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Naguère, les Présidents étaient moins disert.
C'est Mitterrand et ses conseillers qui - ayant pris au sérieux le statut de "monarque républicain", un oxymore pendable - ont théorisé la parole rare.
Mitterrand a fini par apparaitre comme un sphinx, sorte de demi dieu absent. Mais quand la parole tombait, c'est que l'action du gouvernement avait déjà commencé, et que les faits suivaient. Le néolibéralisme apparut après les mots.
Pour avoir filmé François Mitterrand, je peux témoigner de son aura singulière qui intimidait toute approche, et qui faisait de lui un réel monarque.
Jacques Chirac se précipitait pour serrer la main de l'opérateur de prise de vue, ce qui était une manière de saboter le film et qui le positionnait comme un copain de bistrot.
François Hollande, en roi bourgeois, se voulait normal, alors qu'il ne l'était pas, plus Machiavel, menteur sournois que sympathique tenancier d'un restaurant chic. Il restera dans l'Histoire pour ses réelles trahisons, ses petites phrases (souvent drôle) et sa naïveté abyssale face à son successeur.
Aujourd'hui nous avons un bavard impénitent, touche à tout, sautant sur absolument tous les sujets, se mêlant de tous les détails, les plus infimes, et ne traçant jamais, jamais, un programme (même pas pendant les élections) pour pouvoir changer d'avis comme de chemises ou de fausses promesses.
Il n'y avait pas besoin de statue pour célébrer Mitterrand puisqu'il qu'il était déjà un monument en marche de son vivant...
Pour Chirac, c'était plutôt "le bruit et l'odeur", un vrai démagogue au cul des vaches, qui construisait son image totalement à l'opposé de sa politique tout en dépensant une grande énergie pour éviter tout un tas de condamnations en Justice. Élu contre Le Pen avec l'appui de toute la gauche républicaine et les voix des nombreux français issus de l'immigration, il a - comme Macron aujourd'hui - préféré n'en tenir aucun compte, et assurer la continuité du chemin de l'État, décidé en 1983, pour continuer allégrement une politique néolibérale et mondialiste que tous les Présidents depuis suivent religieusement.
Les promesses...
Emmanuel Macron qui continue sur ce chemin ininterrompu, lui, ressemble à une Perrette, qui, au lieu de rêver en solitaire, parlerait à tue tête, en fabulant à haute voix pour nous endormir.
Quand il s'adresse à la "haute" fonction administrative, Macron les engueule parce qu'ayant compter déjà dans sa tête tous les bénéfices de sa politique proclamée, il ne constate aucun résultat et s'étonne de l'absence de la performance des fonctionnaires en croyant à la puissance de son verbiage. Il les engueule parce qu'ils n'agissent pas, au doigt et à l'œil, à ses demandes de simplification...
Dire le mot simplification ce n'est pas, de fait, couper dans un nœud gordien, c'est bêler dans le désert. Les notes administratives grotesques augment, et gonflent le flot des injonctions bureaucratiques contradictoires, en route vers la complexification et au delà. La bureaucratie tue toutes les initiatives et bouffe tous les crédits (voir la gestion folle de la Santé, où les généraux pullulent sans troupes suffisantes)...
Et Macron pleure à la tribune en se plaignant des protestations... Il refuse avec des incantations "Cela n'est pas pour sa pomme "Ce n'est pas pour bibi!" Bibi Fricotin lui avait l'avantage d'être sympa, pas très grand, assez espiègle et très dynamique.
Il manque à Macron un Razibus Zouzou, et Alexis Kohler ne peut faire l'affaire.
Que nous léguera Emmanuel Macron en héritage? Un Bardella Président?
Depuis qu'il est à son poste, il nous raconte des fables, tous les jours renouvelées, et il modifie au grès des vents, son storytelling stérile.
Pitoyable et dégueulasse?
Notre Président, inspiré et sachant causé sur tous les tons, conte déjà, à coup de phraséologie désuète, ce qu'il fera du lait qu'il sait nous soutirer sans effort.
Il raconte ce qu'il fera de:
"Tout le prix de son lait, en employant l’argent ;
Achetant un cent d’œufs faisant triple couvée :
La chose allant à bien par son soin diligent.
Il m’est, dit-il, facile
D’élever des poulets autour de ma maison ;
Le renard sera bien habile
S’il ne m’en laisse assez pour avoir un cochon.
Le porc à s’engraisser coûtera peu de son ;
Il était quand je l’eus de grosseur raisonnable :
J’aurai le revendant de l’argent bel et bon.
Et qui m’empêchera de mettre en notre étable,
Vu le prix dont il est, une vache et son veau,
Que je verrai sauter au milieu du troupeau ?"
Si vous faite le tri entre ses mots et ses résultats, vous avez pu remarquer qu'à la fin du long jet de parole souvent le lait se répand.
Les crises se succèdent sans jamais se calmer... La solution toujours remise à plus tard, permet d'accumuler les rancœurs. L'accord avec les Paysans auraient dû être entériné lundi prochain, il n'en sera rien. Dans une France, où la politique se fait autour de l'étude de sondage de l'opinion, où le travail des politiciens consistent à habiller de mots - allant dans le sens de ces sondages - le métier appartient plutôt au Marketig qu'à la philosophie Politique. Mais Emmanuel Macron se comporte en dehors de ses discours en gardien de la foi. Il a le dogme des "réformes" qui tournent le dos à la volonté du peuple (exemple les retraites). Il agit donc factuellement contre le système qui l'a placé au pouvoir, pour servir les intérêts de ceux qui l'ont posé là... la contradiction devient évidente et ce système infernal.
La communication inutile trompe-telle encore? Pour combien de temps?
Pour être honnête il faut bien noter que la confiance des français a disparu depuis l'absence de respect de son vote au référendum sur la Constitution européenne! L'affront démocratique n'est toujours pas cicatrisé... Emmanuel Macron possède un talent certain pour verser du sel sur la plaie.
Mais pour parler du "réel", depuis bien avant (1972), le déni à propos de la catastrophe climatique est orchestré par certaines élites autoproclamées pour favoriser la croissance économique, l'accumulation des richesses, dont les héritiers profitent de plus en plu (grâce à la Réforme).
Le "réel" finira bien par ruiner les discours en détruisant la vie sur la planète. La politique mortifère de Macron - laisser les mains libres aux hyper-riches en les subventionnant massivement - mène (dans des délais assez brefs) à l'inhabitabilité de la planète... Ce n'est pas une petite conclusion morale.
La sympathique Perrette, incarnée par Macron, a le tort, en plus, d'être soupe au lait.
Nous en sommes aujourd'hui à un moment de bascule où les fake news viennent directement du pouvoir qui voit de l'"éco-terrorisme" partout, de l'"antisémitisme" même chez un Juif comme moi (antisémitisme proclamé, par exemple, à sciences-po, sans enquête), du Wokisme à tous les coins de rue(alors qu'aux USA ce sont les républicains qui épure les bibliothèques) etc...
Les mots des communicants, l'invention d'épouvantails, le fait de gagner du temps n'empêchera pas l'océan d'envahir la nouvelle Usine de batteries électriques à Dunkerque (même si Macron ne sera plus au pouvoir, ce jour-là, il le verra, il est assez jeune, comme Gabriel Attal - tout en continuant à dire que ce sont les autres les responsables, et coupables)
Les politiciens s'entredéchirent à propos d'Aya Nakamura pour créer une forêt de mots masquant nos préoccupations, le besoin d'augmentation des salaires, une fiscalité juste, l'équité, et la lutte contre le dérèglement climatique...
C'est misère.
Alors faudrait-il ouvrir une polémique à propos de Perrette/Macron, pour rire en attendant la mort?
Wikipédia raconte que La Fontaine avait plagié Bonaventure Des Périers auteur de "Comparaison des alquemistes (alchimiste en vieux français) à la bonne femme qui portait une potée de lait au marché" publié en 1558 à sa mort. Mais de fait l’histoire venait de Nicolas de Pergam qui l'avait écrite en 1482 après l'avoir emprunté à Jacques de Vitry d'un texte de 1240. Selon un spécialiste allemand, qui publia une étude en 1876, tout viendrait d’un récit "le Brâhmane qui brisa le pots" rédigé vers le IIIe siècle avant J-C (traduit en Persan en 570, puis en Arabe vers 750, et dans la foulée, en Grec et en Hébreu pour se retrouver conté en espagnol en 1251)
Je pourrais copier + la fiche Wikipedia bien complète et érudite.
Tout cela pour dire que la sagesse ancestrale nous éclaire, tous ces jeunes gens qui se rêvent élus, ou même ceux qui le sont, restent dans leurs illusions, sans aucune emprise sur la réalité. Ils se payent de mots, de fables, de mensonges, de pirouettes, et nous laissent les cacahuètes. Or la POLITIQUE consiste à défendre des convictions, par rapport à une vision. Emmanuel Macron, comme Marine Le Pen ou Bardella n'ont aucune convictions. Ils prônent le retour à l'ancien Monde. Ils n'ont pas les épaules d'un Robert Badinter ou d'une Simone Veil. Ils ne finiront pas au Panthéon!
Seul celui ou celle qui expliquera que notre seule priorité doit être la bataille contre le dérèglement climatique mérite notre attention. Les autres contribuent à la destruction définitive de notre Panthéon notre Humanité et le reste.
"Qui aurait pu prévoir?" que le seul goût du profit mène à la catastrophe?
"Quel esprit ne bat la campagne ?
Qui ne fait châteaux en Espagne ?
Picrochole, Pyrrhus, la Laitière, enfin tous,
Autant les sages que les fous ?
Chacun songe en veillant, il n’est rien de plus doux :
Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes ;
Tout le bien du monde est à nous,
Tous les honneurs, toutes les femmes.
Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ;
Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi;
On m’élit Roi, mon peuple m’aime ;
Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;
Je suis gros Jean comme devant."
https://www.youtube.com/watch?v=yO1SxcPiEoIOUvrr