Face au coronavirus, nos vies et l’économie tournent au ralenti. Ce répit permet aux jardins et à l’environnement de s’épanouir, ainsi qu’aux esprits. Ainsi, même si le confinement est synonyme de limitation des libertés, la liberté de penser reste elle intacte et insoumise. Il s’agit donc d’une invitation à prendre le temps, à revenir sur l’essentiel, à décoloniser nos imaginaires afin de repenser notre modèle de société. En effet, la crise du coronavirus n’est pas uniquement une crise sanitaire. Elle aura aussi de nombreux impacts économiques, sociaux, politiques, etc. et souligne, une fois de plus, la fragilité des systèmes complexes que nous avons construits. La période que nous sommes en train de vivre ne ressemble en aucun cas à la société de Décroissance que nous prônons. Néanmoins, c’est une occasion pour réfléchir à « l’après coronavirus », transformer cette tragédie en opportunité. Le mouvement de la Décroissance, à travers l’ouvrage Un Projet de Décroissance, s’interroge notamment sur les stratégies de transformation, l’essaimage, l’aspect politique de la Décroissance. En 2016, Vincent Liegey, objecteur de croissance, dans l’article Avoir raison tout seul, c'est avoir tort publié dans la revue Ballast, expliquait que la transformation requiert de dépasser une masse critique. L’enjeu est alors non pas de convaincre mais de susciter le débat, de voir comment s’ouvrir à l’autre pour ne plus avoir raison tout seul. « Car avoir raison tout seul c’est avoir tort ». Ces réflexions sont d’autant plus d’actualité et nous amènent à nous interroger : sommes-nous prêts ?
L'article est à retrouver ici
Extrait : « Le capitalisme et la Croissance sont l’illusion d’arriver à s’acheter l’immortalité à travers cette accumulation toujours plus grande de biens et d’argent. En s’émancipant des religions, nous sommes retombés dans une autre croyance : celle de l’Homme capable de s’extirper de la nature, de la dominer. On en arrive à cette contradiction folle où, au nom d’un avenir meilleur, on détruit totalement, d’un point de vue environnemental mais aussi humain, culturel et social, les conditions de vie des générations futures. [...] Contrairement à d’autres civilisations qui se sont effondrées, la vraie question est de savoir si nous serons capables, en particulier nos élites, oligarchies qui profitent du système, de sortir de ces dynamiques autodestructrices à temps. C’est l’enjeu de la Décroissance, enjeu notamment représenté par nos slogans : « Décroissance choisie ou récession subie », « Décroissance ou barbarie »… »