Motivées, motivées...

Semaines de pause à l’atelier Prendre mots de la Maison des femmes de Saint-Denis (93), en raison des vacances scolaires.
Jusqu’à présent, dans nos précédents posts, nous avions surtout présenté des textes courts, des réflexions personnelles, de brefs jeux autour des mots. Certaines participantes toutefois proposent des textes plus scénarisés, plus théâtralisés. Ainsi, cette réflexion en forme de dialogue :

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La motivation
-  La motivation endogène s’oppose à la motivation exogène. Ça vient du grec, surement, cette paire de mots : endo-exo, tout ça, enfin tu vois ce que je veux dire. Bref il y a la motivation endogène qui est l’opposé de la motivation exogène. Endogène ça veut dire « qui est générée de l’intérieur ». Endo ça veut surement dire « dedans » en grec, mais bon il faudrait vérifier exactement l’étymologie du suffixe, non, du préfixe, enfin bref.

- La motivation endogène vient de l’intérieur de soi, au-dedans des entrailles, du moi profond. Elle nous illumine comme la flamme d’une bougie dans un … comment ça s’appelle déjà ? Quoi, le genre de bougeoir là qu’ils nous faisaient faire à l’école : tu mets la bougie dedans et ça projette des ombres, c’est assez joli. Ah oui, un photophore. Enfin bon bref, la motivation endogène ça fait ça : ça nous illumine de l’intérieur, ça nous fait grandir comme l’eau fait pousser les plantes, et ça nous fait gravir des montagnes. Tout d’un coup ! On franchit la cordillère d’un pas de géant. Ou petit à petit … petit pas, par petit pas. Doucement mais aussi surement qu’une limace têtue.

- Et l’autre alors… la motivation anxiogène ?

- L’exogène tu veux dire ? Non parce que exogène c’est pas exactement pareil qu’anxiogène quand même. Enfin ça se ressemble quand même c’est vrai. Ça vient du grec, les deux, enfin je crois. Anxio c’est la peur, et exo l’extérieur. Enfin ça paraitrait logique, mais bon faudrait vérifier. Mais bref, la motivation exogène c’est celle qui vient du dehors et qui te met la pression tout autour, comme l’eau autour d’un plongeur qui descends dans la fosse de plongée. Ça comprime.

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L’atelier « Prendre mots » vise à permettre aux femmes vulnérabilisées et victimes de violence, prises en charge dans le parcours de soin de la Maison de femmes de l’hôpital Delafontaine, de s’exprimer dans le cadre d’exercices d’écritures encadrés. Ce n’est pas un groupe de parole mais une espèce de cercle de jeux de mots, animé par la photographe et autrice Louise Oligny, la dessinatrice, créatrice et autrice Clémentine du Pontavice et la journaliste Sophie Dufau. Pour retrouver tous nos posts, cliquez ici.