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Billet de blog 9 novembre 2009

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La chute

Pourquoi parler d'un événement célébré ad nauseam ? Peut-être parce que cet épisode médiatique parle d'une autre fin ?

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Pourquoi parler d'un événement célébré ad nauseam ? Peut-être parce que cet épisode médiatique parle d'une autre fin ? Notre monde occidental - enfin ceux qui tiennent le crachoir, ceux qui travaillent pour le pouvoir (mais qui tient le pouvoir?) - se hâte de raconter cette jolie fable de la victoire du libéralisme, du capitalisme sur le communisme, au lieu de s'interroger sur le changement actuel du Monde: la faillite du libéralisme et la perte du leadership de l'Occident?

20 ans de liberté proclame Radio France. Le fameux devoir de mémoire montre ici son vrai visage: une machine idéologique en pleine ébullition. Intellectuellement ce serait bien plus satisfaisant d'avoir une nécessité d'interrogation. Mais en pleine crise, il est évidemment plus efficace, rentable, pour les gens de pouvoir, de nous raconter la fable d'une Europe réunifiée sur les ruines du communisme, bâtie sur de bonnes bases. Alors que le modèle libéral d'économie de marché s'effondre avec la crise financière, force est de constater que les élections en Europe donnent la victoire à ceux qui vantent les mérites de ce modèle. Alors que les citoyens devraient se mobiliser pour inventer un autre modèle de vie, oublier la croissance, partager le monde au lieu de le consommer, ils votent en majorité pour ceux qui nous gardent dans une économie de pillage et de destruction planétaire. Ironie de l'histoire, ceux qui fêtent la chute du mur, nous font rater aujourd'hui la signification de l'Histoire. Il est si facile de parler d'un événement d'un jour, alors que c'est un long processus complexe. Dans le récit officiel que rabâchent les journalistes comme des petits perroquets d'un régime totalitaire, pas vraiment autre chose que des images d'Épinal. J'écoute Radio France ce matin, et le vide abyssal des commentaires me glace. Présentées à la télévision, les images magnifiques, chargées d'émotion, des révoltes populaires de l'Est masquent la complexité du processus et les questions brûlantes actuelles.

Tout cela permet de continuer à raconter que le monde change dans le bon sens. Alors que le bon sens devrait nous alerter. En effet ce qui s'est passé, il y a vingt ans, est certainement formidable, mais la liberté d'entreprendre, la fin de l'histoire, etc... ne sont pas des concepts qui vont dans le sens de l'histoire aujourd'hui. Toute cette histoire ne permet pas de comprendre l'avenir.

Il est par exemple significatif que personne ne parle dans l'analyse de la genèse de l'effondrement du monde communiste, de Tchernobyl. (parler de cet épisode où l'Union soviétique a perdu toutes ces forces, serait faire comprendre qu'un tel événement est probable dans l'avenir)

Notre Monde change, et la Commission Européenne continue a défendre la dérégulation, le marché omnipotent. Notre Monde change et l'équipe de Sarkozy continue d'essayer de nous faire croire que la réforme est nécessaire (leurs réformes rétrogrades), que les positions gouvernementales sont modernes alors même qu'ils ne défendent au mieux qu'un modèle Américain du siècle dernier. Il est amusant de voir comment notre gouvernement conserve un modèle que les Américains, eux-mêmes, ont rejeté. Beaucoup de confusion... pour rien.

Le sysème médiatique aujourd'hui fonctionne comme un seul homme, librement, sans problèmes, cette unanimité fait symptôme, non?

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