Ce soir ou jamais l’excellente émission de Frédéric Taddeï avait eu la bonne idée, hier soir, jeudi 17 septembre, d’invité un des membres de la Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social présidée par Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie.
Je suis rentré plutôt chez papa (voir épisode précédent à propos de mes déboires avec le fisc) pour regarder la télé, je me réjouissais de voir Paul Jorion et Agnès Sinaï. Et puis j’ai vite déchanté : pas de débat excitant. Le système Sarkozy fonctionne à plein. Tout le monde partageait le même avis : le P.I.B. ce n’était pas forcément le nec plus ultra
Roger Guesnerie, a donc tenu des propos mesurés et performant…
Et puis très vite la machine télévisuelle a formidablement fonctionné pour qu’aucun débat ne soit possible, le psychanalyste Jacques-Alain Miller, eût été invité pour cela qu’il n’aurait pas agi autrement. Mesurer le bien être c’était pour lui la porte ouverte à toutes les fenêtres. Il prenait les choses de haut, et parlait longuement pour s’interroger sur tout autre chose que la performance économique. Il eut dit cela en fin de débat, c’était un contre point intéressant. Mais en bon impérialiste Jacques-Alain Miller montait au filet et tapait sur toutes les balles. Il a désarçonné tout le monde. Ses prises de parole démesurées ont empêché Paul Jorion de déployer tout son humour et son ironie face aux paroles attendues du défenseur du capitalisme Xavier Lagarde. Un juriste pour parler d’économie, il ne pouvait faire le poids. Il aurait fallu inviter un vrai bout en train du libéralisme, un Madelin, un Devidjian, mais ce n’est plus à la mode le libéralisme, même Sarkozy, il fait semblant d’être pour un état fort
Heureusement, Agnès Sinaï, vers la fin, presqu’en désespoir de cause, s’est insurgée et a essayé de demander au grand psychanalyste pourquoi il y avait un tel aveuglement par rapport à la catastrophe que nous vivons. Il n’y a eu aucune réponse. Jamais donc à la télévision ? la prochaine fois, je rentrerais plus tard, ou alors bourré, ou mieux je ne rentrerais pas.
Je ne blâme pas les participants de l’émission, mais franchement, je me souviens qu’avant à la télé, il avait de vrais débats, si si. J’ai vu récemment, pour mon boulot, une émission de Bernard Rapp -le regretté- son émission s’appelait Caractère et en un débat, avec Francis Fukuyama, on comprenait tout de son bouquin sur La Fin de l’histoire. Mais c’était un temps déraisonnable, où les animateurs avaient leur mot à dire et où certain n’avait pas le mépris du public.