J’écoute à nouveau François Truffaut sur France Cultureet je comprends pourquoi j’ai toujours eu une réticence devant ses films (vous me direz que cela n'a pas beaucoup d'importance, mais bon, il faut bien que je me défoule) . Il dit : je hais le documentaire. Et puis juste après, l’émission passe une liste de noms de vins, clamée par Jeanne Moreau dans Jules et Jim, une liste comme chez Perec. j'ai pensé que c'était en contradiction avec les propos de Truffaut. Il dit : J’aime la fiction à fond (…) Quand je travaille et que cela ne va pas, je me dis c’est parce que cela fait documentaire. (…) Je suis là pour raconter des histoires, pour mentir. Truffaut n’aurait-il pas vu F. for Fake ? Il donne l’exemple d’un film qui montrerait la traversée en voiture de Paris avec des embouteillages pour appuyer son propos, et parle de vérité, comme si la caméra- vérité était un vrai concept… Dommage que le propos soit si court. Peut-être que le montage de l’émission a réduit sa pensée. Vérité et mensonge, réalité et fiction, cela aurait pu donner un peu plus de développement.
Il dit : Le rêve d’un raconteur, c’est qu’on l’écoute la bouche ouverte. Peut-être que le rêve d’un documentariste se serait au contraire que son film permette l’ouverture d’esprit du spectateur. J’ai dû me tromper, parce que je trouvais qu’il y avait du documentaire dans les 400 coups, que le commentaire de Jules et Jim (qui va à toute vitesse) prenait en main le récit comme dans un documentaire. Enfin l’Enfant Sauvage m’a paru tout à fait documenté. Mais je crois que c'est un faut débat, fiction et documentaire, ce ne sont que des ctégories marchandes. Même si Truffaut ne le veut pas, il y a des moments aussi beau que des documentaires dans ces films, il y a dans tout film un peu de documentaire et un peu de fiction quelque soit l'étiquette.

Enfin moi, pour ce qui me concerne plutôt que bouche bée j'aimerais que les spectateurs ne gobe pas toute les mouches, qu'il ne soit pas fasciné... C'est agréable d'être fsciné, probablement, mais après il ne reste plus qu'à se coucher avec son intelligence endormie.