Hier soir, « on » annonçait un discours « d’apaisement », presque d’espérance.
Si je me réfère à la définition du dictionnaire, l’apaisement, permet « le retour à la paix, au calme. » Les propos de Notre Grand Président, objectivement, à part le ton et l’élocution (pour une fois bien maîtrisés) ont le résultat inverse pour tous les opposants à sa politique : « apaisement = mettre de l’huile sur le feu. » Pour les quelques personnes à droite qui soutiennent Notre Grand Leader « apaisement = retour au calme et à la paix, par le passage en force, la répression, et le rétablissement de l’ordre. »
Si l’idée avait été d’apaiser réellement ce discours de promesses aurait du nous rassurer, et l’effet est radicalement inverse : Debout le Grand Président, devant un jet d’eau éjaculatoire et lumineux, face à nous, avec l’appui d’un tronc solide cadré à gauche - dans un bâti de fenêtre - nous promet une nouvelle année de combat. Combat contre nous tous. Sa détermination et son mépris sont aussi grands que ses soutiens sont puissants (la poignée d’hyper riches qu’il sert magnifiquement).
Emmanuel Macron est bien le premier Président de la République Française à avoir - en bon dentiste des pauvres - dévitalisé tous les mots de notre langue.
Quand il parle de concertation, c’est pour tuer le mot dialogue. Quand il prononce le mot compromis, c'est pour indiquer qu'il n'en fera aucun. Quand il organise un Grand Débat, c’est pour se mettre en scène dans un monologue. Quand il hurle «Notre projet », c'est un leurre, il parle du leur... Il ne le décrit jamais, sinon en phrase trompeuse et il n’explique jamais que « Notre » c’est le « Leur » le projet de l’infime minorité qu’il sert. Ce qui est fou, c’est qu’il agit ensuite et se retrouve toujours en contradiction avec ses propos lénifiants. Il fait le contraire de ce qu’il annonce (si l’on prend les mots dans leurs sens premiers, mais toujours vrais si l’on comprend la perversité du propos.) Dans son discours d’hier soir, il a promis l’apaisement, c’est à dire le rétablissement de l’ordre par la répression. Il propose donc l’affrontement, et seule une grève générale pourrait faire douter de l’issue. L’écrasante majorité des français n’a pas le choix, la grève, la lutte pour empêcher cet homme de rester toute la décennie au pouvoir comme il nous l’a promis implicitement, hier soir.
Nous n’avions pas tous compris que son slogan « en même temps » signifiait que nous allions vivre en même temps la peste ET le choléra, et tomber de Charybde en Sylla.
Depuis le début de son mandat, Emmanuel Macron ne fait rien d’autre que la politique qui sert les intérêts de ceux qui ont financé sa campagne (financement qui a dépassé les limites permises par la loi, et qui aurait donc dû permettre d’invalider son élection). Il n’est qu’un paravent qui permet de tenter d’occulter son action, permettant d’obtenir toujours plus de puissance et de richesses pour les hyper-riches.
Mais reconnaissons à ce Président sa grande contribution à la politique, il tente toujours de nous faire prendre l’ombre pour la proie. Il a une communication magnifique – son discours d’hier le montre à nouveau- où le spectacle de son propos, sa communication et ses promesses remplacent ses actes… Il parle d’une GRANDE politique pour l’hôpital ou l’éducation, alors que tout le monde voit la dégradation et la destruction de ces services publiques. Il promet encore une fois de se battre contre le racisme, alors qu’il attise la haine contre les musulmans en prônant une société de vigilance et puis (cerise sur le gâteau) il se pose en écologiste, alors qu’il fait quotidiennement tout pour que les multinationales responsables de la sixième extinction en cours, ne soient pas dérangées dans leurs activités prédatrices.
Les mots sont si bien ciselés – bravo à son ghostwriter – qu’ils peuvent rentrer dans la moulinette des médias mainstream et couler des heures tranquilles à ronronner en boucle dans le moulin des télévisions, à l'info continue, où courent les journalistes de complaisances.
Bref Emmanuel Macron est un révolutionnaire, il tente de faire mentir le célèbre tableau de Magritte « La trahison des images » parce qu’aujourd’hui, il ne fait que répéter toujours ses propres mots : « C’est d’la pipe » parce que c’est bien cela son projet, nous aveugler avec sa poudre de perlimpinpin. Les fausses représentations, les apparences valent mieux que la réalité.
