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Billet de blog 18 août 2023

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Barbie met le feu au Monde ?

La « Une » du quotidien Le Monde attire l'attention sur des contributions de lecteurs spécialistes du féminisme, à propos d'un succès commercial de la production cinématographique... Pourquoi tant d'intérêt ?

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Illustration 1
premiere page du quotidien LE MONDE

La hiérarchie de l'information, dans les journaux, la plupart du temps me pose problème! À moi seulement?

Barbie le film, serait-il plus important que "l'incendie le plus meurtrier aux USA"? (il y a eu pléthore d'articles sur Barbie déjà)

Si Barbie a un impact tellement important pourquoi le quotidien n'y consacre qu'un tout petit article dans ses pages intérieures ?

Le mot IMPACT ne devrait-il pas être mieux utilisé à propos de ce qui se déroule à Hawaï ?

Coller ensemble Flashdance, Barbie sur les deux UNE du quotidien du jour pourrait avoir une certaine cohérence, pais alors il aurait été plus harmonieux et plus commercial d'écrire en rose le nom du quotidien. L'avis du journal Le Monde pour voir la vie en rose ?

Le vocabulaire, les termes employés en disent long ! Le titre boursouflé ne me semble pas être d'une réelle acuité. Peut-on parler d'un phénomène mondial alors que justement les impacts (avec un s) sont de différentes natures et que c'est tout l'art du quotidien de traiter ensemble la promotion Marketing, la vente d'un jouet de consommation courante, la pensée rétrograde de certains musulmans, les contradictions chinoises, l'idéologie de la "beauté", l'esthétique et ses controverses, et la découverte pas Hollywood qu'il y aurait plus de femmes habitant la planète... Tout des sujets fort intéressant mais ne nécessitant pas un numéro spécial. 

En dessous du titre et de l'annonce de tous ces articles, sous un joli filet noir qui sépare les sujets, apparaissent deux autres titres. Je ne dirais rien de la faillite dans le secteur immobilier en Chine qui semble pour le rédacteur en chef du quotidien occupé la troisième place.

Mais parlons de la formulation du second article, qui évoque la disparition de plus d'une centaine de personnes, et de l'absence d'environ un millier de disparus avec la froideur d'une fausse objectivité, en contradiction avec la couleur des mots utilisés pour Barbie.

Le phénomène mondial, à mon humble avis, s'exprime plutôt à Hawaï, aux Canaries, au Canada (où depuis trois mois un territoire plus grand que la Grèce a été détruit par les flammes) etc... Le mot QUESTIONS est collé en premier derrière Hawaï sans que la question ne soit posée au bon endroit... L'existence de feux de forêts n'est plus une question... c'est un fait avéré, expliqué scientifiquement depuis des années. Le dérèglement climatique est documenté depuis plus de cinquante ans... Alors on pourrait proposer une question simple: Pourquoi les autorités n'ont rien prévu, annoncé? Comment le feu est devenu un piège alors que ces incendies sont prévus, prévisibles etc..

"Qui aurait pu prévoir?" est une question que s'est même posé une responsable du territoire, dans une phrase sous forme de lapsus comparable à ce qu'avait prononcé Emmanuel Macron lors de ces vœux à la Nation.

Pas un mot à propos de Charles David Keeling qui établit une base au Mauna Loa à 3 000 mètres d'altitude pour collecter des prélèvements de dioxyde de carbone à partir de 1958. On donna même son nom à la courbe qui prévenait du danger de l'accroissement du CO2. C'est donc là sur ce territoire à Hawaï que la preuve absolu de l'origine anthropique du dérèglement climatique a été avancé. Cela fait tellement longtemps que le chercheur est mort. Peut-être parce que les quotidiens ne mettent pas les bons titres en UNE? Mais de toutes les manières ce Charles David Keeling, comme tous les autres n'a pas été écouté, entendu.

"Dérèglement climatique et transformation des paysages expliquent en partie l'ampleur du désastre".

Le Déni aussi explique en partie l'ampleur du désastre !

Si c'est un DÉSASTRE on aimerait avoir TOUTE l'explication... Si c'est un DÉSASTRE cela devrait faire les GROS titre ou alors c'est que le journal ne traite qu'en PARTIE la question, comment prétendre informer si vous le faite par petit bout?

Nous avons un gros problème, c'est que depuis 1972 l'ensemble de la communauté mondial sait, connaît est informé que l'on ne peut continuer à chercher la croissance infinie dans un monde fini... C'est une PARTIE de la réponse.

Quand Jacques Ellul et Bernard Charbonneau l'écrivaient dés les années 30, on pouvait parler d'idéologie, mais depuis le rapport Meadows c'est un fait. C'est un phénomène mondial qui a un sérieux impact. Mais Le Monde choisit de privilégier des questions sans intérêt à propos de Barbie qui n'ont aucun impact pour ralentir la sixième extinction en cours.

Les catastrophes, les destructions, des coûts bien supérieurs aux profits que la sainte croissance apportent à 0,001% de la population vont devenir totalement insoutenables. Des morts, des pièges, des impacts, phénoménales à échelle mondial... et les quotidiens vont mettre ces mêmes mots sur leur premières pages mais en se trompant toujours de place?

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