J'ai toujours eu beaucoup de mal à comprendre les économistes "conjoncturo-centrés"... et encore davantage les économistes "astrolo-centrés" qui causent... "alignement des planètes".
Comme si l'économie était une affaire de discours cohérents et cadencés, tenus sur des prémisses plus ou moins magiques !...
Qu'est-ce qui empêche... qui gène, qui contrarie une approche systémique du... système ?...
En quoi les "prévisions yoyo" de croissance sont-elles contributives, significatives de quoi que soit quand elles se situent de moins de 1 à 2 %... annuel... en occident... quand elles sont... au pire... de 6 à 7 %... en Asie, en Chine principalement ?...
La "conjoncture" présente-elle encore un intérêt dans un système économique occidental manifestement subclaquant ?...
La lutte, becs et ongles, des économistes estafiers des politiques libéraux, forcément libéraux, est principalement menée sur fond d'analyses balbutiantes et à coup de "ça va mieux" ou de "ça pourrait être pire" a-t-elle d'autres fins que de masquer la réalité économique de l'avenir de l'occident ?
Pourquoi ne pas parler clair ?
Il est établi que la Chine, communiste il est suave de le rappeler, est la première puissance économique de la planète, "América great again" est un fantasme électoraliste... au moins aussi prégnant quoique beaucoup moins glamour que le "Yes we can" précédent.
L'unité territoriale des USA permet, contrairement à l'Europe, éparpillée statistiquement, de produire un constat net et clair de la situation... ce que n'ont pas manqué de réaliser les économistes américains sous la pression d'un Trump plus intuitif qu'il y parait... la "présence" économique de la Chine aux USA est désormais chiffrée... elle constitue une préoccupation majeure au point de répondre grossièrement, de manière "trumpéenne", par des mesures protectionnistes grotesquement malthusiennes à... son principal créancier... ce qui peut paraître marquer la limite de l'intuition d'un Trump un peu simpliste, voire plus...
Ainsi, si la "réponse" américaine est à la fois courte et aventurée... le constat n'en est pas moins réaliste. La tentative, la tentation existe désormais de répondre à la question, totalement inédite et parfaitement surprenante du 21ème siècle : L'usine du monde est en Chine, pourquoi et comment emploi, croissance et innovation demeureraient-ils en occident ?
La très grave erreur européenne consiste à considérer, pays par pays membres, le seul déficit direct importation/exportation avec la Chine... sans pouvoir statistiquement mesurer la "part chinoise" de ses importations en provenance des autres pays membres... ou pas.
A l'égard de la Chine, le problème de l'Europe c'est la consolidation comptable... ainsi en France nos "petits" € 30 Mds de déficit direct peuvent paraître... négligeables... puisqu'ils ne peuvent pas être rapprochés, voire ajoutés, aux "gros" € 17 Mds de déficit direct avec... l'Allemagne... avec la "part chinoise" qu'elle nous exporte... avec les "exportations d'importations chinoises"... avec les finis et semi-finis chinois "blanchis", labellisés allemands dont nos chers voisins inondent l'Europe et le reste du monde. La "réussite" allemande repose essentiellement sur cette "mécanique", le label allemand est le plus "vendeur" d'Europe... y compris en Chine... L'Allemagne est clairement le meilleur élève, le plus réveillé, celui qui a tout compris et profite le plus de la mutation du système capitaliste d'industriel à marchand...
Comme, et de toute éternité, le capitalisme occidental exploite les déséquilibres, le renard continue d'être libre dans le poulailler, du facteur travail occidental il est simplement passé à l'exploitation du facteur travail... chinois. Le seul vrai et important problème engendré par cette mutation : les "miettes" de la rémunération du facteur travail ne sont ni plus nécessaires, ni plus distribuées en occident puisque qu'il ne s'agit plus de produire mais de commercer avec la Chine. La recherche du profit maximum n'est plus le moteur du capitalisme occidental, c'est, et majoritairement, désormais la recherche de la marge maximale qui le fait... prospérer... d'où la prépondérance d'un marché... solvable... quoi qu'il en coûte.
L'escroquerie idéologique majeure de l'euro consiste dans la délégation de la contrepartie monétaire aux états membres, à leur économie. Au travers d'un ensemble de "normes" la "technocrature" européenne a imposé une discipline économique, intenable, dont la seule finalité pour fantasmer un "grand marché" supposément homogène, est de gommer, de faire disparaître les disparités monétaires rendant compte des disparités sociales en terme de pouvoir d'achat, de niveau de vie ce en tordant le bras, ou plutôt la main, invisible du marché. Il n'y a pas, ni hier, le 1/1/2002, ni aujourd'hui, de congruence entre la réalité sociale, le niveau de vie, le pouvoir d'achat d'un Grec, d'un Italien, d'un Portugais, d'un Polonais, d'un Espagnol, d'un Français avec... un Allemand...
Quoi d'étonnant à ce qu'existe un euro/mark à côté d'un euro/junk et que les allemands soient seuls en capacité d'en être les alchimistes à chaque "exportation d'importation" chinoise ? Ou l'art de dissimuler une monnaie forte... dans une monnaie faible... et de pérenniser LA RÉUSSITE... "A L'ALLEMANDE"
L'avenir économique occidental se fout de la conjoncture... c'est le consumérisme sur un marché vassalisé où valeur et croissance sont déterminées... par le marché lui-même.
Ici en plein exercice de rétro-pédalage sur le QE, c'est pourtant bien le même Draghi qui avait tout compris... "les moteurs de l'économie réelle ne sont toujours pas repartis..." et ce n'est toujours pas à l'ordre du jour... conjoncturel... et pour cause... dans un monde changé, rien ne change en occident... surtout pas les incantations... magiques.