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Billet de blog 15 janvier 2009

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Pardon ?

Le Mercredi 14 janvier 2009, le chef de l'État a demandé à la S.N.C.F. d'indemniser les voyageurs qui avaient été victimes, le mardi 13, de la fermeture de la gare Saint-Lazare.

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Le Mercredi 14 janvier 2009, le chef de l'État a demandé à la S.N.C.F. d'indemniser les voyageurs qui avaient été victimes, le mardi 13, de la fermeture de la gare Saint-Lazare.

Il a également demandé à la S.N.C.F. de s'excuser auprès de ses abonnés. C’est ce qu’a déclaré Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, en rendant compte à la presse du Conseil des ministres.
Le président a bien sûr été sensible à l'attaque dont a été victime le conducteur de la S.N.C.F. mais il a tenu à rappeler au cours de ce Conseil des ministres que le service public appartenait au public. On doit respecter le public, a déclaré Nicolas Sarkozy, et les Franciliens ont droit à des explications.
Si on respectait le public, il faudrait respecter les téléspectateurs et laisser les représentants du peuple nommer le P.D.G. de France-Télévision, ou mieux avoir un conseil d’administration composé par des représentants du public, par exemple, puisque cela appartient au public?
Mais ne jouons pas sur les mots, y a t il un rapport entre le service du public et la propriété du public ? Bonne question ? Qu’est ce que le public ? La somme des usagers ? La masse des consommateurs ?
On peut facilement être au service d’une entité abstraite ; mais comment définir ce public ?
Nous les cinéastes nous savons que le public n’existe pas, malgré toutes les prétentions des publicitaires ou des adeptes de la mesure d’audience. Le public se compose toujours d'individus, sans liens, ni synchronisation. Pas moyen de mélanger les cerveaux disponibles dans la même soupe. Il n'y a pas de cerveaux collectifs ou alors seulement chez Gramsci.
Nous les spectateurs, sommes atomisés devant notre téléviseur, uniques, sur notre chaise, dans le train, ou au spectacle, seuls, non organisés, sans jamais nous fédérer en public. Dire que le service public appartient au public, c’est dire simplement qu’on peut se réclamer d’une abstraction pour faire n’importe quoi. Exceptionnellement le public a su se fédérer pour boycotter un produit et en votant par abstention. Se constituer en force. Il est impossible de prendre le public en otage, il se déliterait.
Nous sommes seul, unique à comprendre à notre manière, le livre que nous lisons, le film que nous regardons, et nous sommes seul à nous rendre rue X au numéro Y à l’étage truc , porte à droite. Et nous sommes les maîtres de notre regard, de notre pensée, de notre chemin. il n'y a pas de covoiturage de la compréhension. Il y a des moments seulement, au cinéma, au théâtre, ou au cirque, où il y a une contagion des rires, comme il y a une synchronisation des bâillements. C'est seulement notre côté mammifère qui manie notre émotion.
Une des manière de peser sur la politique aujourd’hui serait de lancer un mot d’ordre d’abstinence: pas de télé ce jour, pas d’achat de tel et tel produit. Refuser de mettre son argent à la banque, ne plus payer avec sa carte bleue, ou avec son chéquier, éteindre tous ensemble sa télé, ou sa lumière, pour que l’impact soit mesurable. On attend un politicien habile, ou mieux un leader sorti du rang pour rendre au public sa puissance.
L’abstension comme seul moyen démocratique de vote quotidien, de sondage avéré !
Pas de manif, des boycotts, cela nous changera de la routine.


Sinon nous pouvons aussi demander à Nicolas Sarkozy de présenter ses excuses, parce que tout de même, il gesticule beaucoup, mais il n’y aucun résultat. Rien n’est possible sans pouvoir d’achat! Aucune promesse tenue, que des paroles, pas de suivies, des prises de position contradictoires, bref je ne vais pas faire liste…
Mais j’attends qu’il demande poliment pardon pour tout ce que je subis à cause de sa politique. Il n'y a rien de possible pour moi et vous et nous tous depuis qu'il est là.

Où est passée par exemple la politique de Civilisation ? Un concept perdu, pour des mots envolés et rien comme résultat? Juste des paroles agitées comme des histoires pour nous endormir.

Désormais, quand il y a une grève, en France, personne ne s'en aperçoit. Le 8 juillet 2008, Nicolas Sarkozy avait dit cette bêtise. Les cheminots l'ont contredit. Cela vaut bien des excuses ce genre de formule. Mais dans notre monde à l’envers ce sont les grévistes qui sont priés de se faire pardonner.

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