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Billet de blog 10 mars 2009

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Mémoire courte

Je lis dans le Monde daté d’aujourd’hui, Mardi 10 Mars 2009, un article signé de la correspondante du journal à Berlin. Marie de Vergès. Il est question des déboires de Suzanne Klatten-Quandt, la femme la plus riche d’Allemagne. Dans l’article du Monde, la victime ne s’appelle pas Quandt…Un membre de la famille Quandt a été le fils adoptif de Goebbels. Quand a être dans la rubrique pipôle autant l'être précisément. Non?

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Je lis dans le Monde daté d’aujourd’hui, Mardi 10 Mars 2009, un article signé de la correspondante du journal à Berlin. Marie de Vergès. Il est question des déboires de Suzanne Klatten-Quandt, la femme la plus riche d’Allemagne. Dans l’article du Monde, la victime ne s’appelle pas Quandt…Un membre de la famille Quandt a été le fils adoptif de Goebbels. Quand a être dans la rubrique pipôle autant l'être précisément. Non?


http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/03/09/au-tribunal-de-munich-l-histoire-rocambolesque-de-la-femme-la-plus-riche-d-allemagne-contre-le-gigolo-suisse_1165380_3214.html.
Je suis allé chercher sur Internet une version un peu plus complète.
Mariée, mère de trois enfants, elle affichait un profil d'héritière modèle. Elle détient avec sa mère et son frère environ la moitié du capital de BMW et contrôle de son côté le groupe chimique Altana (Varta). Mais son amant, rencontré au cour de l'été 2007, était en fait aussi un maitre chanteur et lui a extorqué des millions d'euros après avoir fait filmer discrètement leurs ébats dans les chambres d'hôtel par un complice. L'affaire fait mauvais effet étalée aujourd'hui en une des médias. Pour faire diversion, l'amant-maitre-chanteur aujourd'hui en prison aurait choisi pour se défendre de rappeler le passé de la famille, au temps du nazisme. Il assurerait vouloir venger notamment son grand père, travailleur forcé, souligne Spiegel on line. Le silence des Quandt sur leurs liens avec le régime nazi avait refait irruption l'an dernier, après la parution d'un livre accusateur soulignant qu'ils restent la dernière famille à ne pas avoir fait la lumière sur cette période.
http://www.michel-verrier.com/revue-presse-allemagne/index.php/?q=Klatten+BMW.
Je me suis arrêter sur cette histoire, sans intérêt, parce j’ai vu une nuit sur ARTE un documentaire - assez classique - (probablement tiré du livre) dont Michel Verrier parle. Diffusé pour la première fois le mercredi 12 novembre 2008 à 21 heures 45, le documentaire réalisé par Eric Friedler, Une fortune au-dessus de tout soupçon : La Dynastie Quandt, racontait l’histoire, que je trouve personnellement épouvantable, de la constitution de la fortune de la femme la plus riche d'Allemagne.

http://www.telleestmatele.com/article-24562209.html.
Dès 1933, Günther Quandt, le fondateur de la dynastie, rachetait à bas prix les entreprises juives. Magda, sa première femme, le quitta pour épouser Goebbels, grand prêtre de la propagande hitlérienne, et leurs relations restèrent excellentes. Quand Hitler déclencha l'offensive, les usines Quandt participèrent activement à l'effort de guerre allemand : moteurs d'avion, motos et side-cars, pièces pour sous-marins, etc. Très vite, ce sont les déportés et les travailleurs forcés des pays conquis qui feront tourner les chaînes de fabrication, souvent dans des conditions abominables. Sur différents sites, témoigne ici un rescapé danois, la plupart des ouvriers ne survivaient pas au-delà de six mois. Après la Seconde Guerre mondiale, la fortune amassée va fructifier grâce au miracle économique allemand. Contre toute attente, la jeune génération Quandt n'a pas tenté de se dérober aux preuves en archives et aux témoignages accablants recueillis par Eric Friedler, amplement relayés par la presse. Après la diffusion du film, la famille s'est déclarée prête à faire toute la lumière sur son passé avec l'aide d'historiens.
Il semble que le texte que je viens de citer, soit surtout diplomatique. Ce documentaire a obtenu l'un des plus grands prix du journalisme télévisé en Allemagne, le Hanns-Joachim-Friedrichs Preis.
Est-ce que Marie de Vergès n’a pas mentionné le livre ou le documentaire, parce que ce n’est pas le sujet ? Peut-être n'a t'elle pas la télévision? Est-ce avoir très mauvais esprit que de penser que la régie publicitaire du journal Le Monde n'aurait pas apprécier ce rappel historique? Ce qui m’avait bouleversé dans le documentaire, c’était les révélations sur Varta. La pauvre petite fille riche vient d’obtenir la condamnation de son gigolo à six ans de prison. Quand l’histoire avec sa Grande Hache comme dirait Georges Perec arrivera à trancher… les békés du monde entier arrêteront de tenir les fortunes du monde ? À voir le documentaire, on avait juste envie de lancer un boycott contre BMW et pas pour des questions d'écologie! Certains diront que Suzanne Klatten-Quandt n’est pas responsable des agissements de sa famille, mais à écouter son frère dans le film, on voyait bien tout cet argent gardait l'odeur de mort et que lui s'en moquait. Qu'un petit escroc en ai piqué une peu de ce fric c'est presque moral. Dommage que cela ne soit pas Robin des bois. Plusieurs grands groupes industriels allemands ont été mis en accusation après la guerre pour leur collaboration zélée et profitable avec le régime nazi et condamnés à de lourdes réparations envers les victimes. La société BMW, fleuron national de l'automobile de luxe, avait échappé à la tourmente jusqu'à la diffusion en Allemagne de ce documentaire implacable, à l'automne 2007.
Quand on casse une voiture, même une BMW, on demande réparation ?

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