A l’atelier « Prendre mots » de la Maison des femmes de Saint-Denis (93), les participantes, un peu plus nombreuses, s’installent dans les contraintes que nous leur proposons (voir le premier billet de ce blog). Les textes qui en émergent dansent avec les mots, les collages, les images. Brève sélection des trois premières semaines :
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Agrandissement : Illustration 1
C’est l’histoire de deux sœurs, nourries du même lait, débordant de lumière, éclaboussées de jour, elles grandissaient sans l’ombre d’un doute. Ignorant de la vie les durs passages. Un matin, elles découvrent une marguerite dans le jardin, vers le vieux pommier. Elles se précipitent pour l’arroser. 2 sœurs et une jeune Marguerite entre elles et c’est tout.
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J’ai découvert un passage vers un monde d’ombres. Je m’y suis précipitée.
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Marguerite, légère, ignore qui elle est. De son identité éclaboussée d’ombre elle ne sait rien. Elle s’invente une sœur et l’arrose de toute son imagination.
Sœurs éclaboussées, dans l’ombre nourries. Marguerites légères, ignorantes.
Ensemble elles découvrent un tobogan secret obscur. Elles ignorent tout de la chute qui vient. Et soudain Plouf.
Précipice, découvertes, débordement, cataclysmes.
Combien de temps me faudra-t-il pour retrouver l’âme légère d’une Marguerite nourrie du soleil du matin. Orpheline de mon enfance, j’entre dans le dur. Mais je sais que j’en sortirai à condition de me reconstituer une famille.
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Agrandissement : Illustration 2
Debout la femme forte /
Les pieds partent au combat / S’envolent dans l’ombre ramenée / Eclaboussure au passage de la vie / Bouger l’âme nourrie par les grandes décisions / Personnes ni les enfants ne se découvrent au soleil / Le jour de la rencontre, le débordement de la lumière / Spectaculaire, libre puis légère / Rassurée, elle va précipiter l’avenir /A merveille se lève pour arroser et tenir / La vie retrouvée / Debout femme libérée
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L’atelier « Prendre mots » vise à permettre aux femmes vulnérabilisées et victimes de violence, prises en charge dans le parcours de soin de la Maison de femmes de l’hôpital Delafontaine, de s’exprimer dans le cadre d’exercices d’écritures encadrés. Ce n’est pas un groupe de parole mais une espèce de cercle de jeux de mots, animé par la photographe et autrice Louise Oligny, la dessinatrice, créatrice et autrice Clémence du Pontavice et la journaliste Sophie Dufau. Pour voir tous les billets de l'atelier, cliquer ici.