Cela fait 300 jours depuis le jeudi 21 octobre 2010, qu'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, journalistes à France Télévisions, ainsi que leurs trois accompagnateurs Afghans, sont retenus en otages en Afghanistan. Pourtant quand la machine de communication de nos grands gouvernants utilise ce mot ce n'est pas pour parler d'eux ou des otages Français au Niger. Cela finit par être obscène.
Ça suffit. Le port, ses entreprises et la population ne peuvent être éternellement otages non volontaires de petits groupes d'individus traités de manière très privilégiée, a dit à la presse le président du conseil de surveillance du grand port maritime de Marseille Patrick Daher.
Christine Lagarde, Nicolas Sarkozy, par exemple, nous ont expliqué: On n'a pas le droit de prendre en otages des gens qui n'y sont pour rien, dans leur vie quotidienne. En prenant en otage l’économie, les entreprises et la vie quotidienne des Français, on va détruire des emplois. L’entreprise qui n’aura plus de fioul, qui n’aura plus de bitume alors qu’elle travaille dans les travaux publics, qui ne pourra plus avoir ses livraisons, elle va fermer. Et c’est encore une fois les petits qui vont trinquer pour les autres !
Wilkipédia dit qu’un otage est une personne retenue prisonnière par un preneur d'otage, et dont la vie sauve et la libération dépendent d'une exigence à remplir par une tierce partie.
En septembre on nous avait en parlé d’une menace terroriste absolue sur la France. Il y avait même un danger à aller manifester, un danger à se retrouver dans des lieux publics tant le terrorisme aveugle pouvait frapper n’importe où.
La grève nous a au moins libéré et sauvé du danger terroriste ?
Bizarrement depuis la réussite de la mobilisation contre la réforme des retraites, cette menace terroriste s’est volatilisée… Bizarre!
Les terroristes qui menacent la France, n’ont-ils aucune autre existence que dans les phrases des communicants du pouvoir ?
Des mots, toujours des mots…
Ceux qui retiennent Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, eux sont réels.
Dans le petit lexique des communicants de l’Élysée, il y a aussi le mot blocage. Je ne vais pas énumérer encore une fois toutes ces phrases répétées à ce propos, toujours les mêmes, par les ministres et les députés…
Dans la vie des autres cet excellent film sur la Stasi, il y avait un cours pour flic, donné par le principal protagoniste. Il expliquait qu’on pouvait diagnostiquer un mensonge proféré par celui qui était interrogé, quand celui-ci continuait à employer les mêmes mots, dans un récit toujours identique… Nos dirigeants seraient vites démasqués par la Stasi…. Les éléments de langage fleurissent tous les jours, de mauvaises manières… Il n’y aura pas de pénurie d’essence. Ensuite Les difficultés d’approvisionnement seront vite réglées, Enfin il faut en finir avec les blocages et la prise d’otage.
Il faudrait apprendre à ces communicants que la communication, ce n’est pas ce qu’ils disent mais ce que nous entendons. Et maintenant nous sommes tous comme des membres bien formés de la Stasi, nous n’entendons que le mensonge. Quand ils disent otages, nous entendons clairement le petit bruit de la mécanique de fabrication de la communication. Même chose pour l’annonce de la menace terroriste qui avait été si mal usiné. Même histoire quant à l'édification de l'épisode autour des Roms.
Ceux qui bloquent la France, sont bien ceux-là mêmes qui dénoncent le blocage. C’est évident pour tout le monde, même pour les Belges.
Paul Magnette un Ministre socialiste Belge, au cours d’un entretien avecdes journalistes de la Libre Belgique juge ridicule de penser rattacher la Wallonie à la France, un pays qui a une culture aux antipodes de la nôtre(des Belges!)sans concertation sociale et où le gouvernement Français cherche à imposer autoritairement une lois sur les pensions.
Si même les Belges ont compris, on a de quoi s’inquiéter pour les otages, parce que ce gouvernement vraiment il ne fait rien d’autre que de bloquer nos vies, l’histoire, la liberté… et j’en passe.