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Je voulais regarder le débat sur la motion de censure, et j'ai été surpris de cette mise en scène que je ne m'attendais pas à voir.
J'ai capturé une image que je tenais à publier parce qu'elle symbolise, à mon petit avis, la situation dans laquelle nous vivons. Une sorte de contrainte à continuer, alors que rien ne va. Louis Mermaz est mort, à quoi bon pérorer.
L'Assemblée est réuni à propos d'une motion de censure inutile pour effacer l'affront de la nomination d'un gouvernement ultra minoritaire sans aucune légitimité. Et la mécanique institutionnel fonctionne sans accroc.
Dans la pompe des mots creux, tout continue comme si la démocratie fonctionnait.
Notre pays - en général - les citoyens, avec lui, ressemblent à cette famille endeuillée (celle de ma capture d'écran). Nous, comme eux, subissons l'obligation de tenir notre place. dans un déroulement ininterrompu de moments vides, et pourtant violent qui ne correspond en rien à nos aspirations. Notre impuissance désespérante au prés du cercueil d'une République moribonde, à regarder les institutions fonctionner à vide, sans répondre à nos demandes urgentes, et à l'urgence du moment.
Emmanuel Macron a parler pendant sept ans, pour ne rien dire. Il a vidé les caisses de l'État pour enrichir ceux qui l'étaient déjà, tout en détournant notre attention.
Chacun joue son rôle, alors que le scénario, cousu de fil blanc; ne convient à aucun des protagonistes. Il ne se passera rien ce jour à l'Assemblée Nationale, alors qu'un député où plusieurs nous avaient promis que le Parlement déciderait et que le gouvernement exécuterait...
À quoi bon débattre si le 49,3 efface tout les mots comme une ardoise magique.
Cette famille, au balcon, tient sa place, parce que cela se fait. Il n'y a probablement aucun plaisir à se retrouver là, pour participer à un rite républicain traditionnel, obsolète et formel. Un enterrement de première classe, où les mots sont dénués de sens puisque écrit et prononcé sans talent, sans style, sans sincérité. Tous les participants et l'oratrice semblent penser qu'il faut bien en passer par là. Obligation protocolaire. Mais toute la "séquence" qui va suivre "questions au gouvernement", "débat sur la motion de censure" n'a pas plus de consistance.
Les paroles prononcées n'ont aucun intérêt, et elles ne représentent rien pour celle qui les prononce; Un pensum pour tenir formellement sa place.
Un bien triste spectacle.
Madame Yaël Braun-Pivet pense à son destin nationale (la pauvre) à chacune de ses apparitions et pas seulement quand elle nous rase. Elle aurait dû, avec une lucidité qui lui fait défaut, expliquer que toute cette journée, à part cet hommage imposé, n'avait aucun sens, et que tout cela était une perte de temps.
Les questions aux gouvernements ne permettent pas à l'Assemblée de "contrôler" l'action du gouvernement. Les réponses des ministres ressemblent à des exercices subis d'une sorte de patinage artistique du pauvre, toujours à côté du sujet, toujours décevantes, toujours vides de sens. Un exercice d'esquive inintelligent, sans éclat, où l'on ne retient que les bégaiements de Ministres inexpérimentés (sauf quand le vieux Michel Barnier distribue ses petites pics vachardes - cet homme là aurait dû faire une carrière dans le stand-up ou la ligue d'improvisation).
Je croyais assister à la prise en main du destin national par nos députés et je ne vois que le jeu d'apparence habituel.
Une députée, victime d'une tentative de viol - par soumission chimique- perpétrée par un sénateur (présumé innocent) a obtenu ce qu'elle voulait, recommencer sa mission d'information... Cela a été le seul moment concret, le seul moment d'unanimité (avec l'hommage à Louis Mermaz) toujours selon cette obligation d'en passer par là... Pourquoi a-t-elle du poser une question? Pourquoi n'a-t-elle pas été dés la nomination du gouvernement renommer à la tête de cette commission? On aurait éviter de perdre son temps.
Sur mon image, la veuve ferme les yeux (dans le recueillement? L'affliction? La fatigue? Une manière de fuir l'instant? Dans ses souvenirs?) L'homme au centre filme - comme n'importe quel crétin à un concert, match, moment familial - enregistre l'événement pour ne surtout pas le vivre, pour accomplir l'enregistrement d'une vidéo qui ira encombrer l'espace numérique d'un disque dur qui bientôt tombera en panne et effacera ce souvenir pénible. Tous les événements aujourd'hui - s'accompagnent de cette obligation de lever le bras - comme dans un salut nazi - pour tendre son portable et filmer le spectacle... Chaque image tremblante ira encombrée les ordinateurs dévoreurs d'énergie, dans une orgie de production de gaz à effet de serre. Les humains finiront-ils tous par chercher à faire des selfies en compagnie de Jordan Bardella? Chacun reste digne, à sa place.
Le peuple français - avec sa longue patience devant les folies des puissants - reste décent, malgré son incompréhension de l'usage de son vote. Nous avons tous cet air compassé devant la catastrophe qui se déroule... Comme lors d'un incendie de forêt, ou d'une inondation, on murmure: "Ça, je ne l'avais jamais vu!"
Et puis comme moi, comme vous, ce monsieur, à droite de l'image, a ce regard inquiet, avec une réelle empathie - quand on pense à ce qui va se passer tout à l'heure, le passage de la tempête Kirk? L'augmentation des charges? La diminution de ma pension? La baisse de notre pouvoir d'achat? L'absence d'avenir? Les 50°C à Paris dont Libération décrit l'expérimentation scientifique dans son édition du jour? Etc).
Non vraiment Emmanuel Macron aura tout détruit, ne laissant que des formes vides continuer à se dérouler sans autre but que de s'étaler devant nos yeux. Cela a lieu mais cela n'existe déjà plus.
Des questions pour rien, des paroles pour la galerie, pour se faire voir, pour mimer la démocratie... Une motion de censure pour pas grand chose, même pas "se compter"... Un théâtre d'un ancien Monde qui se meurt... et la démarche stupide de LFI demandant la révocation nécessaire du monarque qui n'aboutit pas, puisqu'il n'y a pas de cadre institutionnel possible...
Nous vivons un moment d'une tristesse infinie! Tout continue et tout semble joué d'avance.
Il faudait réduire le déficit de la France, à partir d'une règle imbécile, d'une Constitution Européenne contre laquelle nous avions voté "NON"... Toutes les solutions existent, mais un gouvernement ultra minoritaire, en sursis, portant une idéologie qui a fait ses preuves dans la destruction pure et simple, ne fera rien d'autres que cela: prétendre s'occuper d'économie (dans le sens général de ce terme) alors qu'il faudrait agir politiquement à propos du danger terrible... la crise climatique qui nous emmène doucement à la mort... Mais à ce moment là, il n'y aura personne pour jouer la comédie de l'hommage.