Devant un parterre de journalistes qu'il a invités chez lui ( enfin pas tout à fait chez lui, chez son épouse pour être plus précis ), l'ancien chef de gouvernement islamiste modéré ( très modéré, pourrait-t-on dire ) s'est voulu transparent à propos de ses biens allant jusqu'à détailler en faisant l'inventaire de toutes ses acquisitions, et ce, depuis son jeune âge.
Soucieux de laver son honneur, il est remonté jusqu'à ses premières acquisition alors qu'il n'était qu'adolescent : Un vélo puis une moto qu'il a "obligé ses parents à lui acheter pour qu'il puisse se rendre à son école", confie-t-il. Presque nostalgique, il a parlé également de son premier négoce: La revente de livres, achetés à crédit, précise t il.
Abdelilah Benkirane enchaîne ensuite les boulots d'abord comme vendeur d'eau de javel puis comme enseignant à l'école Mohammedia des Ingénieurs avant de gérer plusieurs établissements scolaires où il finira par perdre quelques plumes. Sur ses revenus en tant que parlementaire et en tant que premier ministre, on saura très peu de choses par contre sur ce qu'il en a fait.
L'ancien chef du parti Parti Justice et Développement semblait en vouloir particulièrement et nommément à certains journalistes qu'il a traité de menteurs pour avoir gonflé outrageusement le montant de sa pension et pour lui avoir attribué des propriétés qu'il dit ne pas posséder. Il a avoué néanmoins avoir transféré de l'argent à son épouse vu qu'il habitait chez elle.
Abdelilah Benkirane est revenu longuement aussi sur ses réalisations à la tête du gouvernement, sur sa gestion des vagues de protestation lors du Printemps arabe, de sa loyauté envers la monarchie et de son militantisme en faveur des classes pauvres de la société marocaine qu'il s'est évertué à défendre contre vents et marrées.
L'ancien chef du PJD nous apprend dans la foulée que sa résidence était entourée d'une garde prétorienne de 40 agents et qu'il était escorté par 8 gardes du corps dont il a demandé à ce que leur nombre soit réduit au minimum. Pour sa pension, Benkirane a expliqué qu'il ne touchait ni 12 000 ni 9000 euros, mais le même montant que perçoit l'ancien chef de gouvernement Abderahmane El Youssoufi que d'aucuns estime à 6000 euros.
Dans ce point de presse qui a duré plus de deux heures, Abdelilah Benkirane s'est également penché sur la disparition plus que suspecte de son ami Abdellah Baha, mort renversé par un train selon la version officielle.
Barbouch Rachid
Journaliste Indépendant