, l'opinion restait dans un "oui, bôf" ou dans un "com'd'ahb, c'est l'Afrique", et que dès qu'un malade meurt aux USA ou en Espagne, un seul, la psychose gagne et que les gouvernements s'inquiètent à la prévenir.

La raison aurait voulu que les gouvernements se préoccupent un peu plus de l'état sanitaire et des moyens à combattre des maladies très graves dans le monde. Ils ont fait des économies de bout de chandelle, avec la prétention du blanc sur de lui, loin de la misère du noir, qui peut crever au nom du progrès qui vient le polluer ou le spolier.

Ebola, c'est un boomerang, pas seulement une maladie mortelle.

La panique qui guette les foules montre qu'il revient dans la figure de celui qui a lancé la politique ayant négligé le risque à laisser cette maladie se développer depuis 1976.

Et il y en a d'autres, des maladies comme Ebola. Qui se développent dans les plis discrets du trou du cul de monde que ne fréquentent pas les belles en zibeline et les cadors à Rolex, mais qui menacent tout aussi sérieusement leur comptes en banque, à défaut de les inquiéter sur le sort de leurs contemporains.

Un contemporain qu'ils imaginent - mais ne voient pas, ne connaissent pas, ne fréquentent pas - formaté à faire du cash et se taire. Quelle est leur surprise d'apprendre que des gens peuvent nourrir du ressentiment à se snetir méprisé et partir faire la guerre plutôt que d'accepter l'humiliation quotidienne qu'ils leur imposent en ayant l'impression de leur faire la charité.

DAESH aussi c'est un boomerang. Il y a bien des salops pour faire des affaires avec ces asassins et ils s'en trouvent en Europe, parmi nous. Ils viendront vous expliquer que c'est pour notre bien, pas payer trop cher l'essence, le gas-oil, lutter contre la vie chère, défendre le pouvoir d'achat. Ils se font du blé en culpabilisant le consommateur payé au SMIC. Belle mentalité. A vomir, à chier. Résultat identique à Ebola, finalement.

Il faut savoir voir les boomerang, les anticiper.

Hitler a été un boomerang.  C'est d'ailleurs dans le but de le prévenir que les nations ont développé la sagesse politique d'adopter des droits économiques sociaux et culturels.

Mais, bon, ça fait si longtemps déjà.1945. Qui se souvoent encore des ruines, de la faim des populations, de leur traumatisme. On en fait des films aujourd'hui. C'est un spectacle. La dimension ludique rend impossible d'imaginer ce que c'est. Pour preuve, voir comment on rejette celui qui a traversé un continent à pied pour fuir la mort. On fait des murs, pour empêcher ces suceurs de privilèges de nous les voler. Des grands murs. Un peu partout. Des ghettos de riches, coupés du monde, avec des vigiles stéroïdés et bodybuildés dont le vocabulaire se limite à oui ou non, le reste passant directement par l'oreillette et l'opérateur assis derrière l'écran de la caméra qui surveille tout.

Et à qui devons-nous tout cela ?

A Milton Friedman et à sa bande de Chicagos boys qui ont recommencé l'expérience échouée en Europe et la retenter en Amérique du Sud.

Pas de bol, pour le coup, il n'y a pas eu d'Eliott Ness de l'économie pour les démasquer. Il n'y avait pas non plus de volonté à arrêter ces apprentis sorciers dont le Chili et l'Argentine épongent toujours les conséquences de leurs recommandations.

Il s'est trouvé que ces escrocs ont emballé deux esprits simples avec leurs théories. Les habits neufs de l'empereur, version planétaire.

Et la magie a opéré dans le sens où un acteur gominé et une fille d'épicier sont parvenus à convaincre les décideurs de la planète que le régime de Pinochet et de Vidéla ont été des laboratoires convaincants. Ca vaut bien l'histoire d'un peintre en bâtiment qui met l'Europe à feu et à sang avec l'aide des mukltinationales de l'époque pour leur permettre de s'enrichir et de continuer à prospérer sur la fortune de guerre qu'elles ont amassée à exploiter une main d'oeuvre concentrationnaire.

Le marché ne répugne toujours pas à exploiter le travail forcé. Cela se fait encore aujourd'hui. Un autre aspect de l'échec de la pensée libérale néo-conservatrice.

Il y a donc une très sérieuse leçon à tirer d'Ebola, qui n'est peut-être qu'un coup de semonce.

L'humanité a besoin de solidarité, de politique et de budgets publics pour garantir l'effectivité des droits économiques, sociaux et culturels sans lesquels il n'y a pas de commerce et de "marché" envisageable.

Cet enseignement est positif dans le sens où il impose aux responsables de réagir et de revoir leur stratégie politique qui se préoccupe exclusivement du rendement financier des placements des rentiers qui leur financent leurs campagnes électorales.

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