
Moraliser la classe ouvrière, moralisation du peuple, définit le Larousse du début du siècle dernier, comme si la classe dangereuse, c’était la classe laborieuse, comme si les prédateurs, les arnaqueurs, les voraces, les insatiables appartenaient au camp des travailleurs.
Tous les mots sont piégés, triturés, trahis, et aujourd’hui le mot à la mode qui tombe de la bouche de nos dirigeants, et des grands communicants c’est Moralisation.
Il faut moraliser la vie publique, moraliser la finance et le capitalisme, comme si le profit pouvait être une affaire de morale
J’ai du mal à comprendre comment tout le monde n’est pas plié de rire devant ce genre de déclarations ?
Quand ils parlent de moralisation, ils veulent probablement seulement sauver leur moral, pas la morale !
L'État va encadrer les rémunérations des dirigeants des entreprises, là où l’État a des billes . Nous dit-on ! Voilà une réponse sérieuse à la crise ? Cette petite rustine est rendue nécessaire par la colère qui monte chez les petites gens.
Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli, PDG et vice-président de GDF-Suez, n’ont pas décidé, le jeudi 26 mars, de renoncer à leurs stock-options, en sortant d’une église où ils auraient toché par la grâce. Il y avait simplement une grève des salariés de leur groupe. Monsieur Bouton est bien obligé de reconnaître ses torts parce que la grève menace à la Société Générale.
Si les stocks-options, ont été mis en place, c’est bien pour que les patrons soient rémunérés au pro rata de ce qu’ils auraient fait gagner aux actionnaires. La logique voudrait que si on s’attaque aux stock-options, l'on s'attaque en même temps les dividendes des actionnaires. Est-ce bien moral de gagner de l'argent à ne rien faire? (j'écris cela pour ceux qui pensent que c'est scandaleux de recevoir un R.M.I.).
Moraliser c'est une quesiton de bon sens, non? Le bon sens près de chez vous, comme nous disait la publicité!
Et puis vouloir moraliser implique, ensuite, un autre décret, loi, règlement (comme on veut, je ne suis pas difficile) pour supprimer le système des primes, comme à Natixis. Et puis tant qu’à être vertueux, il faudrait détruire les niches fiscales qui permettent par exemple au patron de LVMH – me dit-on dans les gazettes - de ne pas payer d’impôt. Supprimer l'évasion fiscale, les paradis fiscaux etc... Il y en a des Milliards à récupérer pour l'État grâce à la moralisation ! Peut-être que d'avoir un avocat d'affaire à la tête de l'État c'est une bonne aubaine pour la moralistation des finances, parce qu'il doit en connaître un rayon...
On pourrait alors simplement traduire le mot moralisation par l'expression meilleure répartition de la richesse… Mais alors là, personne ni pense vraiment. ce serait être de gauche.
Je me demade si prendre au sérieux les déclarations politiques ce ne serait pas un peu immoral, parce qu'à pousser la logique de ces propositions on remet un peu en cause le fondement même de notre contrat social
Comme je suis naïf, permettez-moi de continuer mon raisonnement.
Partager c’est être altruiste, l'altruisme cette tendance à s’occuper plutôt des autres que de soi-même, est une position bien morale.
Or selon les éthologues, chez les animaux, l’altruisme est même nécessaire à la survie de l’espèce, et cette règle fonctionne autant chez les insectes sociaux que chez les macaques.
Chez l’homme, dans le jeu du dilemme du prisonnier, un modèle mathématique, les joueurs qui adoptent des comportements coopératifs font plus de gains que ceux qui choisissent l’option égoïste et restent dans la course plus longtemps. Transposé dans la vie, cela signifie que les individus altruistes disposent d’un avantage dans un contexte d’interrelations sociales. L’entraide apparaît donc comme une stratégie gagnante au sein d’une espèce socialement dépendante comme l’espèce humaine. http://www.diplomes.umontreal.ca/revue/409/art2.html.
Même les scientifiques vous le disent pour sortir de la crise, on doit s'entraîder.
Il y a d'autres chercheurs qui ont fait tourner des modèles mathématiques de société humaine (des chasseurs-cueilleurs) et le résultat des recherches montrz clairement que pour survivre les individus de ces sociétés ne peuvent ni utiliser le vol, ni la simple froideur du calcul égoïste.
Comme si nous n’avions pas le choix soit la moralisation véritable, soit la disparition en tant qu'espèce.
C’est d’ailleurs ce qu’annonce les chercheurs du G.I.E.C. qui explique que le système capitaliste empêche de mettre en place les mesures nécessaires pour arrêter le dérèglement climatique... Mais dit comme cela évidemment, cela nous obligerait à faire la révolution pour survivre. Et alors Madame Larousse serait certainnement contre cette Révolution. L'image du révolutionnaire moral c'est Robespierre, et sa terreur.
Comme quoi, moralisation, c'est peut-être pas le mot juste. Enfin je me pose la question?