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Billet de blog 21 juillet 2025

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Rentrée 2025 : reconnaître clairement un véritable droit à la déconnexion des élèves

É.Borne a annoncé la suspension des mises à jour des ENT de 20h à 7h le lendemain et le week-end, à la rentrée 2025.Cette annonce ne change pourtant rien au problème de fond : les élèves auront toujours l'injonction de se connecter à l'ENT, à internet donc, pour faire leurs devoirs.Nous lançons une campagne nationale pour faire valoir le droit à la non connexion des élèves et enseignants.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Avec la récente annonce d'Élisabeth Borne d'une suspension des mises à jour des ENT (Espaces Numériques de Travail) 1 entre 20h et 7h le lendemain ainsi que le week-end, à partir de la rentrée 2025, l'Éducation Nationale fait référence sur son site à une « forme de » droit à la déconnexion.

Pourtant, c'est un véritable droit à la déconnexion, à la non connexion des élèves que l’Éducation Nationale doit garantir pour les familles qui le souhaitent.

Car l'accès aux ENT sera tout de même toujours possible durant ces plages horaires, même sans nouvelles actualisations, tout comme entre 7h et 20h.

Cette annonce ne change donc rien au problème de fond : les élèves auront toujours l'injonction de se connecter à l'ENT, à internet donc, pour l'école pour faire leurs devoirs.

Et qui est là pour encadrer ces connexions à internet pour les devoirs dans les familles dans lesquelles les parents travaillent ? Et, même dans le cas où un parent serait présent, a t-il la capacité de surveiller véritablement son enfant sur internet, et a t-il envie de ce rôle de vigile suspicieux ?

Alors bien sûr, l'usage de ces outils n'est pas homogène sur le territoire et certains établissements ou enseignants en font un usage plutôt limité ; pour le moment ? Mais force est de constater que de plus en plus d'établissements les mettent en place, et les rendent inévitables pour certaines démarches, projets ou pour les devoirs notamment. C'est justement parce que l'éventail des usages est si large et hétérogène et qu'il convient de ne pas en faire un impensé.

Il est temps que l'on considère les impacts des ENT sur la vie de l'élève dans son entièreté. Car les ENT ne s'utilisent pas sous cloche et de façon isolée : ils requièrent une connexion internet qui ouvre la porte à d'inexorables glissements vers des contenus à risque ou inappropriés, et à tout le moins fort éloignés des contenus éducatifs.

Est-ce bien là le rôle de l'Éducation Nationale que de permettre l'accès à ce type de contenus?

De plus, les ENT sont souvent la cause du premier smartphone donné à l’enfant.

Les élèves actuels ne doivent pas être une génération sacrifiée parce que l'on prendrait ce sujet à la légère. Car pour certaines familles, leurs usages n'est pas léger. Il y a quelques années à peine cela était pourtant simple : la panoplie de l'élève était constituée d'agendas, de cahiers de correspondance, de bulletins de note papier. Nous connaissons donc la solution, nous savons le faire. Ne repoussons plus la décision qui s'impose :

- Communiquer clairement le droit des familles qui le souhaitent à pouvoir arrêter le recours aux ENT pour les élèves, tout simplement -

D'autant plus qu'une question reste sans réponse : quels sont les véritables bénéfices des ENT pour les élèves?

Nous parlons bien d'un droit à ne pas les utiliser, et à avoir une alternative véritablement proposée par l'institution scolaire.

Car, par ailleurs, certaines familles peuvent vouloir y avoir recours. C'est leur droit également.

Mais pour d'autres familles, l'accès à internet requis par les établissements scolaires, de plus en plus souvent associé à la distribution de matériel informatique individuel à l'élève et à rapporter à la maison (tablettes, ordinateurs), fait « rentrer le loup dans la bergerie ». C'est pour ces familles le début d'une bataille pour réguler le temps d'écrans pour leurs enfants, une véritable « chasse » aux écrans pour certains.

Pour elles, les ENT portent atteinte à leur liberté éducative, notamment au sein des familles qui font le choix de préserver leurs enfants des outils connectés au sein de leurs foyers.

De plus en plus de parents témoignent que ces ENT sont LE début de la perte de contrôle sur l'accès de leurs enfants aux écrans.

Des témoignages sont compilés sur notre site que vous pouvez retrouver ici

Le rapport du 30 avril 2024 de la Commission réunie par E.Macron sur les écrans et les jeunes souligne d'ailleurs l'« injonction paradoxale qui conduit les jeunes élèves à passer du temps sur les ENT et à les consulter à des heures indues alors que, dans le même temps, il leur est demandé de modérer leurs usages des écrans »2

Nous ne demandons qu'une chose : que ceux qui souhaitent conserver l'accès aux ENT puissent le faire, mais que ceux qui vivent cela commune une atteinte à leur liberté éducative au sein de leur foyer puissent eux le refuser.

Ainsi, nous lançons aujourd'hui une campagne nationale pour faire valoir le droit à la non connexion des élèves et des enseignants.

 Pour que les familles, les enseignants se saisissent, s’ils le souhaitent, de leur droit à refuser cet outil dont les effets collatéraux sont loin d'être anodins.

Pour en savoir plus et voir notre campagne, c'est là 

Les membres de l’association Pour un Droit à une Scolarité Libre de Numérique

Parce qu'éduquer au numérique n'est pas éduquer par le numérique.

1 Les ENT, Espaces Numériques de Travail, remplacent peu à peu les agendas, les cahiers de correspondance. Des blogs y sont développés et les notes des élèves y sont également mises à disposition par exemple.

2 Commission Écran réunies par E.Macron, avril 2024, « À la recherche du temps perdu »

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