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Billet de blog 12 juillet 2024

Les bonus de l’été via la Maison des femmes de Saint-Denis

L’atelier « prendre mots » reprendra en septembre. En attendant, voici trois livres parus récemment et écrits par Louise Oligny et Clémentine du Pontavice, deux animatrices de cet atelier. Du polar et de l’intime.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Avec ADN Féminin (ed. Black Lab, juin 2024), Louise Oligny revient avec les nouvelles aventures de Diane Choinière, dont on avait fait connaissance au cours du premier polar de l’autrice, Colère chronique, paru en 2023. 

Louise est photographe, Diane aussi. Louise a créé (avec Clementine du Pontavice) l’atelier « Réparer l’intime » à la Maison des femmes de Saint-Denis (93), Diane travaille au Chateau des femmes de Saint-Denis. Louise est pleine d’énergie, Diane est pleine d’initiatives, 

Louise est drôle, Diane est fantasque : elle met son nez partout et ses maladresses manquent à chaque fois de faire capoter l’enquête policière. 

ADN féminin commence par la découverte du corps d’un homme sous le chapiteau où des femmes qui ont un jour été « abimées, violées, battues, déchirées » ont été ce soir voltigeuses et jongleuses, Elles qui auraient pu être « des oiseaux tombés du ciel, les voilà qui s’envolent » lors de ce sublime spectacle. Mais le cadavre d’un homme est découvert, la tête renversée et la gorge ouverte. La capitaine Coralie Gignac se voit confier l’affaire. Le cadavre avant d’en être un, était un malfrat, condamné pour violences sur son ex-épouse, sur laquelle se portent immédiatement les soupçons. Jusqu’à ce qu’un deuxième corps d’homme soit retrouvé, assassiné, et que toutes les cartes soient rebattues. Coralie, froide et méthodique, mène l’enquête. Diane s’en mêle aussi, avec sa fougue et beaucoup moins de méthode.

Un polar choral, où chaque chapitre donne la parole à l’une de ces deux protagonistes et entre lesquels s’intercale le récit, les pensées, les colères de la personne qui tient l’arme des meurtres et brouille toutes les pistes. Une intrigue menée à cent à l’heure, drôle souvent, grave aussi : depuis sept ans que Louise Oligny travaille à la Maison des femmes, elle a une certaine expertise des mécanismes de l’emprise, des violences faites aux femmes, de l’engrenage dans lequel elles sont tenues et la quasi-non prise en compte de leur sort par les instances policières. Mais par la magie de son écriture, de ces sujets éminemment graves, elle parvient à construire un récit féministe, engagé et réjouissant.

  • Louise Oligny sera présente au festival Polartifice,
    5e festival du roman policier du Touquet-Paris-Plage
    les 13 et 14 juillet prochains.

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Clémentine du Pontavice a elle publié cette année deux livres illustrés en avril et mai, davantage tournés vers un jeune public. 

Illustration 2

Le premier, 10 idées reçues sur la sexualité pour une intimité joyeuse (ed. Glénat), est cosigné avec Alice Dussutour avec une préface de Didier Valentin (alias Dr Kpote). En plus de 110 pages format BD, l’ouvrage aborde l’arrivée des premières règles, les injonctions sur la forme que doivent prendre nos corps, la virginité, la masturbation, le consentement, le porno, les infections sexuellement transmissibles, la contraception… Largement illustré avec des personnages de toutes formes et de toutes couleurs, avec de jolies des planches d’organes génitaux et un dico du sexe, accompagné de micro interview de sexologue, sage-femme…, ce livre résolument joyeux et instructif est à mettre en toutes les mains, même les plus âgées. Car, « la sexualité est comme un langage qu’il faut réinventer avec chaque partenaire et tout au long de sa vie », explique une sexologue. 

Illustration 3

Le second livre de Clémentine du Pontavice, Journal intime de mon cœur (ed. L’école des loisirs), s’attache toujours sur le mode du livre illustré, à raconter les changements dans les corps et dans les cœurs d’une bande de copines qui à la rentrée en classe de 6e ont été séparées. Qu’est-ce que l’amitié, l’amour ?  Comment découvre-t-on le désir, le plaisir et… la jalousie ?  Avec en guise de postface, un échange de mails entre ces jeunes adolescentes fictives et le docteur Ghada Hatem-Gantzer, fondatrice de la Maison des femmes de l’hôpital Delafontaire à Saint-Denis (93)

Sophie Dufau, ex-journaliste à Mediapart,
et troisième comparse de
l’atelier « Prendre mots » de la Maison des femmes. 

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L’atelier « Prendre mots » vise à permettre aux femmes vulnérabilisées et victimes de violence, prises en charge dans le parcours de soin de la Maison des femmes de l’hôpital Delafontaine, de s’exprimer dans le cadre d’exercices d’écritures encadrés. Ce n’est pas un groupe de parole mais une espèce de cercle de jeux de mots, animé par la photographe et autrice Louise Oligny, la dessinatrice, créatrice et autrice Clémentine du Pontavice et la journaliste Sophie Dufau. Pour retrouver tous nos posts, cliquez ici.

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