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Billet de blog 13 avril 2024

« Je me suis toujours interdit d’écrire, pour ne pas laisser de traces »

Depuis janvier, les femmes vulnérabilisées et victimes de violence prises en charge à la Maison des femmes de Saint-Denis, peuvent participer à un atelier d’écriture encadrée où chacune peut exprimer sa créativité.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’atelier Prendre mots de est en pause, il reprendra son rythme hebdomadaire le 22 avril prochain, à l’issu des vacances scolaires. En relisant nos notes, nous sont apparues quelques phrases qui n’avaient pas trouvé leur place dans nos précédents billets. Les voici donc accompagnées de réflexions sur cet atelier d’écriture. 

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- Un jour, c’est le printemps et puis un jour, c’est l’automne. Silencieusement, les feuilles mortes s’envolent, à pas lent, en direction de la montagne. Le soleil se couche et mon cœur est en paix. 

Ecrire et dessiner, chez certaines, cela va toujours de pair.

Illustration 1
A l'atelier « Prendre mots » © Louise Oligny / MDF

- Il suffit parfois d’un témoin bienveillant pour révéler la vie de celui ou celle qui sans cela ne pourrait être qu’un pantin de bois.

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Cet atelier est installé depuis janvier 2024. Il vient enrichir le programme d'ateliers d'amélioration de l'estime de soi proposé aux patientes de La Maison des femmes. Accompagné par Louise Oligny et Clémentine du Pontavice, co-animatrices de l'atelier Réparer l'intime depuis 2017, « Prendre mots » est également animé par la journaliste Sophie Dufau. Comme les ateliers psychocorporels cet atelier fait « partie intégrante du parcours de soin personnalisé construit autour des besoins spécifiques des patientes, explique Alizée Jean, Responsable du développement à La Maison des femmes. Ces temps d’activité collective permettent de sortir de l’isolement, de développer de nouvelles compétences et d’avoir un lieu d’expression dédié. » 

Ecrire pourtant, n’est pas facile, ainsi qu’en témoignent ces phrases jetées sur les carnets :

- Je ne suis pas très contente de ce que j’ai écrit. Mais quand je le lis, quand-même, c’est lourd, c’est intense !

- Ecrire, c’est ce qu’il y a de plus dur. Je ne pourrais pas le faire si vous n’étiez pas là. Je me suis toujours interdit d’écrire, pour ne pas laisser de traces. Ce truc de laisser des traces… ! 

Illustration 2
A l'atelier « Prendre mots » © Louise Oligny / MDF

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L’atelier « Prendre mots » vise à permettre aux femmes vulnérabilisées et victimes de violence, prises en charge dans le parcours de soin de la Maison de femmes de l’hôpital Delafontaine, de s’exprimer dans le cadre d’exercices d’écritures encadrés. Ce n’est pas un groupe de parole mais une espèce de cercle de jeux de mots, animé par la photographe et autrice Louise Oligny, la dessinatrice, créatrice et autrice Clémentine du Pontavice et la journaliste Sophie Dufau. Pour retrouver tous nos posts, cliquez ici.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.