Fabrice Arfi nous gratifie d'une nouvelle révélation sur les pratiques judiciaires. Le tribunal adminsitratif de Paris a rendu récemment une décision ne relevant rien d'anormal à de telles pratiques. Bien au contraire, le tribunal invoque l'ordre public pour refuser de censurer une telle pratique, qui semble ne pas avoir été appréciée.
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Il s'agit de l'ordre public français en l'espèce ; parce que l'ordre public européen - reposant sur le respect des droits de l'homme - ne peut admettre une telle décision s'apparentant à un déni de justice et aboutissant à mépriser le droit à un procès équitable et le droit à un recours effectif.
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On s'interrogera sur ce qui peut rester de la sécurité juridique quand la justice se réfugie dans le formalisme pour absoudre des pratiques heurtant le simple bon sens. Reste aussi à savoir si une telle décision rendue au nom du peuple français emporte son adhésion.
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Le gymkana judiciaire nécessaire pour défendre l'exigence légitime à la justice porte nénamoins à s'interroger sur sa nécessité quand il n'éveille surtout que de l'indifférence. Le fascime n'est pas une fatalité. Tant pour l'opinion, qui n'exerce que rarement sa capacité d'indignation et son esprit critique, que pour des magistrats, qui sont les gardiens de l'Etat de droit et devraient en être les garants.
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Une décision comme celle du tribunal administratif de Paris n'est pas accidentelle. L'obligation de motivation du juge l'oblige à rendre une décision réfléchie. L'époque est à la facilité, à l'éloge du mensonge. Celui qui s'y refuse passe pour un béotien. L'honnêteté s'affirme comme un signe clinique de faiblesse intellectuelle. L'actualité semble s'acharner à vouloir le démontrer.
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Transparency International : "Comme en 2008, la France obtient un score de 6,9, arrivant ainsi au 24ème rang du classement (23ème en 2008). La France continue ainsi à véhiculer une image relativement dégradée de sa classe politique et de son administration publique." (Rapport sur la corruption 2009)