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Billet de blog 6 mars 2024

« Débordement : action d’une femme qui peut enfin s’exprimer »

Suite du jeu des définitions subjectives au sein de l’atelier “Prendre mots” de la Maison des femmes de Saint-Denis (93). Ou il fut aussi question de hors-bord, de meuble, et de batteurs électriques.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Au delà des définitions normées du dictionnaire, chaque mot à une résonance personnelle. C’est à ce petit jeu, que nous nous sommes prêtées au sein de l’atelier de la Maison de femmes de Saint-Dénis (93), le lundi 4 mars (tout comme nous l’avions fait le 27 février). Cette fois, il n’y eu que deux mots. Chacune en a écrit sa définition ou ce qu’il lui évoque. Et forcément, tout se discute. 

Debout :
    ⁃    Position stable qui n’est ni assis, ni couché, ni accroupi, ni à quatre pattes, ni à genoux et qui se tient sans autre tuteur que soi-même.
    ⁃    Se remettre (debout)
    ⁃    Sept fois tombé, huit fois debout
    ⁃    Debout là dedans !
    ⁃    Position du corps à la verticale avec les pieds par terre et la tête en haut. Est au milieu tout le reste. Cette posture peut être branlante, mais peu importe : tant qu’on est debout, on n’est pas couché.
    ⁃    Qui se donne l’air vertical mais qui peut avoir le vertige.
    ⁃    De chandelle (deux bouts)
    ⁃    Qui marche sur ses deux pattes, fière de son histoire
    ⁃    Se dit de l’homme qui meuble ma chambre.
(Là, il y a un blanc… personne ne comprend. « Vous ne connaissez pas l’homme-debout ? C’est une armoire un peu étroite avec deux portes et souvent un tiroir au milieu. Mais c’est peut-être un meuble régional ») 

Débordement : 
( « Personnellement, je ne vais pas tenter le diable, je vais donc ignorer ce mot. »)
    ⁃    Action de déborder, être hors-bord. L’eau comme la vague qui se rebiffent et prennent du terrain.
    ⁃    Action d’une femme qui peut enfin s’exprimer. 
( « Souvent, c’est pas bon de déborder… faudrait mieux éviter. Mais là, j’ai envie de faire de la gymnastique, de faire des sauts de biche, la roue, de m’asseoir sur le fauteuil à roulettes et rouler et faire des tours. » Elle se lève, saute et tente une roue mais l’espace est trop exigu pour prendre un élan)
    ⁃    Débordement(s) secs ou liquides, abondants ou brefs, chauds ou froids, en bref, tout ce qui s’écoule hors de mon corps, ça sort depuis l’intérieur, ça me submerge vers l’extérieur, comme un transbordement du dedans vers le dehors.  
    ⁃    Qui déverse le trop plein. 
    ⁃    Ce que la résilience nous interdit (voir les mots de la semaine dernière)
    ⁃    Se sentir vivante, débordante d’émotions
    ⁃    Après la cocotte-minute.
(S’en suit une discussion sur le bon usage de la cocotte minute et les appareils ménagers, … et cette sentence définitive : « Dans la vie, il y a deux catégories de personnes. Celles qui ont des batteurs électriques et celles qui n’en ont pas ». Eclat de rire général)

***

L’atelier « Prendre mots » vise à permettre aux femmes vulnérabilisées et victimes de violence, prises en charge dans le parcours de soin de la Maison de femmes de l’hôpital Delafontaine, de s’exprimer dans le cadre d’exercices d’écritures encadrés. Ce n’est pas un groupe de parole mais une espèce de cercle de jeux de mots, animé par la photographe et autrice Louise Oligny, la dessinatrice, créatrice et autrice Clémence du Pontavice et la journaliste Sophie Dufau. Pour retrouver tous nos posts, cliquez ici.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.