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Les scénaristes ont expliqué serait venu en découvrant « un tsunami de nuages qui engloutissait une voiture dans les montagnes » dans une vidéo. Il est clair que le brouillard a conquis immédiatement leur pensée, et qu'ils nous abreuvent d'un récit incohérent où chaque épisode, par vague successive, tente de nous faire renoncer à toute pensée rationnelle et à toute lutte contre le dérèglement climatique.
Les effets spéciaux et un joli travail de la chef opératrice ne sauvent pas une série où le jeu des acteurs reste très inégale, faute de direction, et la mise en scène standard n’arrive pas à être à la hauteur du fantastique. La fiction tel un Golem destructeur cherche à nuire à la réflexion pour mettre en place la seule magie forcément incompréhensible. Cette confusion « attrape-tout » du scénario fonctionne comme un organisme de propagande en faveur de l’apathie, et du renoncement.
Il suffit de regarder le décors principal, la station balnéaire de Contis, pour comprendre comment ce scénario est pervers. C’est au départ une histoire de surfeur. À la lecture du titre « la dernière vague » le spectateur s’attend à un tsunami, ou une histoire sur la destruction du trait de côte par la montée du niveau de l’océan, le vrai drame en cours. Mais non, il ne faut pas que le récit crée des vagues, et les producteurs diffuseurs et autres veulent justement ne pas traiter la question… Vous vous rendez compte, si le public apprenait que dans les trente ans qui viennent la moitié de la population de la planète va devoir quitter les côtes pour se réfugier à l'abri des tempêtes et de la submersion des terres? Le marché de l'immobilier s'effondrerait. C’est un « jeu » habituel de l’industrie cinématographique acheter les droits d’un livre pour ne surtout pas l’adapter, et ne pas traiter le problème soulever par l'histoire. Ici ils préemptent un sujet pour le noyer dans des stupidités.
Ils sont tellement malin les scénariste qu’ils déplacent le problème… c’est une histoire de nuages… pour noyer le poisson.
Le récit ne permettra pas au professeur de Sciences de la Vie et de la Terre d’expliquer qu’effectivement 17 nouveaux types de nuages sont apparus dans nos ciels avec le dérèglement climatique. Et si ce personnage joue un rôle pour essayer de comprendre le phénomène étrange, c’est seulement celui de nous faire croire qu’il y a réellement quelque chose de scientifique là-dedans… alors qu’il n’y a que pensées magiques, pirouettes scénaristiques arbitraires, et dénigrement de la cause écologiste et mystique à deux balles
C’est un guérisseur New Age, faux guérisseur et grand mystificateur qui incarne le personnage « écolo » c’est dire.
Le résumé de tout ceci pourrait être: les hommes sont des vilains et la nature se venge avec un gros nuage qui élit ceux qui seront sauvés du châtiment comme les apôtres de Jésus (sauf Judas évidemment).
Le dénigrement de l'esprit scientifique est tel, que comme une pendule arrêtée qui donne l'heure exacte, deux fois par jour, l'esquisse de critique contre la géo-ingénierie est positive.
Bref cette série affiche sa préoccupation écolo, pour la pervertir pour divertir, inquiéter, faire peur et partir dans tous les sens : la corruption, les magouilles de promoteur, le greenwaching, les produits chimiques toxiques, le viol intra-familial, le harcèlement scolaire, la calomnie, les légendes urbaines, la désignation d’un bouc émissaire, une grossesse miraculeuse, les rêves prémonitoires et j’en passe…
Mais jamais, au grand jamais, aucun de ses sujets n’est traité, si ce n’est pour éteindre toute lien avec une analyse logique ou scientifique. Toutes les pérégrination du récit permettent de rallonger la sauce, de retarder sa conclusion (forcément décevante) et d’enfermer toute cette histoire dans une telle confusion que personne ne pourra en tirer aucune conclusion. Une pure expérience de faux suspense, ou comme tout est possible - puisque ne s’appuyant sur rien de tangible - les scénaristes sont les marionnettistes de tous les plagiats, emprunts et collages possibles. Un mashup de données et de faits divers disparates qui prive le spectateur de toute réflexion et qui raconte la « sixième extinction » à venir comme une condamnation animiste, une apocalypse mystique contre lequel on ne peux rien, parce qu’on ne comprend rien et que d’ailleurs c’est comme ça et picétou.
Une fiction punitive en somme, repentez-vous bonne gens qui ne pisser pas dans la douche.