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Pierre Oscar Lévy, retraité, cinéaste, scénariste, etc...

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Billet de blog 24 avril 2025

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LA NORME ÉNORME

Incroyable scène à France-Inter ce matin, où la foi dans la parole libératrice se voit, s'entend, s'écoute. Et puis je doute. La question n'est pas celle du SILENCE, mais celle d'une NORME acceptée, reproduite, non remise en question...

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Les 7/9 de France Inter © France Inter

Quand François Bayrou dit qu'il n'a "Jamais" su, il conforte cette organisation perverse de la société.
En effet, par expérience, je suis une "victime" aussi. Mon professeur de Français, Dutertre, mon professeur de latin, Romhieu, au Petit Lycée Condorcet (une collège donc) me frappaient et frappaient chacun d'entre nous à son tour, à chaque cours, en 1965, en plein Paris, et pas dans une vallée perdu au milieu d'un congrégation de pervers... Je suis aussi victime d'une série d'agression sexuelle... la dernière bénigne (mais bon?) sur la scène même de la remise des prix à Cannes, au Festival, en 1983, devant les photographes et la salle pleine... L'agresseur, Helmut Berger, qui m'a "seulement" mis la main au cul (d'une manière incroyable de technicité) la fait presque innocemment. Et je n'ai rien dit, j'ai fait le "gros yeux" comme pour gronder un enfant turbulent... Les baffes ou les coups de règles, reçu a dix ans, c'était NORMALES! Si j'avais chouiné auprès de mes parents j'aurais été puni par eux. Quand j'ai réellement été quasiment violé à 14 ans à la cinémathèque Chaillot, où j'ai vraiment été "sidéré" - j'ai écrit un blog ici pour parler de ma sidération - si j'en avais parlé, mon père aurait dit simplement "Espèce de pédé, tu l'as bien cherché" (une référence à mes cheveux longs et pas à ma sexualité inexistante à l'époque)... La fille de François Bayrou, Hélène Perlant et Alain Esquerre dans ce long dialogue dédouane un ministre de l'Éducation nationale, (un homme qui a fait sa réputation de "fermeté et de justesse" en filant une claque à un petit enfant parce qu'il "lui faisait les poches"). C'est assez drôle et pervers à la fois... François Bayrou serait - en écoutant cette émission -  "victime", alors qu'il a consenti totalement à une système qu'il incarne, en donnant l'exemple en "Filant des baffes".

Ce n'est donc pas seulement à Notre-Dame de Bétharram, ni seulement dans les institutions catholiques (probablement les plus pernicieuses mais c'est une autre question) mais bien un système PERVERS GLOBAL de notre société qui ne considère pas vraiment le droit des enfants...C'est documenté partout, dans les crèches, à l'école, chez les juges, dans les organisations et associations qui sont censées les protéger.

Il y a peu une amie -aujourd'hui - a vécu le même genre de scène que dans ma jeunesse. Dans sa famille, devant elle et son petit frère, sa sœur cadette se plaint d'avoir été violé par son cousin. Le père la tance du regard et lui dit: "Tu vois comme j'avais raison de te mettre en garde contre le fait de fumer des joints". Point barre, fin de l'incident. Mon amie n'a rien dit sur le moment, les deux sœurs ne se sont pas révoltées. Dans cette famille catholique la parole du père pèse. Le droit des enfants, cause nationale?

Alain Esquerre découvre l'eau chaude, Alice Miller a écrit des tas de livres depuis 1980 (que j'ai pratiquement tous lu) pour expliquer le poids de la violence sur la vie des enfants. Ils existent des centaines de milliers d'ouvrages qui permettent d'expliquer combien Hitler a été violenté pendant son enfance... Mais aujourd'hui même si la libération de la parole se fait... est-ce pour dédouaner le Premier Ministre de ses responsabilités? Qu'il sache ou non, qu'il mente ou non, qu'il est voulu se voiler la face ou pas... sa responsabilité reste entière. Les "chefs" doivent assumer les fautes de leurs subordonnées.. et le système pervers de prédation sur les enfants est global...

Les enfants, quelques fois, sont considérés comme la propriété de leur géniteurs, avec moins de droit que leurs chiens, ou que leur bagnole...

Souvent quand je vois une mère ou un père hurler sur leur môme - visiblement pour rien- en pleine rue, je me tourne vers le môme et lui dit doucement: "c'est dur, mais tu finiras par te libérer!" et quand j'ai plus de courage je dit au parent (jamais quand ils sont deux) "bravo vous avez mis au Monde pour cela, c'était bien la peine!" Je sais c'est idiot.

Ce n'est pas avec Emmanuel Macron qui a tant promis, ni avec tous les ministres qu'il a nommé que le nombre d'enfants tués par leur parents a diminué... Les enfants placés finissent pour certains à la rue, à 18 ans, alors qu'il avait à son programme la fin des SDF... je pourrais continuer longtemps.

La seule réponse possible à tout ceci, serait de créer un Ministère dédié aux droits des enfants, confié à des personnes moins perverses que la normale.

Illustration 2
"Une" du quotidien Le Monde.

https://www.youtube.com/watch?v=DCXeFAiMP4s

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