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Pierre Oscar Lévy, retraité, cinéaste, scénariste, etc...

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Billet de blog 8 octobre 2025

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Rire, quand il faudrait hurler!

Les journalistes présentateurs de télévision (mainstream) vivent depuis la démission de Sébastien Lecornu, leur meilleure vie!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
capture d'écran Public Sénat © pol

Bousculé par l’avalanche de petites phrases, de publications, de déclarations « à l’emporte pièce », de surprises, de revirement, de changement de positions, de mensonges et de trahisons, les journalistes des émissions mainstreams n’ont qu’à se laisser porter par l’avalanche de médiocrité, le ruissellement des bassesses. Ils jouissent, en direct, du désordre qui règne à la tête de l’État, en reprenant les moqueries à propos des têtes de turc dénoncées par les uns et les autres comme si la délation pourrait être plus spectaculaire que l’information.  

Bruno Lemaire  « se casse! », Bruno Retailleau en quelques heures détruit, lui-même, son image, son crédit, son avenir. Élisabeth Borne se déjuge. Gabriel Attal pleurniche. Mathilde Panot radote avec sa proposition de destitution impossible à mettre en place. 
Au lieu de faire grise mine  - comme les militants LFI grondés par leur grand leader leur reprochant d’avoir des têtes d’enterrement alors même que lui, Jean-Luc Mélenchon, allait milité, toujours en vain, pour la destitution d’Emmanuel Macron - les journalistes rigolent, s’exclaffent, jouent les ahuris, les étonnés, chahutent, s’essaient à des bons mots que j’ai déjà oubliés.


Bref les instructions ne leurs sont plus chuchotés dans l’oreillette par leur chefferie perdue. Plus de sujet prioritaire, d’angle à adopter, d’éléments de langage à servir. Une certaine anarchie de la communication leur laisse pour un temps leur liberté de journalistes dont ils ne feront rien. Ils se détendent.

Illustration 2
capture d'écran France 2 © pol

Quoi de plus drôle que de montrer Aurore Bergé dérouler sa langue de bois matinale à propos du « nouveau gouvernement rassemblé et uni », dans une émission qui s'appelle - ironie du sort - Les 4 vérités - au moment même où son Ministre de tutelle démissionne devant la division de ses propres troupes. Ses propos sonnent toujours aussi creux, et n’ont jamais besoin d’une confirmation factuelle pour la contredire,  elle n’a jamais rien à dire d’autres que ce qu’on a déjà entendu mille fois, répéter des éléments de langage usés jusqu'aux cordes vocales depuis 2017. 

En rire?

Nous pleurons, les experts des plateaux jouissent de l’actualité débridée. eux!


Enfin! Ils n’ont plus à mettre en avant la seule citation du jour qui va dans le sens de l’idéologie de leur actionnaire principale, le milliardaire qui vient de les racheter. Ils n’ont plus à omettre tel ou tel fait, sur ordre… parce que même des politiciens de droite s’expriment à la manières des militants de LFI (les seuls qui continuent à aligner les mêmes termes, dans le même ordre, sauf quand Aurélie Trouvé, pendant trente secondes, sympathise avec un représentant du petit patronat qui explique que le désordre à la tête de l'État est pire que tout).


La société du Spectacle et la laisse qui tenait leur collier de « chiens de garde » les obligeaient selon la dramaturgie des chaînes de plateaux de désinformations de reposer les mêmes questions seulement aux opposants de leurs patrons; « Oui mais, d’abord, au moins est-ce que vous condamner la violence? » « Avant de vous écouter, je me dois vous demandez si le Hamas est oui ou non un mouvement terroriste? ». « Mais quand allez-vous accepter de ne plus imposer vos lignes rouges pour rentrer dans le dialogue? » « Où sont vos compromis? »  « C'est la fin définitif du NFP?»  «La mort du Front Républicain?»
 
Enfin, les chefs de partis dit de « gouvernement » ayant perdu la boussole, il n’ont plus qu’à rendre compte des faits qu’on leur rapporte sans consignes de la rédaction en chef. 

ALORS ils kiffent, en croyant fait leur boulot de journaliste, mais comme ils n’enquêtent pas et ne se servent du « terrain » que comme des décors de carte postale, ils s’illusionnent. Ils se mentent et évidemment à nous aussi.

Il suffirait pourtant de dire que Lecornu, Lemaire, Retailleau (particulièrement malhabile) Wauquiez (qui revient de loin) Attal (toujours dans l’indigestion de juin 2024) et bien d’autres ne sont que de petits joueurs contraints d’accepter, l’entêtement du chef de l’État, son mépris, son déni, son orgueil, sa perversion. 

En éditorialiste bien dressé, ils ne parleront pas du « brutalisme constitutionnel » dont je parlais dans mon précédent billet. 


Emmanuel Macron est toujours passé en force, s’est fait élire par effraction et a su utiliser toutes les ficelles légales pour des objectifs totalement illégitimes et mortifères… 
C’est le moment de le dire - mais comme il croit dur comme fer que nous glissons rapidement vers l’ultra droite se serait suicidaire, pour eux de tenter une seule fois de travailler. Savent-ils le faire? Sans contrainte?


Si un invité reconnaît que la pilule est amer pour l’électorat, depuis 2005, de^uis la trahison et les magouilles pour imposer la Constitution Européenne, ils se détendent encore plus. Plus besoin de rappeler la phrase du Président à propos de la Convention citoyenne pour le climat « vos propositions seront transmises SANS FILTRE ». Le mal est plus ancien, on ne peut pas lancer la pierre au seul Président en place.

Revenir le moins possible sur l’épisode de la « réforme des retraites » d’autant que c’est toujours un sujet brûlant, puisque le Parlement s’est fait blouser et que Élisabeth Borne accepte de parler de suspension de « sa » réforme, mais seulement pour sonner l'alarme, reprendre les bonnes habitudes en parlant du coût exorbitant des vieux (comme moi).

Surtout rire pendant les pubs en reprenant une blague dont ils ne parleront pas à l’antenne: Si Macron à reconnu la Palestine (avec des années de retard) il n’a toujours pas reconnu le Suffrage Universel qui l’obligeait, en tout logique, à nommer Lucie Castets selon l’esprit, la lettre et les usages de la Constitution. 
« Personne n’avait gagné, elle aurait été censuré tout de suite » continuent-ils de penser ces serviteur dociles de la messe télévisée qui ne s’embarrasse ni des faits, ni des expériences, ni des chiffres et qui ne bâtit qu'une fiction politicienne.

Ce serait le moment de reparler de la loi Duplomb mais cela plomberait l’ambiance. 

Cela aurait été tellement drôle de se souvenir que la minorité présidentielle (affublée du surnom de bloc central qui évoque le bloc béton que les maffieux coulaient jadis pour enrober le corps d’un membre d’un gang adverse avant de le balancer à la mer) se rappeler que les députés macroniens on voté une motion de rejet contre leur PROPRE loi, pour empêcher tout débat et permettre à la loi de passer en catimini.

Depuis quelques heures ces professionnels hilares - alors que c’est totalement tragique - ne posent plus la même question aux membres de l’opposition en les sommant de prendre la voie des compromis, pour le bien de la France, puisque Sébastien Lecornu, à l’opposé de tout ce qui a été fait depuis 2017, prétend lui même en proposer.

« FINI de RIRE » devrait être le mot d’ordre (certes un peu trop proche de celui de Marine Le Pen qui dit: «La blague a assez durée », tout en pensant « rira bien celle qui rira la dernière! ».

Illustration 3
capture d'écran TMC © pol

Mention spéciale à Alain Duhamel qui - sur différents plateaux - s’amuse à raconter que la « crise », que nous vivons ressemble, à celle de 1958. Il est tellement content de sa comparaison que chez Quotidien, il racontait qu’il s’était rendu, (mais c’était en 1962), à l’appel de Michel Debré « à pied, à cheval et en voiture » au Bourget, avec son frère, pour arrêter les parachutistes… Alain Duhamel qui a passé toute sa vie à cirer les pompes des puissants voudraient-il nous faire croire qu’il aurait un jour été un militant courageux? En tout cas la situation actuelle n’a rien à voir - pour l’instant - avec un coup d’État militaire au milieu d’une guerre coloniale… Attendons que les provocations d’Emmanuel Macron aboutissent à la révolution dans l’ensemble de l’Outremer - Génération Z ou pas - pour s’aventurer vers ce genre de comparaison…  

Juste avant la démission hilarante de Lecornu, une « association » financée par un milliardaire d’extrême droite avait publiée (si je ne me trompe) les récépissés des notes de frais de la Maire de Paris (dépenses légales et contrôlées)… Les chaînes d’informations en continue - qui ne cessent de raconter les manœuvres russes de désinformations et de manipulations acceptent d’amplifier la campagne d’ultra-droite, sans en mentionner l’origine et sans expliquer l’irrégularité du procédé… 

Pourquoi je joue aux éditorialistes radoteurs?

S’amuser ne devrait pas être la règle, s’inquiéter de l’état de la désinformation systématique devient une nécessité civique. 

Il n’y a pas de « crise » puisqu’on peut remonter jusqu’à 2005 pour constater combien l’expression démocratique du Peuple Souverain est bafouée régulièrement… Cette pratique appartient au néolibéralisme imposée dés 1984 par François Mitterrand… à l’inverse de ses promesses électorales.

Nous vivons dans un pays où la plupart des « élites » dirigeantes fonctionnent en biaisant le débats démocratiques et en privilégiant les «fake news», les récits officiels, le roman national, tout en menant une lutte acharnée contre l’intelligence, l’université et la recherche scientifique, afin de permettre à une infime minorité  de se gaver avant l’effondrement écologique…

RIRE?

Illustration 4
capture d'écran TF1 © pol

Nous vivons dans un pays où l’économie (qui n’est ni une science, ni un guide, mais un outil au service de la politique) est devenue une divinité auxquels les chiens de garde des médias rendent un culte. Celui du veau d’or.

S'en amuser?

Nous sommes dans un pays où l’absence de démocratie commence à chaque seconde par la désinformation généralisée.

Comment sortir de ce système alors même que les questions fondamentales ne sont jamais abordées sérieusement et que la seule question qui prime serait le vote d’un budget? 

Ils peuvent rire les experts de la télé, ils nous imposent un spectacle absurde, kafkaïen, qui aujourd’hui devient ubuesque…

Pour le reste la « sixième extinction » s’avance terrifiante et palpable.

Le rire reste alors profondément dégueulasse.

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