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Billet de blog 16 janvier 2024

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Impuissance

Etgar Keret, Ecrivain israélien, publie dans Libération un texte d'une tristesse domestique.

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Détournement © Pol et surtout Hergé

"C’est moi ou tout le monde semble être du côté des perdants ces derniers temps ? Pas seulement vous et moi, mais tout le monde. Les
autres aussi. Les abrutis incultes que vous ne supportez pas." écrit-il et plus sérieusement il fait la liste de toutes nos impuissances. Nos luttes ne débouchent la plupart du temps sur rien (il oublie les grèves victorieuses dans les entreprises) nos votes ne servent à rien (il faudrait effectivement créer un système de mandat impératif)

"Regardez autour de vous : républicains, démocrates, otages israéliens bombardés à Gaza, civils gazaouis bombardés à Gaza, évacués, réfugiés - y a-t-il quelqu’un dans ce monde qui soit satisfait de la situation actuelle ? Vladimir Poutine, «Bibi» [Benyamin Nétanyahou, ndlr], António Guterres, Volodymyr Zelensky, Yahya Sinwar : est-ce qu’un seul d’entre eux a l’air satisfait ?" Son ressentiment le pousse à tous les mettre dans le même panier, alors qu'António Guterres fait son Job qui n'est pas celui de créé un nouvel État d'Israël tous les mercredis, et Volodymyr Zelensky à priori ne trahit pas ses électeurs.

En France, par contre un dirigeant élu avec un programme "révolutionnaire" peut se parjurer, faire une chose et son contraire, mentir, bafouer la démocratie sans que rien n'ai l'air de l'empêcher de ne rien faire d'autre que d'enrichir les plus riches.

"Depuis quand le monde est-il devenu un jeu dans lequel tout le monde perd, ou du moins a l’impression de perdre ?" écrit l'écrivain... Le récent rapport d'Oxfam montre qu'il y a des gagnants pourtant. Ce matin à France Culture, un reportage montrait que la grande distribution pour maintenir ses marges, acceptaient toutes les augmentations des grandes marques (le rapport de force n'étant pas en leur faveur) et présurait les petits producteurs, les petits industriels... la conclusion c'était par exemple que la viande pouvait être moins cher chez son boucher de quartier... On perd le Nord?

Certains diront que j'exagère en mélangeant dans ce billet notre vie quotidienne et l'horreur des massacres à Gaza. C'est pourtant ce que fait cet écrivain.

"En fait, c’est encore pire que de perdre. Aucune de nos luttes n’arrive à son terme : les guerres ne sont pas gagnées, les résultats des élections sont sans cesse contestés. Même lorsqu’il s’agit d’une question scientifique objective et apparemment incontestable, comme déterminer les effets d’un vaccin contre la grippe sur notre organisme, nous ne parvenons pas à nous mettre d’accord." Alors que le fait incontestable c'est le dérèglement climatique et la disparition prochaine de l'humanité au bout du processus - déjà commencé - de la sixième extinction.

Il termine en écrivant, plein de bons sens : "Et si nous ne prenons une pause pour nous mettre d’accord sur de nouvelles règles, nous continuerons
tous à perdre." Ce qui est amusant, puisque pour créer de nouvelles règles, il faudrait des luttes, des débats, des élections, des publications inutiles sur Facebook.

Merci à lui de m'avoir permis d'écrire en pure perte ce billet (ce qu'il faut faire, même si s'est désespéré) pour dire qu'il y a des gagnants, de grand gagnants... et que ce n'est pas parce que 99% des populations du Globe perdent tout ce qu'ils peuvent - certains dans des souffrances abominables - qu'il ne faut pas désigner le profiteur.

C'est vrai qu'à terme, vu la non lutte contre le dérèglement climatique et l'effondrement de la biodiversité, les hyper-riches qui croient pouvoir s'en tirer en construisant des bunkers pour se protéger de la catastrophe y mourront seuls, un peu plus tard que nous. Et ceux qui croient qu'ils pourront avoir le temps de fuir sur Mars, rêvent.

Ce n'est pas d'une pause dont nous avons besoin, mais de rationalité, de prise de conscience, de solidarité entre chacun et entre tous... et pas laisser des monstres froids, cyniques et corrompus, nous conduire vers une fin certaine.

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