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Billet de blog 21 octobre 2022

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La maladie infantile française

Nous vivons la sidération devant le récit d’un crime atroce qui a détruit la vie d’une petite fille. Nous vivons aussi par ricochet la preuve de la maladie mentale de notre pays.

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Illustration 1
capture d'écran © Pol

Lola a été sauvagement tué, selon les informations qui nous parviennent - mais, de fait, personne n’en sait rien factuellement, sauf les enquêteurs. Quelque soit la manière dont elle est morte, il est inconcevable pour chacun d’entre nous d’apprendre qu’une fillette de 12 ans qui rentre de son collège - a deux pas de chez elle- soit tuée, dans des conditions atroces. La réaction face à cette horreur est forcément émotionnelle.
C’est incompréhensible, épouvantable, traumatisant, mais les parents et les proches vivent un "drame" qu'aucun d'entre nous ne peux mesurer. Il semble que bien peu de politiciens aujourd'hui en ai simplement conscience.

Selon toutes vraisemblances - mais je parle sans savoir - il s’agit d’un événement imprévisible, horrible mais rarissime; C'est exceptionnel, et tous les observateurs, sociologues, spécialistes, sérieux qui s’occupent des homicides en France peuvent dire que notre pays est un endroit ou la sécurité n'est pas un problème de première importance quoiqu'en disent les professionnels de la peur. Les  homicides généralement se déroulent dans la cellule familiale. Avant on appelait cela des crimes passionnels et depuis peu notre société a progressé et le nom à changé en « féminicide ».

10 % des enfants connaîtraient l’inceste, mais là, l’horreur continue, et la société ne progresse pas pour « éradiquer » le phénomène… Je n'entend aucun professionnel de la défense de l'ordre en parler.

Pourquoi je tiens des propos apparemment hors sujet ? Parce qu’il faut appuyer son raisonnement sur des faits, l’insécurité en France est bien moindre que certains ne le prétendent. C'est un phénomène moins grave que d’autres…Notre pays vient de se faire condamner pour ne pas avoir su se préoccuper de ses propres règles en matière de qualité de l’air. Et il s’agit de 40 000 morts prématurés par an. Je n'entends pas les politiciens de droite ou d'extrême droite hurler. Il y a certainement au moins une enfant de 12 ans souffrant d'asthme dans ces personnes et l'État devrait être condamné aussi pour « non assistance » à personnes en danger…

L’horrible destin de LOLA permet malheureusement de comprendre une chose sur l'état de notre pays.

50 ans de dénonciation des scientifiques par rapport au dérèglement climatique et à la destruction de la biodiversité ne déclenchent pas les grands cris. L’annonce des mêmes scientifique de la fin probable de l’humanité ne fait pas bouger le sourcil à quiconque à la droite de l’échiquier politique, ni ne fait la UNE de BFMtv, ou de Cnews, mais la mort de LOLA provoque une logorrhée indécente, une agitation stérile.

Je ne vais pas ici décrire les émissions de télévisions, de désinformation en continue, consacrées au sujet, ni les propos de Zemmour et de sa clique, il ne mérite aucun regard, ni commentaire.


Mais la folie - je pèse mes mots - apparaît quand un candidat au poste de dirigeant du Parti Républicain (le mal nommé) déclare qu’il va déposer une loi pour que l’État puisse être condamné pour "non assistance" à Français en danger. Nous sommes là en plein délire. L’idéologie réactionnaire, dois-je dire xénophobe et raciste, pousse un responsable d’un parti soit-disant de gouvernement à parler ainsi.


Alors que nous savons tous - plus ou moins - que le monstre n’existe pas, que la jeune femme qui a tué, violé, massacré (c’est selon ce qui vous voulez entendre) est probablement - je n’en sais rien -  prise dans un acte délirant. Tout " responsable " politique - si ce mot à une sens - devrait comprendre que s’il y a un problème, c’est une question de manque de moyens pour la psychiatrie dans notre pays et pas autre chose. La communication, l’information sur ce fait divers sordide a permis de monter un récit effrayant, l’histoire d’une SDF, probablement droguée et perdue… Mais ce n’est pas ce qui transparaît un peu plus tard.

Quand on voit les images diffusées par TIK TOK de la prévenue, nous ne voyons pas l’algérienne arriérée, la SDF paumée, la folle furieuse, le monstre que tous voudraient décrire. Nous voyons une jeune femme d’ici, pas différente de nos filles ou de nos sœurs.

Alors pourquoi Madame Macron a-t-elle fait une déclaration pour dire qu’il fallait protéger nos enfants et qu’il y allait avoir des mesures (les quels)? Pourquoi Zemmour peut-il se permettre de créer un mot "francicide"?  Pourquoi tous ces politiciens du centre, de la droite et des extrêmes de la droite s’agitent? Ils nous montrent leurs fantasmes, leurs croyances, leur démagogie, ils essayent comme depuis 50 ans, de raconter l’histoire des vilains étrangers qui viennent égorger nos filles et nos compagnes, alors que l’immense majorité des immigrés - surtout ceux venus d’Algérie - sont venus défendre notre patrie pendant les guerres et bâtir notre croissance.

Un célèbre présentateur de télévision - poujadiste ou démagogue - avait répété à 20 H  "La France a peur". Mais encore une fois - avec la mort de LOLA - on peut seulement avoir peur de ces discours fou, de cette psychose post coloniale,  de ce délire qui pousse une grande partie des politiciens en activité à désigner des boucs émissaires. "La peste est là, brûlons les Juifs" disent à leur manière ses penseurs du Moyen-âge qui cherchent les sorcières, là où la réalité et la rationalité nous racontent autre chose. Les vilains, les méchants, les pervers, les toxiques sont ceux qui ont l’indécence de plaquer leur fantasme sur un drame terrible, différent et horrible commis par une jeune femme malade (très probablement). 

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