Le témoignage proposé par Médiapart démontre que le juge d'instruction n'a pas fait son travail correctement. Il est surprenant que la relation "Imad Lahoud - Michel Piloquet" n'ait pas été relevée par l'enquête (ni celles avec des proches du président actuel), ce qui aurait permis d'entendre Anne Casanova, ce qui n'a pas été fait également. Combien manque-t-il de vérifications dans cette procédure ?
L'effet principal de cette affaire Clearstream est d'affaiblir la justice au profit des milieux d'affaires et de la finance.
.
Cette affaire a permis en effet de mettre en doute la valeur professionnelle du juge Van Ruynbeck et son travail au moment où le gouvernement envisageait la dépénalisation des infractions économiques et financières ; ce qui profite aux milieux financiers et d'affaires proches du pouvoir. Tout a commencé par l'intermédiaire d'un cadre dirigeant d'EADS et le pouvoir veut supprimer le juge d'instruction. La coïncidence mérite d'être relevée.
.
La procédure Clearstream a prospéré inutilement contre toute évidence. La démonstration rapide de la fausseté du document aurait du mettre un terme à cette histoire de faux et usage. L'histoire de dénonciation calomnieuse, retardant et parasitant cette procédure, est superflue. Les victimes peuvent se constituer partie civile lors de l'audience.
.
L'affaire a démaré sur des incohérences : DDV n'a pas averti NS de sa mise en cause éventuelle, que l'intéressé était dans la possibiibilité d'en démontrer facilement la fausseté en étant ministre de l'intérieur. Ce dernier, de son côté, prétend avoir ignoré l'existence de ce fichier qu'il n'a découvert que très tardivement grâce à la presse. La logique aurait voulu cependant que ce soit NS qui avertisse DDV de l'existence de ce fichier, si la police était bien faite, où si elle travaillait au service d'un intérêt général bien compris...
.
Le comportement de NS est d'autant plus étonnant qu'il est à l'origine du développement de l'affaire Clearstream, la médiatisant tout en s'affichant comme le candidat néo libéral des milieux d'affaires, génés par l'action judiciare de magistrats comme Eva Joly, Thierry Jean-Pierre ou Renaud Van Ruynbeck.
.
L'audience correctionnelle, si des parties au procès le veulent, permettra de faire comparaître et d'entendre les personnes que l'instruction n'a pas entendues. Il sera intéressant d'entendre aussi les juges d'instruction sur le déroulement de leur instruction et les carences que le témoignage de Michel Piloquet établit.
.
La boucle est bouclée. La principale victime de cette affaire est l'institution judiciaire elle-même et, par ricochet, l'opinion et la démocratie. La démocratie ne fréquent pas les prétoires même si elle devrait les inspirer. Reste à savoir si leux deux autres ont envie de se faire respecter pour défendre la première. C'est l'enjeu du procès, le reste ayant tourné au vaudeville : "Beaucoup de bruit pour rien".
.
Cette affaire montre que la France est un pays où le politique a une piètre opinion de l'opinion (publique).