
La mascarade marseillaise vient de se terminer. Michèle Rubirola, qui n'a jamais été là contrairement à ce qu'affirmait le slogan populiste de son affiche de campagne -"Rubirola est là !"- démissionne pour laisser la place chaude à Benoit Payan, le candidat initial du Printemps Marseillais -une sorte d'habillage « citoyen » du PS. Du moins, elle propose une permutation des rôles... histoire de mieux faire avaler la couleuvre aux électeurs qui ont voté pour elle, l'écolo BC-BG, et pas pour le PS.
Médecin de profession, Mme Rubirola se savait pourtant malade et a toujours été réticente à devenir maire. Alors pourquoi avoir accepté de conduire la liste du Printemps Marseillais malgré le fait qu'elle savait parfaitement qu'elle ne pouvait pas assumer cette lourde charge ? D'ailleurs, elle le disait en pointillé en public et ne le cachait pas à ses proches. "Dans trois mois je ne serai plus là", leur confiait-elle.Pourquoi aussi vouloir occuper le rôle de premier adjoint puisqu'elle invoque des raisons médicales pour justifier son retrait ? A Marseille, le sens de la responsabilité politique semble très volatile.
Le fait est que Michèle Rubirola semble avoir servi de marche-pied à Benoit Payan, le candidat initial du PM issu du PS, très clivant, et dont les mauvaises langues disent qu'il a les dents qui rayent le parquet. Aujourd'hui, elle se maintient à la mairie pour sauver les apparences au lieu de se retirer, comme l'exigerait son état de santé. Rien d'étonnant à cela. Michèle Rubirola et Benoit Payan entretiennent une complicité amicale depuis plusieurs années. Aux élections cantonales de 2015, ils formaient déjà un binôme.
Ce tour de passe-passe -concrètement une inversion des fonctions- est probablement aussi destiné à éviter la zizanie au sein de la courte majorité où les grincements de dents se font déjà entendre depuis un moment.
Nombre de marseillais se sentent certainement aujourd'hui trahis, avec le goût amer d'avoir été enfumés lors des élections municipales... tandis que Benoît Payan, en politicien manoeuvrier ayant enfilé les habits de maire avant l'heure, se voit conforter dans son ascension !