pol (avatar)

pol

Pierre Oscar Lévy, retraité, cinéaste, scénariste, etc...

Abonné·e de Mediapart

681 Billets

1 Éditions

Billet de blog 4 août 2014

pol (avatar)

pol

Pierre Oscar Lévy, retraité, cinéaste, scénariste, etc...

Abonné·e de Mediapart

Pierre Helman, Août 1914, épisode 1.

Un blog, c'est comme un journal intime, je l'ai délaissé, voici une occasion de venir, ici, écrire quelques mots, jusqu'en 2020. Mon grand-père maternel s'appelait Pierre Helman, il avait 17 ans en 1914.

pol (avatar)

pol

Pierre Oscar Lévy, retraité, cinéaste, scénariste, etc...

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un blog, c'est comme un journal intime, je l'ai délaissé, voici une occasion de venir, ici, écrire quelques mots, jusqu'en 2020. Mon grand-père maternel s'appelait Pierre Helman, il avait 17 ans en 1914. Je ne l'ai pas connu, il est mort tout juste après la deuxième guerre mondiale. Il m'a laissé un carnet de guerre, et plus d'une centaine de photos réalisés en même temps, c'est tout.
 
Ce carnet court sur six années, mon grand-père a fait partie des troupes d'occupation, en Allemagne, jusqu'en 1920. Je vais essayer de présenter ses écrits, au fur et à mesure, en feuilleton, peut-on dire... Le temps long, peut me permettre de travailler un peu, et de donner cette impression de lenteur de la guerre, au niveau d'un simple combattant. Il était belge, c'est là où tout a commencé, mais bien entendu, civil, le 4 août, il n'a pas combattu tout de suite. J'aurais aimé réalisé un documentaire à propos de ce texte, les démarches entreprises dés l'an 2000, ont été infructueuses. Peut-être qu'en Belgique, un historien, un étudiant, ou quelqu'un du cinéma, viendra se pencher sur ce carnet, que j'offrirais bien volontiers, dans quelques années à une institution historique belge.
Sur cette photo prise en 1914, on peut voir Pierre Helman, petit carnet à la main. Il a écrit jour après jour sur différents supports (que je n'ai malheureusement pas retrouvé) et c'est seulement à la fin de la guerre qu'il a tout bien recopié (réécrit?) dans un grand livre aux pages vierges qu'il a couvert de sa belle écriture de commis au Ministère de la guerre belge.
On peut dire que la vie de mon grand-père c'est joué, il y a cent ans, exactement, quand à huit heures du matin le 4 août, les troupes allemandes ont commencé à envahir la Belgique. La nouvelle n'arrive pas tout de suite à Bruxelles, le roi des Belges, Albert 1er, prononce, à dix heures, un discours devant la chambre des députés: « Si l’étranger, au mépris de la neutralité dont nous avons toujours scrupuleusement observé les exigences, viole le territoire, il trouvera tous les Belges groupés autour du Souverain, qui ne trahira jamais son serment constitutionnel, et du Gouvernement investi de la confiance absolue de la nation toute entière. J’ai foi dans nos destinées : un pays qui se défend s’impose au respect de tous, ce pays ne périt pas. Dieu sera avec nous dans cette cause juste. Vive la Belgique indépendante ! »
Mon grand-père, dés qu'il a pu, s'engage volontairement dans l'armée belge, pour défendre son pays, fuir son père - violent - et commencer sa vie qui sera entièrement consacré, ensuite, à la défense de la Belgique. La guerre va le marquer à tout jamais. Combattant "exemplaire", participant à ce que je pense être la pire façon de se battre, il trouvera naturellement un travail au sein du Ministère Belge de la Guerre. Sa guerre "réussie", il sera récompensé par un engagement tout au bas de l'échelle - dont il franchira les échelons un aà un , selon la légende familiale. Je suppose qu'en 1940, il faisait parti des services de renseignements, mais je n'en ai aucune preuve. (Merci à celui qui me l'apprendra). Entre temps, pendant l'entre-deux guerres, il adhérera, en toute logique, au mouvement fasciste, REX. Mais n'anticipons pas.
Pour l'instant, sur le grand volume écrit à la main... On lit:
"Je ne relaterai dans ce journal que les faits dont j’aurais été témoin et je ne commencerai seulement qu’à partir de mon départ de Kapellen où ma compagnie avait été cantonnée dès le début de la guerre, c’est-à-dire vers le 5 août."
Mon grand-père, aurait stationné dans cette localité, au nord du Port d’Anvers, jusqu'au 29 septembre pour marcher jusqu'à Duffel, localité situé au sud-est du port.
Prochain épisode donc le 29 septembre.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.