La fête du foot

Un jour que je filmais Alain Bertho (antropologue qui possède un blog sur Médiapart https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho) pour un documentaire à propos de la Révolution (film dont le financement sera interrompu) je lui demandais, avec ma fausse naïveté, quel était l'intérêt de sortir d'un lycée, de renverser une voiture et d'y foutre le feu... (J'avais vu cette scène quelque jour auparavant, à Villejuif)  Il m'a répondu que ce mode d'action (brûler une bagnole) se retrouvait sur tous les continents (même en Chine)! Les lycéens, étudiants, ouvriers, émeutiers qui agissaient de la sorte, le faisaient pour "convoquer" la police. Convoquer la police de manière à être "pris en compte", "entendu" ( pour parler comme aujourd'hui où le gouvernement est sourd au mouvement social)... En gros ce qui paraît irrationnel - détruire pour juste le fait de détruire - est une action tout à fait logique...  Que Bruce Toussaint sur BFMtv nous explique cela calmement, serait la preuvc de la vie démocratique saine de notre pays. Invisibles et ignorés, les manifestants veulent qu'"on les calcule". C'est exactement le mot qui est venu à Alain Bertho. Détruire arbitrairement, cela coûte, et comme cela coûte, alors cela devient un problème, et tout problème mérite une solution... Normalement que les gens manifestent, crient, tapent sur des casseroles, ce n'est pas un soucis. Détruire, c'est grave, puisqu'il y a un préjudice économique. Quelque soit le régime politique cela fonctionne comme cela... Priver les manifestants de sifflets et de casseroles, comme le Ministre de l'Intérieur l'organise est-ce inviter au vandalisme? Est-ce prône la politique du pire? Je suis très étonné, quand Emmanuel Macron ne renonce pas par mesure d'apaisement à sa présence au Stade de France. Il suffirait d'un communiqué de presse : " Je ne voudrais pas donner un prétexte à l'ultra-gauche de créer à nouveau des désordres, dans un soucis d'apaisement, je ne me rendrais pas pour remettre la Coupe, d'autant que c'est du sport, et qu'il faut laisser les sportifs jouer et fêter leur discipline entre eux." Peut-être même que l’agence de notation financière Fitch Ratings remontrait la note de la France, devant tant de sagesse.  Laisser le sport à sa place de sport, la fête à la place de la fête, c'est bien ce qui nous expliquait le même Macron pour justifier sa présence honteuse à la Coupe du Monde de Football au Qatar. 

Son absence ce soir, serait une manière d'entendre la colère légitime de l'immense majorité des français, n'est-ce pas?

Le fait qu'il ne renonce pas, est-il une indication de sa volonté de durcir l'affrontement? Veut-il plus de pouvoir en prétextant la chienlit qu'il organise lui-même? En tout cas toutes ces mesures sont bien inquiétantes - et vont permettre à d'autres agence de notation financière de dégrader la note de la France. Et comme cela n'est pas rationnel, du point de vue du Président, on peut légitimement s'interroger sur son agenda futur?