
Il faudrait que je cesse de parler des films publicitaires. Il faudrait que je cesse de parler de Nicolas Sarkozy. Mais tout de même, l’autre jour, je regarde la télévision. Il faudrait que je cesse de regarder la télévision et que je travaille plus, parce qu’en ce moment je gagne de moins en moins. Il faudrait que cela cesse ce truc, où plus je travaille et moins je gagne ma vie. Il faudrait que j’arrête d’écrire ce blog que je fais gratuitement pour pas une tune (j’aime bien la phrase là parce que c’est pas Français, mais que cela correspond bien à la situation, et que tout de même, vous voulez pas que j’écrive correctement, quand c’est gratuit). Je devrais pouvoir vendre une partie de mon cerveau disponible pour écrire des choses rigolotes qu’on me paierait très cher, grâce à mon talent délicat.
Donc l’autre jour, je regarde la télévision et au lieu de zapper, je regarde la pub.
Un petit film avec deux jeunes gens qui grimpent un grand escalier en bois, comme j’en ai vu à New York ou dans les films américains. Ils se parlent sans se quitter des yeux, et ils commencent à déboutonner leur jean. Ils commencent à se déshabiller à bonne distance l’un de l’autre. Cela mais un peu de piment dans l’érotisme de la scène. Ils sont beaux, excités (enfin ils jouent l’excitation, ce sont des acteurs). Mais bon, pour une fois j’y crois, parce que forcément j’ai envie d’y croire. Ils se déshabillent ! J’ai l’impression que je vais pouvoir voir cette fille se dénuder complètement. Je suis d’accord avec vous, c’est plutôt une pub machiste. En même temps ils parlent. Et en gros, chaque phrase, c’est pour dire à l’autre : Ce que je t’ai dit tout à l’heure, c’était du pipeau. J’ai juste dit cela pour que tu t’intéresses à moi, parce que dès que je t’ai vu, j’ai flashé grave sur toi. Et maintenant que nous sommes tous les deux d’accord pour nous envoyer en l’air, il n’y a plus de raison de mentir, au contraire, je trouve cela très excitant que tu as mordu à l’hameçon, grâce à tous ces mensonges.
Ok, je sais, s’ils disaient tous les deux cela, le spot serait terminé depuis longtemps. Comme dit mon producteur: il faut qu’on lise cela dans leurs yeux des comédiens, c’est pas la peine de l’écrire. Et donc pour une fois que je trouve un exemple de ce que je devrais faire… J’étudie. Sauf que moi, là j’écris, je raconte, je montre que le modèle que les publicitaire proposent c’est le mensonge. Jeunes gens, vous avez beau être beau, pour draguer. Mentez ! Une belle invention, un beau mensonge, cela prouve que vous avez de l’imagination, un sens de la stratégie !. C’est cela qu’elle raconte la pub. Tu dois mentir pour avoir du sexe. Sauf que ! le film lui-même est un gros mensonge. On nous fait assister au début d’une scène qui s’annonce torride. C’est vrai tout de même qu’ils prennent des plombes pour retirer leur pantalon. Moi je finis toujours par me prendre les pieds dans mon jean, ce qui fait que c’est comme si j’étais dans une scène S.M. avec les pieds attachés. Hier soir encore, mais.... Je m’égare, là.
Eux les beaux jeunes gens, ils finissent par ôter facilement le pantalon et hop. On nous tient en haleine, devant une scène torride de préliminaire au préliminaire, et au moment où elle se jette sur lui – elle a même gardé son collant - et bien il y a un flash de publicité qui annonce le nombre de points: 501. Beau score. Mais tout de même quelle frustration. Tous des menteurs ! Je mets 14, pas plus. 501 c'est bien trop cher payé.